Differdange à l’heure de sa revalorisation

Secouée par un petit séisme politique au cours de l’été, la commune de Differdange est portée depuis quelques semaines par un nouveau visage. Christiane Brassel-Rausch, propulsée bourgmestre suite au départ de son prédécesseur, nous présente en quelques mots les défis et projets qui animent la troisième ville du Grand-Duché.

 

Vous venez de passer du poste de conseillère communale à celui d’échevine remplaçante avant de devenir bourgmestre. Comment avez-vous vécu cette transition?

C’était absolument inattendu; personne n’aurait imaginé me trouver ici. J’ai pourtant assumé la responsabilité qui m’incombait en tant que candidate. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon entourage pour m’épauler dans mon apprentissage; car on ne naît pas bourgmestre, on le devient avec le temps et avec l’aide de ceux qui nous veulent du bien. J’ai pu bénéficier du soutien de la section «déi gréng – Déifferdeng», qui est primordial pour moi, ainsi que de l’aide et de la bienveillance du personnel communal au quotidien. Aujourd’hui, le premier objectif à atteindre est le retour au calme pour que le personnel puisse à nouveau se dédier à son travail avec toute son énergie.

  

Evoquons maintenant vos projets. Comment votre engagement dans le Pacte Climat se manifeste-t-il?

La commune est engagée aussi bien dans le Climat Bündnis que dans le Pacte Climat pour lequel elle devrait bientôt décrocher le label Gold. Soucieux de la performance énergétique de nos infrastructures, nous y avons introduit un système de monitoring automatique des consommations. Gaz, électricité, chauffage et ventilation sont déjà contrôlés à distance dans les nouvelles constructions. Le système doit également être introduit, au cas par cas, dans les bâtiments plus anciens. Quant à la production d’énergie, nous défendons le principe de la décentralisation qui veut que chacun contribue à sa production à son échelle. Nous avons par exemple mis en place des coopératives qui permettent aux habitants d’appartements d’investir dans l’énergie solaire.

En termes de mobilité, nous poursuivons l’électrification de notre parc de véhicules et entendons promouvoir davantage la mobilité douce. C’est ainsi que nous avons lancé un projet avec la championne de cyclo-cross Suzie Godart. Celle-ci formera enseignants et éducateurs pour qu’ils puissent transmettre à leur tour savoirs et compétences aux enfants dont ils ont la charge. Mais nous avons une vision bien plus holistique de la mobilité. Une des priorités de Differdange est de rapprocher lieu de résidence et lieu de travail pour privilégier au maximum les chemins courts. Nous nous sommes lancé le défi de rendre la Ville aussi intéressante que possible pour donner l’envie d’y habiter. Cela doit passer par la revalorisation du centre-ville et son développement économique.

  

Comment abordez-vous la problématique du logement à coût modéré?

Au-delà du logement social, sur lequel nous travaillons entre autres avec l’AIS Kordall, la problématique du logement à coût abordable m’inquiète beaucoup. Le gouvernement plaide pour que les communes s’engagent et brisent cette folie du profit. Bien sûr, la Ville ne pourra résoudre seule le problème mais elle s’investit au mieux. Elle a acheté 80 appartements dans le futur immeuble Gravity. Le pourcentage de logements dédiés à la location et à la vente n’a pas encore été arrêté mais notre objectif sera de créer une grande mixité dans ce projet. Nous entretenons également des contacts étroits avec les promoteurs étatiques que sont la SNHBM et le Fonds du Logement. Nous développerons d’autres projets et de nouvelles formes d’habitats. Nous bouillonnons d’idées et rassemblons d’ailleurs les moyens nécessaires à la création d’un service logement.

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