Jean Asselborn à Washington

Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, s’est rendu à Washington afin de participer à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, les 3 et 4 avril 2019.

Le 3 avril Jean Asselborn s’est déplacé au cimetière national d’Arlington pour déposer, ensemble avec son homologue belge Didier Reynders, une gerbe devant le monument de la bataille des Ardennes, en hommage aux soldats américains tombés durant cette bataille décisive de la Seconde Guerre mondiale, dont on commémorera ce décembre le 75ème anniversaire.

Le 4 avril, le ministre Asselborn a participé à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN. La réunion ministérielle, présidée par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a permis de célébrer le 70ème anniversaire de l’Alliance atlantique, dont le Luxembourg est un des 12 États fondateurs.

La première session de la réunion du 4 avril a été consacrée à l’état général des relations avec la Russie, en mettant un accent particulier sur les deux questions qui inquiètent particulièrement l’Alliance: la situation après les violations par la Russie du Traité FNI, qui ont amené les États-Unis à annoncer leur retrait de ce traité, et la situation en Ukraine et en mer Noire, cinq ans après l’annexion illégale de la Crimée et compte tenu des récents incidents près du détroit de Kertch.

Le ministre Asselborn a souligné l’importance de ne «pas fléchir dans notre soutien à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine au sein de ses frontières internationales reconnues ainsi qu’à la pleine mise en œuvre des accords de Minsk».

Le ministre Asselborn a par ailleurs réitéré son soutien pour les partenaires riverains de la mer Noire, l’Ukraine et la Géorgie, et a fait savoir que «nous sommes favorables à un paquet équilibré de mesures supplémentaires, dans le cadre de la sécurité coopérative». Dans ce contexte le ministre a annoncé des contributions de 100.000 euros en faveur de la Géorgie pour la mise en œuvre d’un système de communication sécurisé et de 100.000 euros en faveur de l’Ukraine pour un projet destiné aux journalistes dans le cadre de la plateforme OTAN-Ukraine pour lutter contre les menaces hybrides. De plus, le Luxembourg allouera 200.000 euros à l’Ukraine pour permettre d’achever un projet de décontamination nucléaire auquel nous avions déjà participé dans le passé.

S’agissant des violations par la Russie du Traité FNI, le ministre Asselborn a exprimé son soutien pour la position des États-Unis, en ajoutant que «la balle est dans le camp de la Russie et il lui revient de revenir à une pleine conformité avec les dispositions du Traité». Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a recommandé d’utiliser «la période jusqu’au 2 août pour continuer le dialogue avec la Russie, y compris dans le cadre d’un conseil OTAN-Russie avant l’été».

La deuxième session de travail a été consacrée au terrorisme et aux nouvelles questions de sécurité stratégique. Les ministres se sont penchés sur la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ainsi que sur les implications du processus de paix en cours en Afghanistan sur l’engagement futur de l’OTAN dans ce pays. Cette session a également permis d’évaluer l’action de l‘OTAN dans la lutte contre le terrorisme, à travers ses opérations (Afghanistan, Irak, participation à la coalition globale contre Daech) et ses activités de renforcement des capacités de défense des pays partenaires.

«Pour lutter contre le terrorisme, il nous semble important de renforcer les capacités de nos partenaires, en particulier ceux du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, qui font face aux même défis que nous», a fait remarquer le ministre Asselborn.

S’agissant de l’Afghanistan, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a relaté sa visite il y a un mois sur place. «De mes contacts, je retiens surtout l’importance d’un accord de paix qui soit réellement inclusif, en incluant le gouvernement afghan dans les négociations. Et il faut tout faire pour que les femmes afghanes soient réellement impliquées dans le processus de paix et que leurs droits et ceux des enfants soient effectivement garantis», a souligné le ministre Asselborn.

Le ministre a aussi relevé l’importance de mesurer l’impact des politiques de la Chine sur la sécurité de l’OTAN, en mettant en exergue que «la collecte d’informations, leur analyse et leur évaluation représentent les premiers pas en vue d’une meilleure compréhension. Un tel état des lieux sera indispensable pour la formulation de notre politique». Selon Jean Asselborn, il ne faut pas décourager le dialogue naissant de l’OTAN avec la Chine, qui permet de mieux évaluer les intentions de la Chine et d’explorer des opportunités de coopération.

Les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN ont conclu leurs travaux par un déjeuner de travail lors duquel ils ont eu un échange de vues sur le partage du fardeau au sein de l’Alliance atlantique. Dans ce contexte, le ministre Asselborn a mentionné les progrès accomplis du fait d’un engagement accru des Alliés européens. Il a souligné que «depuis 2014, le budget de la défense luxembourgeoise a augmenté de plus de 50% avec des investissements dans de nombreux projets capacitaires, souvent multilatéraux et au profit de l’Alliance», en ajoutant que «cela nous a permis d’atteindre un taux d’investissement de plus de 40% de notre budget de défense, bien au-delà de la directive des 20% de l’OTAN».

Saisissant l’occasion de son déplacement à Washington, le ministre Asselborn a également eu des entrevues bilatérales en marge de la réunion ministérielle.

Ainsi, le 3 avril, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a eu une entrevue avec le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo. Après avoir fait brièvement le point sur les relations bilatérales, les deux ministres se sont penchés sur les dossiers internationaux les plus pressants, en particulier l’Iran et la Corée du Nord. S’agissant du partage du fardeau au sein de l’OTAN, Jean Asselborn a fait valoir que les Européens prennent davantage leurs responsabilités et que le Luxembourg a également renforcé son engagement ces dernières années, surtout en termes d’investissements capacitaires.

Le 3 avril également, le ministre a eu une entrevue bilatérale avec David Zalkaliani, ministre des Affaires étrangères de la Géorgie. Cette entrevue a permis de faire le point sur les relations bilatérales et d’aborder les aspirations de la Géorgie à devenir membre de l’Alliance.

Avant de conclure sa visite à Washington, le 4 avril, le ministre Asselborn a rencontré Ron Johnson, sénateur de l’État du Wisconsin, président de la Commission sénatoriale de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales et président de la sous-commission sénatoriale sur l’Europe et la coopération régionale en matière de sécurité. Cette entrevue a permis de faire le point sur les relations transatlantiques, y compris en matière de commerce, et sur les défis auxquels l’OTAN doit actuellement faire face. Rappelant le fait qu’une importante communauté d’origine luxembourgeoise vit au Wisconsin, le ministre Asselborn s’est tout particulièrement félicité des liens privilégiés qui existent entre le Wisconsin et le Luxembourg.

 

Communiqué par: ministère des Affaires étrangères et européennes
Photo: Jean Asselborn en compagnie de Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères et européennes du royaume de Belgique et Stef Blok, ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas ©MAEE

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