Réaction du ministère des Finances à la recommandation du CERS sur les vulnérabilités à moyen terme du secteur immobilier résidentiel au Luxembourg

Le ministère des Finances a pris acte de la publication en date du 23 septembre 2019 de la recommandation du 27 juin 2019 du Comité européen du risque systémique (CERS) sur les vulnérabilités à moyen terme du secteur immobilier résidentiel au Luxembourg, et le ministre des Finances, Pierre Gramegna, en a informé les membres de la Commission des finances et du budget.

Le CERS a été instauré en 2010 pour surveiller le système financier de l’Union européenne (UE) et de prévenir et atténuer les risques systémiques. Dans le cadre de son évaluation systématique et prospective des vulnérabilités concernant l’immobilier résidentiel à l’échelle de l’UE, le CERS a identifié dans huit États membres, parmi lesquels la Suède, la Finlande, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, certaines vulnérabilités à moyen terme qui pourraient constituer une source potentielle d’un risque systémique pour la stabilité financière.

Pour le Luxembourg, le CERS estime que les principales vulnérabilités, d’un point de vue macroprudentiel, résident dans une combinaison de prix élevés et de la hausse de l’endettement des ménages.

À ce sujet, il convient de souligner que selon le CERS, les risques directs pour le système bancaire liés à l’immobilier résidentiel semblent limités pour le moment. Le CERS reconnaît que les banques luxembourgeoises sont bien capitalisées en moyenne et ont une exposition relativement faible au marché immobilier résidentiel. Par ailleurs, les ratios prêt / valeur et prêt / revenu, ainsi que les niveaux élevés des actifs financiers détenus par les ménages luxembourgeois sont des facteurs atténuants. Le CERS reconnaît en outre que les autorités luxembourgeoises ont d’ores et déjà pris une série de mesures relatives à l’immobilier résidentiel visant à accroître la résilience du secteur bancaire.

L’avertissement du CERS indique qu’un risque pour la stabilité financière pourrait éventuellement se matérialiser à moyen terme dans le contexte d’une crise économique. Une telle menace potentielle pour la stabilité financière n’est toutefois pas propre au Luxembourg, mais existe également dans d’autres États membres.

Dans ce contexte, il convient de tenir dûment compte des spécificités de la situation luxembourgeoise. Au cours des dernières décennies, la hausse continue des prix de l’immobilier résidentiel au Luxembourg a été tirée par les fondamentaux du marché. En particulier, des facteurs démographiques et une forte croissance économique sont le principal moteur de la demande soutenue de logements. À cet égard, le gouvernement travaille à toute une série de mesures visant à augmenter l’offre de logements sur le marché.

La Banque centrale du Luxembourg (BCL) et la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) suivent de près l’évolution de la situation sur le marché de l’immobilier résidentiel. Le sujet est également régulièrement à l’ordre du jour du Comité du risque systémique (CdRS). L’analyse effectuée par les autorités luxembourgeoises n’a pas permis d’identifier de menace imminente pour la stabilité financière émanant de l’immobilier résidentiel domestique. Pour autant, les autorités luxembourgeoises, sous la direction du CdRS, ont pris toute une série de mesures préventives visant à atténuer les risques potentiels. Au travers du projet de loi 7218, le dispositif existant sera encore complété par de nouveaux outils macroprudentiels pouvant être utilisés par les autorités spécifiquement en cas de menace pour la stabilité financière du système financier national émanant d’évolutions dans le secteur immobilier.

Les autorités luxembourgeoises resteront vigilantes à l’égard des risques identifiés par le CERS et continueront à suivre de près l’évolution de la situation de l’immobilier résidentiel au Luxembourg.

Communiqué par: ministère des Finances

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