Jean Asselborn et Henri Kox ont participé à la visioconférence du Conseil « Affaires intérieures » de l’Union européenne

Le ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, et le ministre délégué à la Sécurité intérieure, Henri Kox, ont participé à la réunion informelle des ministres chargés des « affaires intérieures » de l’UE, organisée en format visioconférence par la présidence croate du Conseil de l’UE le 28 avril 2020.

La visioconférence du Conseil « Affaires intérieures » a permis aux ministres d’avoir une discussion approfondie sur l’état des lieux et la voie à suivre dans la réponse à la pandémie de COVID-19 dans le domaine des affaires intérieures.

En premier lieu, les ministres ont abordé les questions relatives à la gestion des frontières intérieures et extérieures de l’Union européenne en vue de garantir le fonctionnement du marché intérieur et la libre circulation des biens et des personnes. A cet égard, le ministre Asselborn a rappelé que des milliers de travailleurs frontaliers se rendent chaque jour au Luxembourg sans que cela ait engendré une accélération de la propagation du virus. Ainsi, Jean Asselborn s’est prononcé en faveur d’une levée graduelle des contrôles aux frontières intérieures. Une telle approche progressive devrait inclure plusieurs éléments, dont le remplacement progressif des contrôles systématiques par des contrôles non systématiques et l’extension du concept des « déplacements autorisés ».

Les ministres se sont également penchés sur les différents moyens de prévention de la propagation du virus, en particulier par un recours éventuel à des applications de traçage. Les ministres ont débattu de la nécessité de respecter les standards de lUE en matière de protection des données personnelles et de limiter le caractère intrusif du dispositif. Par ailleurs, il a été soulevé que ces applications ne devraient être utilisées quaux fins spécifiquement définies et ne devraient en aucun cas être utilisées comme moyen de surveillance de masse, et qu’elles devraient également garantir aux utilisateurs la maîtrise de leurs données et la possibilité d’utiliser de telles applications sur base volontaire. Pour le Luxembourg, une série de sauvegardes seront donc nécessaires pour parvenir aux solutions les moins intrusives et de garantir la sécurité des données. Il faudrait aussi garantir une interopérabilité entre les solutions des différents États membres et donc une utilisation transfrontière. Le Luxembourg a finalement souligné qu’une telle application ne pourrait être qu’un outil parmi un paquet de mesures sanitaires coordonnées au niveau de l’UE, comme par exemple les tests de dépistage, le respect d’une distance sociale et le port de masques, au lieu de sacrifier la libre circulation des citoyens.

En outre, la visioconférence a été l’occasion pour les ministres de faire le point sur les questions liées à l’impact du COVID-19 sur les procédures d’asile au sein de l’Union européenne. Dans ce contexte, le ministre Asselborn a affirmé que le Luxembourg met en œuvre les orientations qui ont été adoptées par la Commission européenne le 16 avril 2020, et dont l’objectif est dassurer autant que possible la continuité des procédures tout en protégeant la santé et les droits fondamentaux des personnes. Quant au règlement de Dublin, le Luxembourg est de l’avis que les suspensions décidées par les Etats membres devraient être temporaires.

Les ministres ont également discuté de l’évolution et des tendances observées au niveau de la criminalité organisée dans le cadre de la crise du COVID-19. Pour lancer ce débat, la présidence s’est basée notamment sur des informations fournies par l’agence Europol, qui élabore des rapports réguliers portant sur les volets de la criminalité organisée et le terrorisme à partir d’informations fournies par les États membres ainsi que par des sources ouvertes, ces analyses sont distribuées aux États membres ainsi qu’aux pays partenaires de l’agence. Selon le dernier rapport de l’agence, les criminels tentent de profiter de la situation actuelle afin d’accélérer leurs activités illicites comme, par exemple, dans le domaine de la cybercriminalité. Ainsi, Europol invite les autorités compétentes à ne pas baisser la garde au niveau de la lutte contre la désinformation.

Enfin, la visioconférence du JAI a également permis à la Commission européenne, au Service européen pour l’action extérieure et aux ministres des pays les plus affectés par les questions de migration à informer les ministres des Etats membres de l’UE des défis actuels dans ce domaine. Ainsi, un état des lieux de la situation actuelle a été dressé, notamment en ce qui concerne la situation aux frontières avec la Turquie, en Méditerranée occidentale et centrale ainsi que la relocalisation de mineurs non accompagnés depuis la Grèce.

 

Communiqué par: ministère de la Sécurité intérieure / ministère des Affaires étrangères et européennes
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