Développement des études universitaires spécialisées en médecine à l’Université du Luxembourg

Dans le but de développer les études universitaires de médecine au Luxembourg et de contribuer ainsi à la pérennisation de l’approvisionnement en médecins, le Conseil de gouvernement a marqué son accord avec l’avant-projet de loi fixant le cadre général pour l’organisation d’études spécialisées en médecine dans les domaines de l’oncologie médicale, de la neurologie et de la médecine générale à l’Université du Luxembourg.

  • Oncologie médicale et neurologie:

Le Luxembourg a des besoins croissants dans les domaines de la détection, de la prise en charge et du traitement des maladies cancéreuses et neurologiques (neurodégénératives). On chiffre actuellement les nouveaux cas de cancer à environ 3.000, et de maladies neurologiques à 9.000, par an. Ces chiffres sont en constante augmentation les dernières années. Pour prendre en charge ces malades, il y a actuellement au Luxembourg quelque 25 internistes ou oncologues médicaux, voire 39 neurologues médicaux. Dans le cadre des formations visées, le nombre d’étudiants par an est estimé à 3, ce qui devrait donner un chiffre total de 15 étudiants pour chaque spécialisation.

La durée minimale des études spécialisées en oncologie et en neurologie est de cinq ans.

  • Médecine générale:

À l’heure actuelle, seule une formation de médecins généralistes est proposée au niveau des études spécialisées en médecine. Il s’agit de la Formation spécifique en médecine générale (FSMG). Actuellement, 64 étudiants sont inscrits au total dans les trois années d’études et quelque 15 médecins généralistes obtiennent leur diplôme par année. La formation a débuté en 2004 et a depuis diplômé 115 médecins généralistes.

Pour les trois domaines précités, le projet de loi fixe les conditions d’admission et la durée minimale des études, ainsi que le nombre de crédits ECTS attribués aux programmes d’études concernés. Tout en introduisant la distinction entre enseignement théorique et enseignement clinique, il définit les contenus des deux volets d’enseignement et les acquis d’apprentissage visés, ainsi que les modalités d’organisation de l’enseignement clinique.

Concernant les études en médecine générale, cette formation sera intégrée entièrement dans l’offre de l’Université. Le projet de loi prévoit l’introduction de deux types de diplômes, permettant chacun à son détenteur respectif d’exercer la profession de médecin-généraliste au Luxembourg.

Le premier est un diplôme de master en médecine générale d’une durée d’études de trois années, similaire à l’actuel diplôme de formation spécifique en médecine générale; le second est un diplôme d’études spécialisées en médecine dans le domaine de la médecine générale, d’une durée d’études de quatre années. Ce diplôme se situe au niveau 8 du cadre luxembourgeois des qualifications (CLQ). En résulte la nécessité d’intégrer dans le curriculum, additionnellement au programme d’études du master en médecine générale, le volet de la recherche (deux semestres dans un service spécialisé dans le domaine de la recherche biomédicale ou clinique ou dans le domaine des soins primaires).

Bien qu’il s’agisse de deux programmes d’études différents, ceux-ci disposent d’un tronc commun au niveau de la formation théorique, permettant ainsi la mise en place de passerelles pour les médecins en voie de formation désirant changer de programme de formation.

Vers une adaptation des formations de certaines catégories d’infirmiers

En ligne avec l’objectif poursuivi par le gouvernement de développer les études universitaires de médecine au Luxembourg et d’améliorer l’attractivité des professions médicales et de santé, et face au constat que le Luxembourg n’est pas en mesure, avec la seule diplomation nationale de professions de santé en soins infirmiers, d’assurer la prise en charge pérenne de la santé de sa population (étude ‘État des lieux des professions médicales et des professions de santé au Luxembourg’, ministère de la Santé, octobre 2019), il devient primordial d’assurer l’attrait pour les formations de l’infirmier en soins généraux et des infirmiers spécialisés telles que proposées actuellement au Luxembourg.

Ainsi, pour répondre aux défis de santé publique que le Luxembourg doit affronter dans les 15 prochaines années eu égard au risque de pénurie pour des professions-clés et pour gérer au mieux la réorganisation des ressources médicales et infirmières en découlant, l’opportunité d’une adaptation de la formation de certaines catégories d’infirmiers doit être examinée.

Le gouvernement en conseil a donc marqué son accord à la mise en place d’un comité interministériel chargé de proposer des mesures permettant de garantir que les formations des professionnels de santé soient adaptées au progrès scientifique et technique et permettent d’appréhender les futurs défis de santé publique auxquels le Luxembourg devra faire face, de définir les modalités requises pour assurer la mise en place d’un diplôme de niveau «bachelor» pour certaines catégories d’infirmiers et d’en évaluer les conséquences financières, légales et réglementaires. À cet effet sera développé un concept de formation basé sur le modèle général de transition «BTS-Bachelor» tel qu’il sera retenu dans le cadre de la révision de la loi portant organisation de l’enseignement supérieur et qui permettra aux étudiants qui ont réussi une formation de BTS au LTPS de poursuivre des études de «bachelor» à l’Université du Luxembourg.

Le comité interministériel soumettra son rapport et un concept de formation au Conseil de gouvernement dans un délai de 6 mois. En cas d’accord, le concept sera soumis à tous les acteurs concernés.

 

Communiqué par: ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche / ministère de la Santé

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