Pétange et Bascharage au cœur de la tornade

180 à 200 habitations touchées. 19 blessés. 100 millions d’euros de dégâts estimés. 2.400 demandes d’indemnisation. 1 an de reconstruction à prévoir… Le 9 août dernier, à une période où le Luxembourg vivait au rythme nonchalant des départs en vacances, les communes de Pétange et de Bascharage ont sévèrement été touchées par une tornade de niveau 2 sur l’échelle de Fujita. Avec des vents soufflant à une vitesse comprise entre 180 et 250 km/h, la tornade a parcouru environ 14 km.

Ce triste scénario, dont la violence nous semblait inimaginable dans nos régions, n’a pourtant duré que quelques minutes. Toits d’habitations envolés, arbres déracinés barrant les routes et véhicules détruits par les débris; impuissants, les habitants du sud du pays font face à un très lourd bilan. Pas moins de 180 pompiers et trois groupes d’intervention spécialisés se sont mobilisés pendant plusieurs jours pour bâcher les toits et évacuer les débris. Les citoyens dont les habitations ont été les plus sévèrement touchées ont quant à eux bénéficié d’un relogement provisoire par la commune.

Bien que l’événement paraisse anormal, les météorologues relativisent; les tornades sont un phénomène courant qui ne serait a priori pas lié au réchauffement climatique, contrairement aux vagues de chaleur ressenties cet été. Malgré sa force surprenante – les tornades de la région sont d’ordinaire cantonnées au niveau 1 – aucune analyse scientifique ne permet à ce jour de relier leur intensité aux changements climatiques.

L’Etat a par ailleurs été réactif et a très vite déclaré qu’il s’agissait d’une catastrophe naturelle; le congé collectif du bâtiment a exceptionnellement été levé afin d’accélérer le processus de protection et de réparation et des aides extraordinaires ont été déployées par les ministères de la Famille, du Logement et de l’Economie, afin de venir rapidement en aide aux particuliers et aux entreprises touchés.

La réparation des toitures, façades et vitres a déjà débuté et les entreprises du bâtiment estiment qu’il faudra environ un an de travail pour les mener à bien. L’Association des compagnies d’assurance et de réassurance évaluent le coût des remboursements à 100 millions d’euros. Contrairement à nos voisins français, la couverture contre les risques naturels n’est pas obligatoire au Luxembourg; celle-ci n’est comprise qu’en cas de soustraction à un contrat incendies multirisques. A chaque nouvelle catastrophe naturelle, le niveau de protection des citoyens tend à augmenter, le Luxembourg ne devrait-il dès lors pas revoir ses standards d’assurance?

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