Elaborer une stratégie de déconfinement progressif

En date du 3 avril dernier, le Premier ministre Xavier Bettel et la ministre de la Santé Paulette Lenert ont à nouveau pris la parole pour faire le point sur la crise de coronavirus. Leur discours rassurait notamment sur la capacité d’accueil du secteur hospitalier et sur les premiers résultats encourageants que les mesures de confinement semblent apporter.

 

Un retour à la normale progressif

Si le Premier ministre a commencé son allocution en félicitant les citoyens pour leur respect des normes de confinement, il a également informé sur le fait que ces mesures semblaient commencer à porter leurs fruits. Tant et si bien que le gouvernement travaille déjà sur les prochaines étapes qui mèneront à un déconfinement progressif, sans pouvoir encore établir un agenda précis quant à leur mise en place.

Ces mesures doivent en effet suivre deux indicateurs: d’une part la capacité du système de santé, et surtout des services de soins intensifs, à accueillir les patients en difficulté et d’autre part le taux d’immunité de la population. La ministre de la Santé a, concernant ce deuxième point, déclaré que le gouvernement collaborait avec des équipes scientifiques à l’élaboration d’un test visant à déterminer l’immunité et qui devrait prochainement être expérimenté sur un échantillon représentatif de la population. «Nous sommes parmi les premiers pays à développer une telle démarche qui nous permettra d’avoir un aperçu de la propagation du virus et de la construction d’une immunité par nos citoyens», a annoncé Paulette Lenert.

Le Premier ministre est toutefois resté prudent quant aux pronostics de retour à la normale: «Nous arrivons seulement dans une phase de stabilisation. Notre stratégie de déconfinement doit être progressive pour ne pas devoir faire de retour en arrière par la suite». Quant à la question d’une uniformisation des mesures prises à échelle européenne, le dirigeant regrette son absence et espère une collaboration plus grande à ce niveau dans la gestion d’une sortie de crise.

 

Etat des lieux sanitaire

Si la progression du nombre de personnes nouvellement infectées diminue, l’affluence en milieu hospitalier est encore à venir. En effet, la ministre de la Santé rappelle que le temps de l’infection et celui des complications médicales s’opèrent au cours de deux phases différentes, «le pic de l’épidémie n’est donc pas encore atteint, c’est pourquoi il est important de ne pas relâcher nos mesures sanitaires».

«Nous sommes optimistes quant à la suffisance de notre capacité d’accueil hospitalière», ajoute-t-elle. En ce sens, les centres de soins avancés complétant l’accueil en hôpital traitent journalièrement près de 330 personnes et le site d’Esch-sur-Alzette sera par ailleurs prochainement agrandi d’une ligne supplémentaire pour suivre la demande. Au niveau du matériel, le Luxembourg a réceptionné 43 nouveaux respirateurs dont la répartition a été assurée par le CGDIS.

S’alignant à la nouvelle directive de l’OMS du 1er avril dernier, le Luxembourg dépiste chaque personne présentant des symptômes et se positionne comme le plus grand testeur proportionnellement à sa démographie. Dans cette optique, c’est au médecin traitant d’analyser les symptômes et de prescrire une ordonnance en conséquence. Ce test peut alors être envoyé sous la forme d’un kit directement au domicile du patient.

Enfin, le gouvernement évalue actuellement l’efficacité d’une nouvelle génération de tests plus rapide, afin d’élargir encore le spectre de dépistage réalisé à échelle nationale.

Photo © SIP / Jean-Christophe Verhaegen, tous droits réservés

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