Il fait bon vivre à Strassen

Après trois mandats consécutifs, Gaston Greiveldinger, bourgmestre LSAP de Strassen tirera sa révérence de la vie politique en 2021 et mettra alors fin à une carrière politique longue de 25 ans dont 15 ans comme bourgmestre. Dévoué à ses administrés et fin connaisseur de sa commune, il revient avec nous sur les défis passés et à venir. Interview.

 

Comment expliquez-vous votre longévité politique?

J’ai débuté en 1996 comme échevin et aujourd’hui, mon parti LSAP, après être descendu à un siège en 1999, dispose aujourd’hui de quatre sièges au conseil communal. Certains parlent de succès! Oui, j’ai parcouru une trajectoire politique de 23 années déjà ! Mais si succès il y a, il s’explique comme pour beaucoup d’autres bourgmestres, par l’investissement personnel, la proximité et l’écoute que j’ai pour les préoccupations des résidents.

 

Justement, quelles sont les préoccupations premières des habitants de Strassen?

Elles sont principalement liées à la croissance démographique. Là aussi, comme dans beaucoup d’autres communes, les résidents déjà installés sont inquiets de l’augmentation de la population. Ils craignent qu’elle vienne remettre en question leur qualité de vie. Ce qui fait peur, ce sont les problèmes corolaires liés au logement, à la mobilité, à la qualité de l’air, aux infrastructures scolaires, sportives, culturelles, etc.

 

Strassen serait donc victime de son succès mais comment expliquer son attrait?

Tout simplement parce qu’il fait bon vivre à Strassen. Les quartiers résidentiels sont très agréables, les services communaux de qualité, les infrastructures sportives et commerciales excellentes, les enseignants au top et à deux pas de la capitale, on peut s’y rendre facilement à l’aide de nombreux bus. Nous attirons donc de nouveaux habitants, comptons aussi plus de 100 nationalités différentes et 64% d’étrangers; autant d’atouts qui font de Strassen, une ville attrayante.

 

Qu’en est-il des capacités démographiques?

Auijourd’hui, la commune est forte de 9.500 habitants et notre Plan d’Aménagement Général actuel (PAG de 1985), peut contenir 17.000 habitants. Cela veut dire qu’en principe nous n’avons pas besoin d’étendre le périmètre du PAG et d’agrandir les zones constructibles. Le périmètre actuel suffit. Mais toute la question est celle des infrastructures publiques qu’il faudra adapter à la croissance de la population et des prix du logement qui explosent sur notre territoire. Des prix frôlant les 10.000€/m2  sont devenus monnaie courante.

Le collège échevinal favorise un développement démographique mesuré afin de pouvoir maintenir le juste équilibre entre l’offre en équipements collectifs et la demande émanant de la population résidente.

 

Présentez-nous la topographie de la ville?

L’axe principal de la ville est la route d’Arlon, ancienne voie romaine qui reliait Trêves à Arlon et qui va d’Ouest en Est. Tous les quartiers débouchent sur cet axe surchargé aux heures de pointes. L’automobiliste ne se doute pas qu’en empruntant une embouchure, il pourrait arriver sur des quartiers très agréables. Le deuxième axe est l’autoroute qui traverse la ville du Nord au Sud et qui permet à de nombreuses personnes de rejoindre la Ville de Luxembourg.

J’arrêterai donc à 66 ans avec l’espoir de me consacrer davantage à ma famille, à mes petits-enfants et à mon jardin

Contrairement à d’autres communes, Strassen n’a pas de véritable centre historique et c’est pourquoi notre espace partagé ou «shared space» n’est pas aussi efficace que celui de Bertrange. Nous avons donc fait appel à trois bureaux d’études dont les réflexions portent sur la création d’un véritable centre-ville qui s’étendra du centre culturel Paul Barblé de la route d’Arlon, en passant par l’administration communale, les terrains de foot et jusqu’à la route qui fait frontière avec Bertrange. Le collège échevinal présentera de prime abord les résultats de ces trois études au grand public avant de faire élaborer un schéma directeur couvrant toute cette zone. Bien sûr il appartient au conseil communal tout entier de s’impliquer dans l’élaboration de ce «master plan» appelé à guider le collège des bourgmestre et échevins et le conseil communal dans le développement futur de cette zone.

 

Quels sont les aménagements de mobilité à venir?

En plus du trafic individuel motorisé et des bus, la route d’Arlon devra prendre en charge d’ici 2030, la mobilité douce des vélos et piétons, ainsi que le tram. Il faut pour cela une largeur de 45 mètres et donc repousser les immeubles le long de la voie. Le tram devrait dans un premier temps desservir un premier pôle d’échange devant Batiself.

Strassen se trouve sur le chemin qui relie la Ville de Luxembourg à la Belle Etoile, les écoles européennes de Mamer et Steinfort. Nous connaissons donc un important afflux de personnes qui ira crescendo puisque Mamer est considérée comme ville prioritaire en termes de logements. Le tram serait donc l’une des solutions à l’augmentation des habitants mais seule une multimodalité saura répondre efficacement aux enjeux à venir.

 

Pourriez-vous avoir des ambitions politiques nationales?

Non, aucune et c’est d’ailleurs pour cela que je ne suis pas candidat. Je me suis toujours demandé comment peut-on sérieusement remplir son mandat de bourgmestre tout en étant député. Pour moi qui suis ici à plein temps, cela me semble impossible. Aller à la Chambre et participer pleinement aux débats requiert un temps qu’un bourgmestre ne devrait pas avoir.

J’arrêterai donc à 66 ans avec l’espoir de me consacrer davantage à ma famille, à mes petits-enfants et à mon jardin.

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