Pour l’excellence de la fonction publique

FGFC

Créée en 1912, la Fédération Générale de la Fonction Communale (FGFC) défend depuis sa création les intérêts du personnel des communes. Choisissant en 2017 de réformer son statut et ses missions, la Fédération souhaite aujourd’hui se positionner davantage comme accompagnateur et médiateur afin d’aider ses membres à trouver des solutions aux problématiques sociétales, privées et professionnelles qu’ils rencontrent. Marco Thomé, président de la FGFC, revient avec nous sur ces changements.

 

Quelles sont vos réactions par rapport aux dernières élections législatives?

La dernière coalition avait plutôt bien fonctionné et avait débloqué beaucoup de dossiers sociétaux, aujourd’hui il semblerait qu’elle soit reconduite pour un nouveau mandat. Les électeurs semblent se détacher majoritairement d’un vote vers un seul parti – historiquement le CSV – et on observe que les Luxembourgeois sont plus sensibles aux questions environnementales, du logement et de la mobilité.

Comme l’a dit Etienne Schneider, nous sommes victimes de notre propre succès et il en découle des problématiques dans ces domaines. Ce succès dépend toutefois de notre bonne croissance et de la main d’œuvre frontalière, et nous ne pouvons pas simplement arrêter cette croissance. Pour régler nos problèmes de mobilité, il aurait fallu que des investissements massifs aient été réalisés au niveau des transports publics il y a de nombreuses années. Aujourd’hui nous devons rattraper ce retard et trouver rapidement des solutions.

Les politiques parlent de tendre vers une croissance qualitative plutôt que quantitative, mais cela poserait de nombreuses questions sociales… De plus, pour que la main d’œuvre frontalière engendre moins de trafic sur nos routes, il faudrait que des accords fiscaux concernant le télétravail soient trouvés avec les pays frontaliers et ces accords risquent d’être difficiles à trouver!

Le pays se porte généralement bien. Nous voulons maintenir la bonne santé du pays et de ses institutions et améliorer les conditions de vie pour tous.

 

Qu’avez-vous pensé du mandat du ministre de l’Intérieur et de la Fonction publique, Dan Kersch?

En tant que ministère de l’Intérieur, il a entamé de nombreuses réformes qui auraient dû l’être depuis des dizaines d’années, comme celle des fabriques d’église ou encore celle des finances communales. Il s’agissait de dossiers délicats mais il a eu le courage politique de le faire et nous l’avons apprécié. Au niveau de la fonction publique, nous partageons sa volonté d’améliorer la qualité de l’environnement de travail et le «travailler ensemble». Son ministère crée des visions et des objectifs pour les travailleurs de l’Etat que nous voulons adapter au niveau du secteur communal pour réussir à changer la culture de travail dans ce milieu.

 

Quels sont les défis qui attendent les communes?

Nous serions ainsi un organe d’accueil et de redirection pour tous nos membres préoccupés

La fonction publique applique un système d’évaluation interne, toutefois s’il est prétendu que cette évaluation est transparente et équitable parmi toutes les communes, on risque tout de même une certaine disparité puisqu’elle varie souvent en fonction des responsables politiques ou des chefs directs en place. Nous avons besoin de nous munir d’institutions qui portent la réflexion sur un développement unifié du personnel dans les communes et sur les compétences qu’il faudrait acquérir pour créer un service public optimal. Il faudrait que le ministère de l’Intérieur et l’Institut National de l’Administration Publique créent un centre de développement pour les communes, qui pourrait être sous la supervision du Syvicol et des syndicats représentatifs. J’espère que le ministre Dan Kersch sera ouvert à ce que nous travaillions sur ce dossier ensemble au cours de son prochain mandat.

Au niveau du service auprès des communes, nous voudrions créer une culture du personnel qui prend le concept du «service public» au sérieux. Je voudrais donc pouvoir insuffler une certaine joie de travailler au service de sa communauté parmi le personnel, mais cela est difficile à mettre en place au sein d’une administration hiérarchisée.

Avec la digitalisation qui attend tous les secteurs et un référendum qui a tranché par le «non» la question du vote des étrangers, notre défi va par ailleurs être de maintenir une cohésion sociale et de favoriser l’intégration dans un pays qui nécessitera des profils plus qualifiés et qui deviendra de plus en plus cosmopolite.

L’aménagement du territoire sera également un défi: il faut que nous nous donnions une vision globale pour aménager le plus judicieusement notre espace limité. L’Etat impose un certain rythme de développement mais n’en donne toutefois pas toujours les moyens financiers. De plus, toutes les communes ne sont pas sur le même pied d’égalité en matière de ressources!

 

Quelles réformes internes à la FGFC souhaitez-vous entamer?

Nous sommes actuellement en processus de réforme interne pour atteindre ces objectifs. Nous avons changé nos statuts en 2017 et avons réalisé une déclaration d’intention pour arriver à un nouveau régime en 2020. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase préparatoire et de concertation pour savoir comment y parvenir et comment passer le message au public et à nos membres.

De nouvelles missions s’ouvrent en effet à nous: dans la plupart des cas, le personnel de la fonction communale n’est pas valorisé pour le travail qu’il accomplit. Malgré l’autonomie communale, nous voudrions donc que soit implantée une standardisation dans la méthodologie de travail et dans la communication des avancées afin d’apporter davantage de valorisation au personnel en place. Il faudrait également davantage d’écoute et de compréhension parmi la hiérarchie au sein d’une commune.

A notre avis, nos délégués du personnel devraient agir comme médiateurs avec la direction et les décideurs politiques afin de trouver des solutions aux problèmes quotidiens. Nous voudrions par ailleurs devenir un prestataire de services privés et professionnels pour nos membres. Nous voulons accompagner le personnel des communes dans leurs problèmes professionnels et personnels grâce à notre réseau performant qui nous permet de les mettre en relation avec un organisme qui pourrait leur venir en aide. Nous serions ainsi un organe d’accueil et de redirection pour tous nos membres préoccupés et parfois perdus dans la vie sociétale.

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