L’héritage minier de Kayl

Située au sud du Grand-Duché à la frontière française, Kayl a connu un essor considérable grâce aux activités minières à partir de 1860. De cet héritage, la commune a voulu faire une force. John Lorent, bourgmestre, présente les principaux projets de sa commune en matière d’environnement ou d’organisation des infrastructures.

 

Du minerai de fer aux initiatives durables 

«La commune de Kayl s’est développée avec l’exploitation des mines de fer, mais aussi avec la création du chemin de fer qui permettait d’acheminer le minerai vers les différentes usines à partir de 1860», débute le bourgmestre John Lorent. Résultat: de nombreuses petites et moyennes entreprises se sont installées sur le territoire communal pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui, elles ont toutes fermé, «à part la fonderie Massard par exemple, ou encore la Schungfabrik, cette ancienne fabrique de chaussures que nous avons transformé en centre culturel».

Ayant adhéré au Pacte Climat en 2013, la commune est aujourd’hui certifiée à 50%, un contraste saisissant avec son passé minier. «Nous avons par exemple analysé les consommations en énergie dans la commune. Nous avons également établi un cadastre solaire des toitures des habitations afin de connaître le potentiel de production d’énergie verte, sans oublier l’installation de collecteurs solaires pour nos infrastructures dédiées au football». Les élus locaux ont également effectué une vérification énergétique de toutes les chaudières en rénovant celles qui étaient en mauvais état. La commune se fournit aujourd’hui en biogaz et 25% de sa production provient de ses déchets. Kayl s’intéresse aussi de près à la mobilité électrique, l’objectif étant de réduire au maximum les émissions de CO2.

 

L’enjeu difficile de la mobilité

A quelques kilomètres de la frontière française, la commune voit transiter sur son axe principal un nombre incalculable de véhicules qui congestionnent la ville. «C’est un gros problème. Des études ont été réalisées il y a une dizaine d’années concernant un contournement, mais ce projet n’était pas soutenable d’un point de vue politique et financier. La grande majorité des automobilistes viennent de France et de Moselle, nous n’avons ainsi quasiment aucune influence au niveau communal», explique John Lorent.

En plus, la population de la commune n’a eu de cesse de croître ces dernières années. «Il y a 31 ans, lorsque j’ai intégré le conseil communal, nous étions 6.000. A l’heure actuelle, nous sommes un peu plus de 9.000 habitants».

 

Des écoles de quartiers pour plus de proximité

De telles évolutions démographiques nécessitent obligatoirement de nouveaux aménagements, notamment en matière scolaire et périscolaire. «Sans émettre de critiques, nos prédécesseurs avaient construit une école maternelle centrale. Depuis, toutes les voitures se rejoignent sur ce même point. Nous souhaitons désormais implémenter des écoles de quartier qui devraient couvrir une superficie de 500 mètres de diamètre. L’idée est simple, il s’agit de diminuer l’usage de la voiture au profit de la mobilité douce ou des déplacements à pied. Elles seront au nombre de trois dans notre commune et devraient être opérationnelles pour l’année scolaire 2020/2021», poursuit le bourgmestre.

Enfin, Kayl planifie l’extension de la commune avec le projet Kayl Nord, qui réunit actuellement une cinquantaine de propriétaires. «Nous avons déjà imaginé un plan directeur, il suffit désormais que le plan d’aménagement du territoire (PAG) soit validé par les autorités compétentes. Il est prévu d’introduire des logements sociaux dans ce nouveau quartier».

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