L’Entreprise Responsable

INDR

L’Institut National pour le Développement durable et la Responsabilité sociale des entreprises vient de passer le cap des dix années d’activités en faveur de la RSE au Luxembourg. À ses débuts, 8% des dirigeants en avaient entendu parler, contre quelque 150 entreprises labellisées et plus de 1.100 sensibilisées à ce jour; mais l’INDR ne compte pas en rester à ces chiffres. Norman Fisch, secrétaire général de l’INDR, dévoile ses ambitions pour 2019.

 

Missions

La première mission de l’INDR est de sensibiliser, d’informer, mais aussi de former les entreprises aux enjeux de la RSE. Ses experts formulent des recommandations et des conseils essentiels pour accompagner les dirigeants d’entreprises dans l’identification de leurs responsabilités, la réalisation d’un diagnostic interne et l’établissement d’un programme d’amélioration.

Les efforts de l’entreprise sont ensuite valorisés avec l’obtention du label ESR qui est alloué pour une durée de trois ans. Passé ce délai, un nouvel audit vérifie la mise en œuvre du plan d’amélioration. Le taux de reconduite du label dépasse les 95%.

Sensibiliser, évaluer, accompagner puis labelliser, c’est la gamme des services que l’INDR assure depuis ses débuts, mais ces quatre missions sont désormais optimisées dans un programme complet: ESR – Entreprise Responsable. 2019 verra aussi un rajeunissement du site internet de l’INDR, la publication de son nouveau logo et une campagne nationale de sensibilisation. Une enquête sur l’expérience client accompagnera les projets de l’INDR.

 

Guide ESR

Le label s’appuie sur le Guide ESR qui se compose de quatre chapitres que sont la Stratégie, la Gouvernance, le Social et l’Environnemental. Ces quatre chapitres sont indissociables et interdépendants. Subdivisé en une centaine de sujets, ce référentiel se veut un outil pratique. Il est donc régulièrement mis à jour par les experts agréés qui conseillent et auditent les entreprises. Les problématiques rencontrées par rapport aux différentes thématiques peuvent ainsi facilement y être incorporées.

La version française a été revue afin de mieux mettre en évidence les différentes solutions qui existent au  Luxembourg; elle sera publiée prochainement. Une version anglaise sera aussi éditée au deuxième semestre afin que le processus de labellisation puisse être mené en anglais.

Dans la mesure où le Guide n’est pas un texte statique mais évolutif, les thématiques ont été retravaillées à la lumière des nouvelles attentes de la société.

Le Guide ESR est donc un support pratique qui prend en compte les préoccupations sociétales de son temps. Développé en collaboration avec les principaux acteurs nationaux de la RSE au Luxembourg, il est l’ouvrage de référence des entreprises et donne une vue d’ensemble des principales attentes de la société à leur égard. Il reprend les principales thématiques de la RSE jugées pertinentes au Luxembourg et est en ligne avec les standards internationaux usuels.

 

RSE

La RSE est l’outil stratégique dont dispose l’entreprise pour s’adapter à son contexte économique, social et environnemental, tout en créant de la valeur partagée pour l’entreprise et pour la société dans laquelle elle évolue. Norman Fisch complète cette définition en expliquant qu’«une entreprise ne peut plus considérer le retour sur investissement comme seule pierre angulaire de son édifice économique». Toute la mission de l’INDR est de renvoyer les entreprises vers leurs responsabilités et de les accompagner pour s’investir dans un développement durable. Un premier objectif étant d’arriver à une masse critique suffisante pour que la RSE devienne une norme commerciale.

Les attentes de la société changent, les entreprises doivent s’y adapter et se poser ces questions en interne. «D’où l’importance du coordinateur RSE qui est un nouveau poste pouvant être comparable à l’émergence du DRH ou du directeur de la qualité dans les années ’80 », explique le secrétaire général.

À travers l’association ProRSE, qui rassemble les professionnels de la RSE au Luxembourg, l’INDR est devenu une plateforme d’échanges sur les problématiques et les solutions existantes. «Pour chaque thématique du Guide ESR, nous souhaitons identifier des ambassadeurs spécialistes parmi les entreprises labellisées». Leur objectif sera de faire la promotion de leurs bonnes pratiques auprès de leurs parties prenantes internes et externes. «Les meilleures pratiques existent, il suffit de les identifier et de les inclure dans un réseau où elles seront utiles à d’autres entreprises. Nous espérons ainsi insuffler une prise de conscience, tisser des liens et créer une économie vertueuse».

 

Prise de conscience

Les entreprises sont désormais conscientes qu’il existe des problématiques sociétales qui peuvent nuire à leur pérennité. On sait par exemple que trois heures de bouchons par jour ont des répercussions sur la productivité des salariés. Penser à la mise en place du télétravail ou d’une possibilité de travailler durant les trajets pourrait y remédier.

Du recrutement au départ à la retraite, en passant par l’intégration des nouveaux salariés, leur évolution de carrière, leur formation, leur employabilité ou leur mobilité, la RSE prend en compte toutes les étapes de vie des employés dans l’entreprise.

Le cycle de formations a lieu trois fois par an et se compose d’une journée de sensibilisation qui est gratuite et de quatre modules de spécialisation (1 par chapitre). En 2019, un accent particulier sera mis sur la réduction des risques psycho-sociaux et sur la diminution des accidents du travail. L’INDR est d’ailleurs le partenaire de l’Association d’assurance accident (AAA) et de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) dans la mise en œuvre de la stratégie nationale VISION ZERO dont l’objectif est de réduire le nombre et la gravité des accidents du travail, des accidents de trajet et des maladies professionnelles au Luxembourg.

 

PAN RSE

En collaboration avec le ministère de l’Economie et les principaux acteurs de la RSE au Luxembourg, l’INDR a participé à la rédaction du Plan d’Action National pour la RSE. Communiqué au ministère il y a plus d’un an déjà, il mériterait de figurer comme pierre angulaire dans le Plan National pour un Développement durable. Sa mise en œuvre serait utile sur les scènes européennes et internationales. Selon Norman Fisch, «ce plan a nécessité beaucoup d’efforts, de temps et d’intelligence collaborative » et il « espère que le nouveau gouvernement va officialiser le PAN RSE cette année, car il serait dommage qu’il tombe dans l’oubli».

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