Créer des cadres de vie garantissant la mixité sociale

En juin 2022, la Ville de Remich comptera en son sein sept maisons unifamiliales de plus. Le Fonds du Logement a en effet collaboré avec le bureau BENG Architectes pour la conception de nouvelles habitations destinées à la vente et à la location subventionnées, dont le gros œuvre devrait être clôturé avant la fin de l’année. Justin Seiler, chef de projet, et Mickael Burlet, chargé d’opération pour le Fonds, ainsi que Nicole Leroy, architecte auprès du bureau BENG, nous invitent dans les coulisses de la conception du projet.

 

Prémices d’un projet

Ancien dépôt des ponts et chaussées, le terrain situé à Remich, qui abritera prochainement sept maisons unifamiliales, a fait l’objet d’une dépollution par la commune avant sa cession au Fonds du Logement. «Les analyses des sols ont garanti le caractère sain du terrain avant que nous n’entamions les travaux», précise Mickael Burlet, chargé d’opération pour le Fonds. Par ailleurs, le parcellaire a dû être revu afin de définir une limite plus linéaire entre les habitations. Une servitude a également été créée pour une des maisons plus en recul pour permettre l’insertion de places de parking avec accès sur le côté de la construction.

C’est au bureau d’architecture BENG que le Fonds du Logement a confié la conception de ces sept maisons. Mickael Burlet développe: «Nos besoins étaient assez concrets. Nous voulions optimiser les espaces tout en respectant certains critères comme la mixité». Mission accomplie puisque le terrain abritera deux types d’habitations afin de répondre aux besoins de différents ménages. En effet, le premier bloc comprendra cinq habitations de quatre chambres-à-coucher pour une surface habitable de  137 m2 alors que le second sera composé de deux maisons de cinq chambres-à-coucher pour une surface habitable de 155 m2.

 

Analyse du terrain et planification

Après avoir procédé à une analyse urbanistique du site, le bureau BENG a identifié un bâti hétéroclite dans l’entrée de Remich où se situe le terrain. Pour s’intégrer dans cette configuration, le projet a été partagé en un groupe de deux maisons, plus frontales, qui lui donne un point d’attache et, plus en retrait, un groupe de cinq habitations avec une zone de carports partagés. «Le règlement exigeait la présence de deux places de parking par logement; nous les avons volontairement placées à l’extérieur du bâti afin de créer un cadre convivial, propice à l’échange avec le voisinage», détaille Nicole Leroy, architecte en charge de l’exécution. Justin Seiler, chef de projet, ajoute: «Dans cette zone qui permettra de tisser du lien entre les habitants, nous prévoyons également un local à vélos»., De plus, chaque habitation disposera de son espace extérieur individuel avec vue et sans vis-à-vis, garantissant ainsi son intimité.

Au rez-de-chaussée, les logements comprendront un séjour ouvert sur le jardin, en contact avec la nature. Tous les logements possèderont deux salles de bain et un WC séparé. Les chambres seront, quant à elles, positionnées aux étages avec, pour le lot de cinq maisons, un accès à une terrasse supplémentaire. «Les cages d’escalier seront ouvertes: nous avons donc veillé à la bonne isolation acoustique des chambres pour respecter l’intimité de chacun», précise Mickael Burlet.

 

Favoriser la bonne performance énergétique

Les constructions répondront aux critères de la classe énergétique AAA. «Nous avons misé sur la durabilité dans la mise en œuvre de matériaux pouvant être facilement retriés en fin de vie du bâtiment, avec par exemple, l’utilisation de la laine de roche», annonce Nicole Leroy. Les fondations sont complétées par des murs extérieurs porteurs réalisés à base de bloc Poroton dont les cavités sont remplies de laine minérale, intéressante au niveau énergétique. 

S’agissant d’une construction passive, les habitations seront équipées d’une ventilation contrôlée étroitement liée à une bonne étanchéité du bâtiment sans laquelle la ventilation ne pourrait pas fonctionner. Nicole Leroy poursuit: «La ventilation contrôlée double flux permet d’optimiser le renouvellement d’air et de récupérer la chaleur de l’air vicié par un échangeur de chaleur, le rendement de récupération de chaleur des appareils choisis atteint 90%». Chaque habitation comprendra par ailleurs un petit local technique à côté de la salle de bain dans lequel se trouvera un appareil compact réunissant la pompe à chaleur air/eau et la VMC.

Enfin, les panneaux solaires, installés sur les toitures plates transformeront le rayonnement solaire en chaleur afin de couvrir 65% des besoins annuels en eau chaude sanitaire. Le concept de chauffage sera par ailleurs travaillé en basse température et la pulsion de la ventilation se fera sous les radiateurs.

 

Finitions et remise du projet

Travaillant main dans la main avec le bureau d’architectes pour affiner le projet selon ses besoins, le Fonds du logement a veillé à respecter une certaine surface de vie et de finition pour chaque pièce. Comme l’explique Mickael Burlet, «Nous avons prévu du carrelage dans toutes les pièces, des cuisines équipées et des luminaires dans les logements destinés à la location. Ils seront ainsi complètement équipés et prêts à accueillir leurs locataires».

Bien sûr, comme le rappelle Nicole Leroy, la crise liée au Covid-19 aura impacté ce chantier, comme tous les autres au Luxembourg: «Encore aujourd’hui, nous sommes affectés par des retards dans la livraison de certains matériaux. Nous sommes toutefois confiants quant à notre capacité à rattraper ce retard en garantissant l’étanchéité des toitures plates avant l’hiver».

Malgré ces contretemps, la fin prévisionnelle des travaux se fera en juin 2022, confirme Justin Seiler.

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