Optimiser au maximum les performances

E-Bus Competence Center

Fraîchement installé dans ses nouveaux locaux à Livange, l’E-Bus Competence Center de Volvo Bus continue à accompagner l’évolution du transport de personnes avec ses activités de recherche portant à la fois sur l’électrification, la connectivité et l’automatisation. Laurent Bravetti, directeur, et Dr Marcin Seredynski, Head of Innovation and Research, nous font part des nouveautés attendues pour cette nouvelle année ainsi que de l’orientation de leurs activités de recherche.

 

Quelles sont les nouveautés commerciales qui vous attendent en 2019?

LB: Cette année, nous allons introduire notre seconde génération de bus 12 m 100% électriques au Luxembourg avec différentes capacités de batterie (jusqu’à 250kWh) et différents types de chargements (sur la ligne avec la technologie OppCharge, au dépôt via une prise Combo2 ou combiné). Grâce à cette flexibilité dans les modes de recharge et à une autonomie allant jusqu’à 200 km par jour, nous pourrons aider nos clients à choisir la meilleure stratégie de charge en fonction des lignes et des opérations. Depuis deux ans, nous avons commencé à digitaliser les lignes de bus du Luxembourg ce qui nous permet d’apporter un service à haute valeur ajoutée à nos clients pour optimiser leurs opérations.

Nous travaillerons par ailleurs à l’élaboration d’un nouveau bus articulé 100% électrique de 18 m dans le courant de l’année 2019 et qui devrait sortir fin 2020. En parallèle, nous nous attelons à la commercialisation de notre nouvel autocar de tourisme en collaboration avec les opérateurs privés luxembourgeois.

 

Quel est l’objectif de vos activités de recherche?

MS: Nos activités de recherche sont essentiellement orientées sur les tendances technologiques qui impactent actuellement les transports publics, à savoir l’électrification, la connectivité et l’automatisation. Notre priorité est aujourd’hui donnée à l’électrique. Nous pensons que le meilleur usage de cette technologie se fera justement au niveau des transports publics urbains puisque les bus parcourent de longues distances à faible vitesse au cours d’une journée et traversent des zones où les arrêts sont nombreux, la valeur ajoutée de cette technologie est donc bien plus grande. De plus, la réduction du bruit et de la pollution de l’air y sont plus appréciables. Par ailleurs, les bus électriques étant plus confortables pour les passagers, ils contribuent au changement d’habitude vers une priorisation des transports en commun par les usagers. Par conséquent, les voitures sont moins utilisées, ce qui réduit indirectement l’impact du trafic sur l’environnement.

Nos recherches s’appuient sur les différents types de bus électrifiés (taille de batterie, type de charge) au regard de leur utilisation sur les différentes routes qu’ils empruntent afin d’optimiser les paramètres de fonctionnement des véhicules. Actuellement, nous sommes par exemple en train de développer des méthodes innovantes d’amélioration de l’efficacité énergétique des bus hybrides.

En ce qui concerne la connectivité, nous étudions comment les applications permettant la communication entre les véhicules et les infrastructures peuvent rendre les bus plus confortables et plus efficaces. Par exemple, grâce à la communication entre les bus et les feux tricolores, la fréquence des arrêts pourrait être réduite, ce qui permettrait d’améliorer le confort des passagers et de réduire la consommation d’énergie.

 

Comment adapter les bus aux besoins spécifiques des différents types de lignes?

MS: Par exemple, nous concevons des barrières virtuelles pour créer des zones zéro émission ou limitées au niveau de la vitesse. De cette manière, nous optimisons certains paramètres de la gestion de l’énergie des bus hybrides, réduisons leur consommation et augmentons la plage de conduite électrique. Nous développons également des outils automatisés permettant d’adapter la technologie d’un bus aux conditions de fonctionnement d’une ligne donnée, tant par rapport à son niveau d’électrification, qu’à la capacité de sa batterie et au type de charge. Nous possédons en effet trois sortes de bus: 100% électriques, plug-in hybrides et hybrides. Le 100% électrique n’est pas toujours la meilleure solution pour chaque ligne, nous analysons donc les conditions opérationnelles dans des villes spécifiques et essayons de définir quelle technologie, puis plus spécifiquement quel modèle, y sera le plus adapté. Le «Dieselgate» qui a touché l’industrie automobile ne s’est pas appliqué aux véhicules lourds tels que les bus et camions en raison de tests beaucoup plus stricts appliqués à ceux-ci dans l’UE. Les technologies hybrides récentes offrent plusieurs avantages, tels que la propulsion électrique dans des zones sélectionnées, sans les contraintes associées aux bus électriques. Par conséquent, ils constitueront toujours une très bonne option dans certains cas. Nous allons prochainement donner la possibilité à nos clients de choisir des zones dans lesquelles nos bus hybrides rouleront en mode électrique. Cela constitue un grand avantage pour nos clients.

 

Le Luxembourg offre-t-il un cadre propice à vos activités de recherche?

MS: Le pays offre des conditions favorables pour tester les technologies innovantes. En effet, on y retrouve des opérateurs ouverts d’esprit, des autorités enclines à l’innovation et surtout un très bon soutien par le Fonds National de la Recherche (FNR). Nous avons également établi une bonne relation de collaboration tant avec l’Université du Luxembourg qu’avec le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST).

 

Quel est votre agenda de recherche pour 2019?

MS: Nous avons accueilli début janvier un Data Scientist qui travaille sur un projet très innovant utilisant l’analyse des données et l’intelligence artificielle afin de mieux comprendre le comportement des bus électriques. Nous allons également collaborer cette année à un projet européen H2020 concernant les bus autonomes et la perception des usagers. Ce sera une année très excitante!

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