Evolution de la situation des emplois salariés au Luxembourg entre 1994 et 2018

Interactions entre résidents luxembourgeois, résidents étrangers et frontaliers

A travers la mise à jour de trois indicateurs socio-économiques longitudinaux, le LISER vous permet de percevoir l’évolution de la situation de l’emploi salarié entre 1994 et 2018, et les différentes interactions générées entre les trois acteurs représentatifs du marché du travail.

Un emploi salarié visiblement boosté par l’afflux des frontaliers
Au cours de ces dernières décennies, l’emploi salarié a presque doublé au Luxembourg, principalement en raison de l’afflux de travailleurs frontaliers venus de France, d’Allemagne et de Belgique. L’emploi salarié intérieur1 a plus que doublé depuis 1994, passant d’environ 190 000 à plus de 420 000 salariés. En effet, alors que les frontaliers Evolution de la situation des emplois salariés au Luxembourg entre 1994 et 2018.
Interactions entre résidents luxembourgeois, résidents étrangers et frontaliers Esch-sur-Alzette 19 novembre 2018 représentaient 26% de l’emploi salarié intérieur au 31 mars 1994, leur part s’élève à 46%, 24 ans plus tard.
Entre 1994 et 2003, le nombre de frontaliers présents a plus que doublé, puis entre 2003 et 2007, il a progressé de 26%, pour ralentir à 8% entre 2007 et 2008. Ce n’est qu’après 2008, durant la crise économique mondiale, que son augmentation s’est stabilisée entre 1 et 3% par an.
Plus de détails sont consultables sur l’indicateur.

Vieillissement de la population active occupée du Luxembourg malgré la main d’oeuvre frontalière et étrangère
Dans la plupart des pays européens, la population nationale, c’est-à-dire l’ensemble des résidents, constitue le principal vivier de main-d’oeuvre salariée. Le vieillissement démographique de la population nationale se retranscrit dès lors directement dans la population active occupée.
Le Luxembourg apparaît dans ce contexte comme un cas particulier car le vieillissement de sa population active dépend également de celui des frontaliers (46% en 2018) et des résidents étrangers (27% en 2018).
Dans ce contexte, le Grand-duché a pu bénéficier d’un répit en termes de vieillissement de sa population active jusqu’au milieu des années 2000, notamment grâce à l’arrivée d’une main d’oeuvre frontalière et étrangère plus jeune en moyenne que la main-d’oeuvre luxembourgeoise.
Néanmoins, cette dynamique particulière du Grand-Duché s’est essoufflée au cours du temps et le répit semble consommé. Dès 2003, les frontaliers et les résidents étrangers ont en effet vieilli à un rythme plus soutenu que les salariés résidents luxembourgeois. Sur l’ensemble de la période 1994-2018, l’âge moyen des salariés résidents luxembourgeois a progressé de 3,6 ans (41 ans en 2018) contre 6,2 ans pour les salariés résidents étrangers (41ans) et 7,1 ans pour les frontaliers (41 ans).
Plus de détails sont consultables sur l’indicateur.

D’autres indicateurs clefs peuvent être consultés sur le site des indicateurs socio-économiques du LISER à l’adresse :
http://www.liser.lu/ise

 

Kristell Leduc
Département ‘Conditions de Vie’

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