L’apprentissage à distance fait son chemin

Le sondage effectué par le ministère de l’Education nationale auprès d’un panel représentatif d’enseignants et de parents sur l’apprentissage à distance est pour le moins révélateur. Malgré les difficultés du début, malgré le confinement prolongé jusqu’au 4 mai dans les écoles et la nouveauté, le taux de satisfaction dépasse de loin toutes les espérances. Cela augure-t-il pas l’avènement d’autres formes d’apprentissage et de soutien, non seulement dans l’enseignement mais dans le secteur social en général?

 

Le 30 mars 2020, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse a lancé un sondage auprès des enseignants et des parents d’élèves en vue d’un retour d’expériences sur l’apprentissage à distance mis en place depuis le début de la période de suspension des cours. En deux jours, plus de 17.000 personnes, 4.265 enseignants et 12.945 parents, ont participé au sondage. Il en ressort qu’une grande majorité des enseignants et des parents se sont bien accommodés à l’enseignement et à l’apprentissage à distance et qu’ils arrivent à bien gérer cette situation. 90% des enseignants qui ont participé au sondage maîtrisent le défi posé par cette nouvelle situation d’apprentissage.

Il en va de même pour 87% des parents qui ont répondu au sondage, dont 13% affirment avoir des difficultés faute de temps, de connaissance ou de matériel informatique. Les résultats du sondage traduisent l’engagement des enseignants, des élèves et des parents dans ce contexte exceptionnel pour surmonter les difficultés liées au confinement et assurer au mieux la continuité des apprentissages. Selon le sondage, les élèves travaillent en moyenne 3,60 heures par jour; les parents investissent en moyenne 2,30 heures par jour pour les accompagner dans ces apprentissages.

 

La percée numérique

La situation actuelle a déclenché une véritable dynamique dans la digitalisation de l’apprentissage. Selon les réponses des enseignants, plus de 90% ont recours au courrier électronique ou à des plateformes digitales. 56% des enseignants se concertent pour échanger leurs expériences et organiser l’enseignement à distance dans les meilleures conditions possibles. Plus de 7.000 remarques et suggestions concrètes ont été introduites par les enseignants ainsi que les parents à travers les questions ouvertes du sondage.

Sous l’effet de la crise sanitaire et du confinement, ce phénomène tend à se généraliser un peu partout. Le secteur social voit lui aussi se développer cette pratique de suivi numérique à distance. Certaines associations maintiennent le contact avec leur public cible en recourant aux moyens numériques à leur disposition. C’est le cas d’Objektif Famill. Cette association vient en aide aux enfants et aux adolescents en détresse, ainsi qu’à leurs familles. Elle a mis au point un programme pédagogique à distance, avec à la clé des outils ludiques et participatifs. D’abord par téléphone pour maintenir le lien social et aussi souvent que la famille le souhaite. Ensuite, grâce aux appels vidéo, l’association propose des activités ciblées, destinées aussi bien aux enfants qu’aux adolescents. Chaque semaine, cinq activités sont proposées et adaptées au cas par cas. Cela va du simple fait de raconter une histoire à un enfant confiné à la maison, à la confection d’un gâteau par vidéo call, jusqu’à la gestion de crise familiale à distance.

A travers ces activités, les enfants sont amenés à exprimer leur ressenti par rapport au confinement. L’association propose également aux enfants de tenir un journal ou de documenter de manière adaptée à leur âge les activités comme souvenir de cette période hors du commun. Les adolescents peuvent participer et s’exprimer s’ils le souhaitent. Cela peut prendre la forme d’une création artistique ou musicale, pour exprimer leurs préoccupations voire leur désarroi.

A travers la continuité de l’apprentissage par voie numérique, ce n’est pas seulement le rapport à l’école qui est maintenu, mais c’est également le lien social qui est consolidé, même en temps de confinement. A se demander si cette crise sanitaire n’a pas ouvert des perspectives à scruter attentivement quant à l’apprentissage futur, non seulement à l’école mais aussi dans le secteur social…

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