Baisse notable des nouvelles infections au VIH !

L’année 2018 marque la première année du nouveau plan d’action national VIH et constitue également l’année au cours de laquelle, pour la première fois depuis 2013, le nombre de nouveaux cas d’infection au VIH recensés au Luxembourg connaît une baisse notable, à savoir 43 nouvelles infections par rapport à 60 en 2017. Ces chiffres ressortent du rapport d’activité 2018 du Comité de surveillance du SIDA, des hépatites infectieuses et des maladies sexuellement transmissibles.

La flambée épidémique chez les usagers de drogue stoppée
La diminution des nouvelles infections est constatée chez les hommes ayant des rapports hétérosexuels (14 en 2018 par rapport à 31 en 2017) et parmi les usagers de drogues par voie intraveineuse (4 par rapport à 10). La flambée épidémique chez les usagers de drogue par voie intraveineuse semble donc stoppée et retrouve un niveau identique à celui de 2010. Une majorité des personnes vivant avec la VIH sont actuellement sous traitements antirétroviraux. Aussi, un grand effort est mis en place pour assurer le suivi de ces patients afin que chacun ait la possibilité de prendre ses médicaments et pour éviter l’arrêt de leur traitement.
Or, même si on constate une diminution, il convient de persévérer dans les efforts de prévention entamés. En effet, les usagers de drogue représentent la population la plus touchée par l’hépatite C (72%). Leur précarisation et le fait qu’ils soient souvent sans abris, les rend encore plus vulnérables.
« Il me tient à cœur que les plans d’action nationaux VIH et Hépatites 2018-2022 (PANHEL) poursuivent une démarche aussi inclusive que possible, pour qu’on arrive à toucher tous ceux qui sont particulièrement à risque. La recherche de logements reste aujourd’hui une priorité pour réinsérer au mieux ces personnes et accueillir une équipe médicale et éducative. », a expliqué le ministre de la Santé.
Dans le cadre du PANHEL, un concept de logement « bas seuil » pour les usagers de drogues en besoin de soins médicaux a été proposé par les diverses organisations en charge de cette population vulnérable.
Augmentation des nouvelles infections au sein des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH)
En revanche, on observe une augmentation des nouvelles infections par voie homo- ou bisexuelle, avec 21 cas par rapport à 15 en 2017, malgré l’implémentation de la PrEP (prophylaxie préexposition) depuis 2017. La majorité des nouvelles infections au sein de ce groupe touche les 26-35 ans (11 sur 21).
Comme l’a expliqué la présidente du Comité SIDA, Dr Carole Devaux : « La PrEP au VIH consiste à prendre un comprimé par jour pour éviter une infection lorsque la personne a des rapports/des comportements à haut risque d’attraper le VIH. La PrEP est devenue un outil majeur de prévention en Europe car elle inclut également l’éducation sur les préservatifs, les vaccinations et les dépistages réguliers pour les IST (infections sexuellement transmissibles. »
118 personnes sont actuellement sous PrEP au Luxembourg avec un âge médian de 37 ans. Cette offre s’adresse surtout aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (97%), 1 seule femme est sous traitement. Aucune contamination par le VIH n’a été rapportée à ce jour, grâce à un suivi régulier.
« L’absence de contamination par le VIH, le traitement rapide des autres IST ainsi que l’absence d’effets indésirables majeurs sont autant d’éléments positifs qui plaident en faveur de l’utilisation plus large de la PrEP au Luxembourg. », a affirmé Étienne Schneider.
Le traitement est remboursé par la CNS et dispensé par la pharmacie du Centre Hospitalier de Luxembourg.

Commercialisation des autotests pour élargir le dépistage VIH au Luxembourg
Afin de faciliter l’accès au diagnostic du VIH, le Vice-Premier ministre, ministre de la Santé, Étienne Schneider, a annoncé que les autotests seront sous peu disponibles dans les pharmacies et dans quelques mois également dans les supermarchés. Grâce à ces tests, toute personne pourra procéder à l’autodiagnostic, en toute discrétion et confidentialité chez elle, en moins d’une demi-heure, d’une éventuelle infection par le VIH qui remonte à plus de trois mois.
« En encourageant la vente des dispositifs d’autodiagnostic VIH dans les pharmacies et en grande surface, le Luxembourg offrira une option complémentaire de dépistage du VIH qui contribue en même temps à supprimer certaines barrières au diagnostic. Une personne qui connaît son statut sérologique peut adapter son comportement en conséquence et ainsi se protéger soi-même et les autres. », a rappelé Étienne Schneider.
Le Luxembourg renforce ainsi son engagement en faveur de la cible 90-90-90 de l’ONU, en vertu de laquelle, à l’horizon 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique.
La vente des autotests sera accompagnée d’une fiche informative à tout acheteur en français, allemand, portugais et anglais. Les coordonnées du service HIV Berodung de la Croix-Rouge luxembourgeoise pour des informations supplémentaires ou un accompagnement psycho-social, sont indiquées dans la notice d’utilisation du kit de l’autotest et les informations relatives aux autotests seront disponibles sur le site www.aids.lu et www.sante.lu telles que les coordonnées téléphoniques du Service national des maladies infectieuses (SNMI) joignable 24h/24h.

Communiqué par: ministère de la Santé / Comité de surveillance du SIDA, des hépatites infectieuses et des maladies sexuellement transmissibles

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