Crise du coronavirus : des mesures gouvernementales pour soutenir les entreprises

Alors que le pays entame sa deuxième semaine de confinement, l’économie luxembourgeoise tourne au ralenti. Les secteurs de l’Horesca ainsi que de nombreux commerces jugés non-essentiels ont dû fermer leurs portes et les chantiers de construction ont été mis à l’arrêt. Si les autres entreprises n’ont pas à supporter de mesures gouvernementales aussi strictes, elles ont dû favoriser le télétravail et aménager les postes jugés indispensables de manière à assurer les gestes barrières protégeant leurs employés d’une contamination. Toutes ces dispositions ne sont évidemment pas sans conséquence sur la bonne santé économique des entreprises. Pour affronter ce qu’il qualifie «d’impact brutal sur l’économie nationale et européenne», le ministre de l’Economie Franz Fayot explique que «des solutions pragmatiques doivent être mises en place pour maintenir la stabilité de l’économie et favoriser sa relance une fois la crise surmontée».

 

L’accès au chômage partiel simplifié

Parmi les solutions mises en place par le gouvernement, «le chômage partiel est le principal instrument qui aidera les entreprises à éviter des licenciements suite à la crise», explique le ministre. La crise du coronavirus étant considérée comme un cas de force majeure, le chômage partiel sera ainsi appliqué à tous les secteurs et prendra en charge 80% des salaires des employés en CDI et CDD, des apprentis ou encore des personnes en contrat d’initiation ou de réinsertion à l’emploi. Quant aux demandes en provenance des asbl, elles seront analysées au cas par cas. Les salariés en télétravail ou en congé pour raisons familiales n’auront logiquement pas accès au chômage technique.

Les secteurs économiques qui ont dû fermer sur décision gouvernementale seront automatiquement éligibles au chômage partiel et devront adresser leurs demandes auprès de l’Adem. Le ministère a annoncé à cet effet la création d’un outil informatique et demande aux entreprises d’attendre sa mise en place pour déposer leurs dossiers. «Le chômage sera attribué de manière rétroactive à partir de la date à laquelle le gouvernement à décidé de fermer le secteur», rassure Franz Fayot.

 

Soutenir l’économie luxembourgeoise

Maintenir la stabilité de l’économie et favoriser sa relance une fois la crise surmontée

Le gouvernement a développé d’autres mesures, notamment fiscales, pour soutenir les entreprises et les indépendants. Il lève ainsi les avances trimestrielles ou accorde un délai de paiement pour divers impôts. Enfin, les intéressés pourront remettre leur déclaration de TVA et le paiement de leurs cotisations sociales à une date ultérieure. Si l’Etat n’a pas le pouvoir d’agir sur les loyers, très lourde charges pour les entreprises du pays, Franz Fayot a fait appel à la solidarité et la compréhension des propriétaires privés en leur demandant d’être raisonnables quant à leur réclamation de loyer en cette période exceptionnelle.

Un plan Covid-19 de stabilisation pour l’économie luxembourgeoise est par ailleurs à l’étude. Pour son élaboration, les ministères de l’Economie, des Finances, des Classes moyennes et du Travail, collaborent et analysent dans ce cadre les impacts de la crise sur l’économie nationale. Il ressortira de cette étude de nouveaux instruments et mesures jugés nécessaires pour soutenir les entreprises. La SNCI et les banques seront également consultées afin d’envisager des pistes comme des délais de paiement pour les intérêts ou la limitation des taux d’intérêts pour les prêts à la consommation.

Si le ministre s’est voulu rassurant en rappelant la bonne santé économique des finances de l’Etat, il a rappelé avec pragmatisme que toutes les entreprises ne pourront pas être aidées. «L’Etat veillera à maintenir l’emploi, lui-même nécessaire au maintien de son système social», a-t-il toutefois ajouté.

Pour apporter des réponses aux nombreuses questions que se posent les entreprises, le ministère de l’Economie a créé une foire aux questions sur son site internet et mis en place la hotline 8002 8080.

 

Photo de la home page : SIP/Jean-Christophe Verhaegen

Lire sur le même sujet: