Déclaration de Franz Fayot à la Chambre des députés sur la politique de coopération

Lors de sa première déclaration sur la politique de la Coopération au développement et de l’Action humanitaire, Franz Fayot a dressé l’état des lieux depuis sa prise de fonction en tant que ministre en février 2020.

Il a constaté que l’année 2020 était une année mouvementée, la pandémie ayant un impact considérable non seulement sur le mode de vie et l’économie luxembourgeois, mais aussi sur les pays avec des systèmes de santé moins résilients. Selon des projections de la Banque mondiale, 150 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté suite au virus. Dans ce contexte, le ministre Fayot a résolument réaffirmé l’engagement du Luxembourg pour le maintien de l’aide publique au développement (APD) à hauteur de 1% du revenu national brut. Il ainsi indiqué qu’en 2020, le montant global dédié à l’APD aura été de 392 millions d’euros, et il a souligné que ce montant augmentera à 403 millions d’euros pour l’année 2021.
Le ministre a rappelé que, dans le contexte de la lutte contre le COVID-19, le Luxembourg a à ce jour déjà investi 65,8 millions d’euros dans des projets sanitaires et socio-économiques, surtout en Afrique, mais aussi en Amérique latine, en Asie et dans le reste du monde. Les efforts de la Coopération luxembourgeoise s’inscrivent dans l’approche européenne «Team Europe», initiative visant à coordonner les efforts de l’UE dans les pays partenaires.
Le ministre a noté que le Luxembourg a pu rapidement réagir à travers son aide humanitaire, en octroyant notamment 5 millions d’euros au Fonds central d’intervention d’urgence de l’ONU (CERF), 3,5 millions d’euros au «Covid-19 Global Humanitarian Response Plan» (GHRP) du United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) et 2 millions d’euros au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Au niveau de la coopération multilatérale, le Luxembourg a augmenté sa contribution à Gavi, l’Alliance du Vaccin, pour atteindre 5 millions d’euros pour les cinq années à venir. L’OMS quant à elle s’est vue octroyer 7,15 millions d’euros.
De manière générale, 30% du budget de la Coopération luxembourgeoise sont dédiés sous forme d’engagements multi annuels et flexibles à des canaux multilatéraux; ceci s’avère essentiel en temps de crise aiguë.
Franz Fayot a également souligné l’importance des ONG, autre pilier de la Coopération luxembourgeoise. Celles-ci se sont vues accorder une flexibilité accrue dans la gestion de leurs projets afin de pouvoir les restructurer et de mieux lutter contre les conséquences de la pandémie. Des budgets additionnels ont également été mis à leur disposition dans les cas où une restructuration n’était pas possible.
Outre les efforts déployés dans le cadre de la pandémie, le ministre a indiqué que le Luxembourg continue son engagement à l’égard de ses pays partenaires, notamment au Sahel, région secouée par les crises multidimensionnelles, de nature économique, sociale, sanitaire, sécuritaire, mais aussi liées au changement climatique. La majorité des pays partenaires de la Coopération luxembourgeoise sont dans cette région, notamment le Niger, avec qui le Programme indicatif de coopération (PIC) a été prolongé d’une année, avec une augmentation de 16,8 millions d’euros, et le Mali, bouleversé par un coup d’État, avec qui la continuation des relations sera précisée avant la fin de l’année. Le ministre a souligné que la protection des droits de l’Homme, la sécurité, l’éducation professionnelle, la santé, l’intégration socio-économique des femmes et des jeunes ainsi que l’investissement dans le secteur privé en vue de la création d’emplois, sont des éléments clés de la coopération luxembourgeoise dans cette région. Par ailleurs, un PIC de nouvelle génération, dit «approche-pays», prenant en compte, dans le souci de la cohérence des politiques à la fois, les aspects du développement, du climat et de l’énergie, a pu être signé avec le Cabo Verde en juillet 2020, à hauteur de 78 millions d’euros pour la période de 2021 à 2025.
Enfin, le ministre a rappelé que la Coopération luxembourgeoise continue aussi à développer son expertise dans plusieurs domaines thématiques clés, comme la dimension du genre, de l’inclusion financière et la de digitalisation.
Le détail des activités de la Coopération luxembourgeoise de l’année 2019 peut être consulté dans le rapport annuel en ligne: www.cooperation.lu.

Communiqué par: ministère des Affaires étrangères et européennes / Direction de la coopération au développement et de l’action humanitaire

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