Frisange mise au défi

Bordant la frontière française, la commune de Frisange fait office de porte d’entrée vers le Grand-Duché pour de nombreux frontaliers. Roger Beissel, son bourgmestre, nous éclaire sur les grands défis de cette commune périphérique et sur les projets de son équipe pour faire de Frisange une contrée où il fait bon vivre.

 

Un nouveau berceau «cradle-to-cradle» pour la commune  

Certifiée à 44% du Pacte Climat, Frisange s’était fixée d’ambitieux objectifs en termes de développement durable. Roger Beissel, bourgmestre depuis octobre 2017, se veut toutefois prudent: «On ne peut pas tout réinventer du jour au lendemain, mais on tente de s’améliorer chaque jour. Par exemple, nous avons pour projet de construire une nouvelle maison communale respectant les principes du «cradle-to-cradle». Nous allons réutiliser autant que possible les matériaux de la mairie actuelle et prévoyons déjà la déconstruction du futur bâtiment de sorte que ces matériaux puissent être recyclés à leur tour le jour venu. De plus, les architectes et bureaux d’études chargés de bâtir ce nouvel écrin ont pour consigne de travailler au maximum avec des matériaux de la région», explique Roger Beissel. Frisange investit également dans l’électromobilité et s’est ainsi dotée de véhicules électriques pour effectuer certains de ses trajets intra-muros. Une préoccupation importante pour la commune qui considère la mobilité comme son principal défi.

 

La frontière, un défi en termes de mobilité

Chaque jour, c’est un incessant ballet de véhicules qui franchit les frontières de la commune de Frisange, traversée de part en part par l’A13, laissant affluer les frontaliers vers le Grand-Duché. Une situation qui complique la marge de manœuvre de la commune en termes de mobilité. «Il est difficile, pour une commune frontalière, de promouvoir la mobilité douce. Toutefois, en collaboration avec l’Administration des Ponts et Chaussées, nous avons pour projet de réduire la largeur de la nationale 13 qui traverse la commune d’Aspelt à Hellange pour y aménager des pistes cyclables de part et d’autre. Nous attendons que les Ponts et Chaussées puissent lancer les travaux sur la voirie, mais je crains que le projet n’aboutisse pas avant cinq ou six ans», confie Roger Beissel. Toujours dans son souci de réduire le trafic, l’équipe en place ne cesse d’interpeller les ministres compétents pour l’agrandissement du Park & Ride de la commune. «L’élargissement du P+R permettra à davantage de travailleurs d’y laisser leur voiture pour prendre les transports en commun jusqu’à la capitale. Nos lignes de bus jusqu’à Luxembourg-Ville sont très bien desservies et ce projet doit les promouvoir», assure le bourgmestre.

 

Des Frisangeois toujours plus nombreux

«Frisange grandit plus vite que beaucoup d’autres communes en raison de son PAG qui avait prévu de nombreux terrains constructibles. La croissance démographique moyenne d’une commune est d’environ 2% par an. A Frisange, on avoisine les 4 à 5%. Le nouveau PAG, qui sera présenté au conseil communal en juillet, devrait mettre à disposition 25 hectares supplémentaires pour de nouveaux logements. En outre, la commune suivra la volonté du ministère et augmentera la densité de population en certains lieux définis, tout en misant sur des maisons unifamiliales ou bi-familiales», explique Roger Beissel. Autant de mesures qui devraient permettre de soutenir la croissance démographique de la commune où quelques 1.500 nouveaux Frisangeois sont attendus dans les dix années à venir. Et pour faciliter l’accès au logement, la commune prévoit la construction de nouveaux logements sociaux à Aspelt. Le projet devrait sortir de terre d’ici deux ans.

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