A Roeser, penser le futur sans effacer son caractère «rurbain»

Pour son bourgmestre Tom Jungen, la commune de Roeser doit programmer son aménagement et encadrer son essor démographique en conservant sa spécificité «rurbaine». Proches de la capitale, Roeser et ses villages ne manquent pas d’atouts. Mais il faut que leur mutation concilie nouvel habitat et environnement verdoyant.

 

6.600 habitants sur sept villages, une superficie de 24 km² s’étirant de la périphérie de Luxembourg-Ville à la frontière française, traversée par deux axes de communication majeurs (l’autoroute A3 vers Dudelange et la ligne ferroviaire Luxembourg-Bettembourg): Roeser dispose d’atouts indéniables.

Reste à dessiner l’avenir en intégrant les problématiques du pays (essor démographique, pression immobilière, développement durable) tout en conservant son «identité rurbaine», insiste volontiers le bourgmestre Tom Jungen. «Notre plan d’aménagement est entré en vigueur dès 2017» note l’élu. «Nous étions alors la 16e commune luxembourgeoise à se doter d’un PAG nouvelle génération. Le principe étant de définir des orientations sur douze ans, quitte à faire un bilan d’étape à mi-chemin, comme le préconise la loi».

Dans les faits, il faut aussi être en phase avec les plans sectoriels du gouvernement. En l’espèce, à Roeser, ce sont les dossiers logement et transports (avec l’autoroute et la voie ferrée) qui sont concernés. Ainsi, entre les villages de Berchem (où se situe la gare) et Bivange, 23 hectares ont été identifiés comme réserve foncière, qui seront aménagés en plusieurs phases. «Il s’agit du site de Hieschterbierg qui a été identifié comme prioritaire dans le cadre du projet de plan sectoriel ‘’logement’’», explique Tom Jungen.

 

La population consultée

Lequel entend jouer la carte de la transparence: «Nous voulons associer la population. Un premier atelier participatif a permis à chacun d’exprimer ses désirs ou réticences: préserver des coulées vertes, aménager des parcs, penser aux commerces et services de proximité. Le confinement a renforcé ces attentes… Nous les avons donc intégrées. Avec le confinement nous avons pris quelques retards, mais nous entendons organiser en automne un deuxième atelier participatif pour présenter les premiers résultats».

Il convient par ailleurs d’attendre les études d’impact environnemental (éventuels biotopes à préserver, gestion des eaux de surface) et de trafic routier (qui dit nouveaux quartiers dit nouveaux flux de circulation). Dans le PAG actuel de la commune, environ 4,5 hectares du site Hieschterbierg sont classés dans le périmètre constructible. Cette surface constituera certainement une première phase du futur nouveau quartier de la commune. «Nous commençons à négocier avec les propriétaires des terrains pour construire nous-mêmes, comme opérateurs publics. Comme le prévoit le plan sectoriel «logement», la construction d’au moins 30% de logements dits abordables doit être atteinte…»

 

Déjà 50 logements sociaux

Ailleurs dans la commune, même philosophie. «60% des terrains classés constructibles en 2017 – autres que les 23 hectares de Hieschterbierg – dans le cadre de «nouveaux quartiers» sont en phase d’être lotis voire bâtis. Complémentairement, de nouvelles constructions dans les quartiers existants vont densifier l’actuel tissu urbain, notamment les centres. Pour notre part, comme acteur public, un premier projet d’immeuble est achevé, deux autres le seront en fin d’année avec le réaménagement de l’ancien presbytère à Peppange et ainsi la création de trois logements et l’achat de trois appartements dans une résidence. Mais le projet phare se situe dans le centre de Peppange avec environ 20 logements sociaux et une résidence intergénérationnelle. Résultat, à la fin de cette mandature, en 2023, nous espérons atteindre un parc de logements sociaux de 40 unités en propriété communale, plus 7 logements déjà réalisés par l’Association du monastère. Soit autour de 50 au total. Au Grand-Duché, cela nous situe en haut de l’échelle».

Quant au projet d’Hieschterbierg: «Le gouvernement a son mot à dire. Mais il y aura de quoi faire, avec par exemple une voie cyclable rejoignant celle qui longe la ligne ferroviaire. Nous saurons, je l’espère, relever le défi: préserver un cadre de vie de qualité pour conserver notre caractère rurbain». C’est dit et redit.

 

Emilie Di Vincenzo

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