Jean Asselborn au Conseil « Affaires étrangères » de l’Union européenne, le 20 janvier 2020 à Bruxelles

Le Conseil a débuté par une discussion sur les sujets d’actualité internationale. Les ministres ont eu l’occasion d’abord de se pencher sur la situation en Libye, à la lumière des résultats de la conférence au sommet de Berlin du 19 janvier. Ils ont aussi fait le point sur les derniers développements en Bolivie et au Venezuela.

Lors de son intervention, le ministre Asselborn a salué le rôle de l’Allemagne en tant que pays hôte de la conférence sur la Libye. Il s’est félicité du fait que « nous sommes revenus à une logique onusienne, comme voulue par le Représentant spécial et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye Ghassan Salamé, permettant de reprendre l’initiative ». Dans ce contexte, Jean Asselborn a mis en exergue qu’il sera « opportun de relancer la mission Sophia de l’Union européenne, qui a toujours eu comme but de contrer les trafiquants d’armes et de migrants ». Le ministre a souligné que le Luxembourg a mis à disposition de la mission Sophia des avions de surveillance maritime et qu’il est disposé à poursuivre son engagement. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a insisté sur le rôle clef qui revient au Conseil de sécurité des Nations Unies pour donner un mandat clair qui permette à l’Union européenne de mettre en œuvre les conclusions de la conférence de Berlin, en partenariat avec la Ligue arabe et l’Union africaine.

Par la suite, les ministres ont eu un échange de vues approfondi sur le Sahel, une région qui doit faire face à une situation sécuritaire et humanitaire de plus en plus précaire. La discussion a permis d’identifier les moyens de renforcer l’engagement de l’Union européenne en soutien aux pays du Sahel. Le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Stef Blok a prononcé une déclaration au nom de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg, en sa capacité de présidence en exercice du Benelux.

Pour sa part, le ministre Asselborn a rappelé que « le Luxembourg joue son rôle dans cette région qui est une priorité de longue date. Chaque année, le Luxembourg investit près de 100 millions d’euros pour ses pays partenaires au Sahel : le Mali, le Burkina Faso, le Niger, en y incluant le Sénégal, en suivant une approche combinant les outils de la diplomatie, du développement et de la défense, les 3D ».

En outre, le ministre Asselborn a annoncé que cette année-ci, le Luxembourg renforcera son engagement sur le terrain. « Nous allons appuyer la mission militaire de formation de l’UE au Mali (EUTM Mali) avec un contingent de 27 personnes pour renforcer la protection de la force, et nous allons appuyer la mission des Nations Unies au Mali, la MINUSMA, en mettant à disposition des capacités de communication satellitaire permettant de relier les secteurs régionaux au quartier général de la MINUSMA » a indiqué Jean Asselborn.

Les ministres ont ensuite abordé la façon dont l’UE peut mobiliser ses ressources diplomatiques et saisir l’occasion des sommets prévus en 2020 afin d’encourager les pays tiers à renforcer leur action pour lutter contre le changement climatique. Le ministre Asselborn a mentionné le lien important qui existe entre climat et droits de l’homme et souligné l’importance de coordonner les efforts diplomatiques en vue de la COP 26 à Glasgow. Il a ajouté que « l’inclusion d’une clause essentielle du respect de l’Accord de Paris dans nos accords commerciaux est une mesure importante ». Le Conseil a adopté des conclusions sur la diplomatie climatique.

Enfin, les ministres ont eu un déjeuner informel portant sur le processus de paix au Moyen-Orient et sur le Moyen-Orient au sens large. A cette occasion, les ministres ont eu un échange de vues sur la question de la reconnaissance de l’État de Palestine par les États membres de l’Union européenne, suite à la lettre que le chef de la diplomatie luxembourgeoise a adressée à ce sujet le 1er décembre 2019 à Josep Borrell, Haut Représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et Vice-Président de la Commission européenne.

Lors de son intervention le ministre a rappelé l’importance du conflit israélo-palestinien et a mis en exergue qu’il « n’y aura pas de paix sans État palestinien. Il est inacceptable que la solution des deux États soit rendue impossible par des faits accomplis ». Il s’est exprimé en faveur d’un débat sur l’opportunité d’une reconnaissance de l’État de Palestine par tous les États membres avant qu’il ne soit trop tard : « nous devons lutter contre la politique de colonisation, illégale au regard du droit international. C’est une reconnaissance du fait que le droit international s’applique à tous, et qu’il ne peut pas être bafoué ».

 

Communiqué par: ministère des Affaires étrangères et européennes
Phptp: (de g. à dr.) Alexander Schallenberg, ministre des Affaires étrangères de l’Autriche; Jean Asselborn; Ann Linde, ministre des Affaires étrangères de la Suède; Luigi Di Maio, ministre des Affaires étrangères de l’Italie; Ekaterina Zaharieva, ministre des Affaires étrangères de la Bulgarie et Bogdan Aurescu, ministre des Affaires étrangères de la Roumanie ©MAEE

Lire sur le même sujet: