Vers un cadre de vie qualitatif

OAI

Alors que la Semaine Nationale du Logement bat son plein, l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-conseils (OAI) redouble d’efforts et d’initiatives. Entre sa présence à la Home & Living du 13 au 21 octobre prochain, la présentation de son cycle de formations 2019 ainsi que ses propositions en vue des élections législatives, l’OAI affiche un programme bien chargé, détaillé par son directeur, Pierre Hurt. Interview.

Parlez-nous de votre participation à la foire Home & Living…

Nous occupons traditionnellement un grand stand à l’entrée nord de la foire où nous présentons la douzième édition du «Guide OAI Références 2018». Celui-ci est réédité tous les deux ans et présente 205 bureaux d’architectes, d’ingénieurs-conseils, d’architectes d’intérieur, d’urbanistes-aménageurs et d’architectes-paysagistes/d’ingénieurs-paysagistes.

Nous proposons également quatre autres expositions. La première, «Mir maache Lëtzebuerg», propose 30 photos fortes d’un mètre carré sélectionnées parmi les 690 réalisations présentées dans le Guide OAI Références 2018. L’exposition de l’entrée Sud, «Bau – Zeichen», permet de décoder le langage de l’architecture et fera parler un patrimoine généralement perçu comme muet. A travers l’exposition «Bauhäre maache Lëtzebuerg», nous avons voulu mettre en avant les lauréats du prix «Bauhärepräis OAI 2016» destiné aux maîtres d’ouvrages. Dans le cadre de la Semaine Nationale du Logement, nous organisons une dernière exposition sur demande de Luxexpo The Box. Celle-ci se tiendra dans le Hall 9 et exposera 14 réalisations issues de la troisième édition du guide Architectour.lu.

Toutes ces images fortes témoignent de la prise de conscience opérée ces dernières années quant à la nécessité de se doter d’espaces de vie de qualité.

 

Quelles sont les nouveautés introduites dans votre cycle de formation OAI 2019?

Le contenu des formations est défini par notre comité scientifique – dans lequel toutes nos professions sont représentées – selon les besoins rencontrés sur le terrain. La House of Training nous fait par ailleurs bénéficier de son savoir-faire administratif et logistique pour leur organisation concrète.

Nos nouvelles formations se déclineront selon cinq thèmes principaux: contexte luxembourgeois de la construction; confort et bien-être; management de bureau et gestion de projets; durabilité: villes, quartiers, bâtiments; matériaux et techniques. Elles sont ouvertes à tous les acteurs de la construction et nous avons déjà beaucoup d’inscriptions, également au niveau de la fonction publique. Plusieurs formations donnent une vision globale d’un thème et offrent aux communes et à leur personnel qualifié une meilleure base pour construire une politique cohérente de développement urbain de leur commune.

Des thématiques d’actualité comme l’économie circulaire et le Building Information Modeling (BIM) sont largement traitées. En effet, la plus-value réelle de l’utilisation du BIM réside dans son mode d’application efficace: il faut réussir à cerner dès le départ quel degré d’utilisation sera requis et à quel moment. Nos formations ont pour objectif de montrer comment l’outil peut être exploité à chaque phase de la construction. En ce qui concerne l’économie circulaire, la phase de planification doit être beaucoup plus détaillée pour documenter à chaque étape les besoins d’une future construction.

Au vu de la complexité des réglementations dans le secteur de la construction et de l’évolution technique de plus en plus rapide qu’il connait, nous collaborons avec le Syvicol pour accompagner ce changement. Nous proposons ainsi des formations «Maîtrise d’œuvre OAI». Cette méthodologie propose une réponse commune aux défis actuels par une collaboration efficiente entre membres OAI.

 

Quelles devraient-être, selon vous, les priorités du prochain gouvernement? 

Nous observons une prise de conscience quant à la nécessité de se doter d’espaces de vie de qualité

A la suite des deux tables rondes que nous avons organisées en vue des élections, nous avons rédigé des propositions politiques, reprises sous le titre «Osons une politique architecturale courageuse et honnête», qui s’articulent autour de six grands thèmes: un modèle social et économique pour le Luxembourg; résoudre la crise du logement; favoriser les «Baukultur»; créer un laboratoire à la pointe de la création d’un cadre de vie intelligent, durable et résilient; une réforme de la loi qui organise les cinq professions libérales de l’OAI pour maintenir l’indépendance économique de ces métiers; une réforme des régimes de responsabilité des constructeurs plus équitables et dans l’intérêt de la protection des consommateurs. Les programmes des principaux partis politiques en lice ont été analysés au regard de nos propositions.

Après les élections, nous allons adresser les points que nous jugeons essentiels au formateur du nouveau gouvernement. Selon nous, l’Etat et les communes devront activer et faciliter le développement des grands projets d’infrastructure ou de logements et se constituer un stock de logements abordables réservés aux primo-accédants.

Ces dernières décennies, nous avons connu une forte évolution de la réflexion aux niveaux urbanistique, architectural et d’aménagement du territoire. Nous avons pris une avance de deux ans sur nos voisins concernant la législation en matière d’économie d’énergie et de savoir-faire des architectes et des ingénieurs-conseils faisant du Luxembourg un laboratoire pour un cadre de vie durable et résiliant. Cela constitue également une opportunité de diversification de notre économie: le Luxembourg pourrait exporter son savoir-faire au niveau de la conception, de la planification et de la réalisation. 

En conclusion de notre bulletin spécial élections, disponible sur notre site www.oai.lu à la rubrique « avis / bulletin / newsletter oai », nous prônons une mise à jour du programme de politique architecturale. Pour ce faire, il faut que tous les acteurs concernés se concertent et établissent un modèle sur base duquel nous voulons créer notre cadre de vie. Un programme politique clair nous permettra d’avoir des objectifs et de collaborer de manière plus efficace avec le secteur privé pour les atteindre.

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