Drawing on Steve Reich

Mercredi 5 juin, les Rotondes ont accueilli la première de Drawing on Steve Reich, l’ambitieux projet artistique imaginé par Stéphane Ghislain Roussel où se rencontrent la musique minimaliste du compositeur américain et l’imaginaire enfantin.

Cela fait plusieurs années que l’artiste et metteur en scène Stéphane Ghislain Roussel a orienté ses recherches sur l’interdisciplinarité artistique, sur les relations entre la musique, les arts visuels et le corps. Avec Drawing on Steve Reich, il pousse cette recherche plus avant en explorant les possibilités de transposition d’un flux d’harmonies sonores en couleurs et en matières.

Un plateau animé et coloré
La scène de la Grande Salle des Rotondes était bien occupée hier soir. La pièce de Steve Reich au coeur de la performance s’intitule Music for 18 musicians mais peut en réalité faire appel à plus de musicien·ne·s encore. Dix membres de l’ensemble United Instruments of Lucilin ont donc été rejoints par neuf jeunes vocalistes et musicien·ne·s, à qui la Fondation Michelle, sous l’égide de la Fondation de Luxembourg et par le biais du Fonds culturel national, avait attribué des bourses de soutien spécialement pour ce projet.
Pendant les 60 minutes qu’a duré le morceau de Reich, un groupe d’enfants a peint une vaste fresque aux allures de mandala. Leurs mouvements étaient à la fois libres, naturels et composés, mais qu’on ne s’y trompe pas : les huit enfants s’étaient longuement préparés à la performance lors de différents ateliers. L’image qu’ils ont créée en direct était le fruit de workshops menés par Lucie Majerus au Mudam Luxembourg − Musée d’art moderne Grand-Duc Jean et leur gestuelle avait été développée avec Ela Baumann aux Rotondes.
Ce temps passé ensemble a forgé la cohésion du groupe, capable d’évoluer sur le plateau en totale synergie mais sans un mot. Ils étaient accompagnés sur scène par la danseuse Annick Pütz qui, d’un geste discret ou d’un doux chuchotement, les aidait à garder le rythme sur cette musique qu’ils avaient lentement apprivoisée, Annick s’élançant elle-même dans différents temps chorégraphiques.

Traversée extatique de la partition
Le résultat est un véritable voyage synesthésique qui laisse autant voir qu’entendre la musique, à travers la poésie du geste des enfants. Bien plus qu’une simple transposition de la musique, Drawing on Steve Reich propose un rituel où le rythme de la partition, les couleurs, les matières et les corps en mouvement convergent pour former une expérience organique. Il est encore possible d’y assister puisqu’une seconde représentation aura lieu jeudi 6 juin à 19:00 aux Rotondes.
Ce projet ambitieux est une coproduction de PROJETEN Luxembourg, des Rotondes, du Mudam Luxembourg − Musée d’art moderne Grand-Duc Jean, de l’Ensemble United Instruments of Lucilin − Luxembourg, et a reçu le généreux soutien de la Fondation Michelle, fondation sous l’égide de la Fondation de Luxembourg, du Fonds culturel national, du Ministère de la Culture Luxembourg et de la Fondation Indépendance.

 

Communiqué
Photos : Paula Onet www.pelinfilms.com © Paula Onet & PROJETEN

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