La sécurité au cœur de la construction durable

GERI Management

Le secteur de la construction n’échappe pas aux innovations techniques et matérielles. En filigrane, le concept de construction durable implique de nouveaux processus de sécurité sur les chantiers. Angeline Prevot, directrice de GERI Management revient sur ces aspects qui modifient l’approche même de son activité à savoir  la coordination santé et sécurité.

 

GERI Management est spécialisée dans le domaine de la coordination sécurité. Pouvez-vous d’abord revenir sur l’histoire de votre société, ses activités centrales et son rôle sur les chantiers?

AP: Notre société est active dans le domaine de la sécurité au niveau du secteur de la construction, elle a été fondée en 1991. Nous sommes mandatés par les maîtres d’ouvrage pour coordonner tous les aspects liés à la sécurité et contrôler le bon déroulement des travaux. Nous assistons chacun des projets de sa planification à la fin du chantier, c’est-à-dire que nous analysons au cas par cas chaque situation, chaque conception de construction jusqu’à la dernière brique. Nous sommes là pour conseiller les maîtres d’ouvrage au niveau de la santé et de la sécurité, tant en interne avec les employés, qu’en externe avec la co-activité et l’environnement autour des zones de travaux. L’objectif principal étant de prévenir tous les risques possibles liés de près ou de loin aux chantiers.

 

C’est-à-dire?

AP: Il faut se poser les bonnes questions dès le départ et c’est là notamment que nous intervenons. Les travaux vont-ils gêner le voisinage? Est-ce que placer une grue à tel endroit peut être dangereux? Va-t-on faire des travaux de démolition à cette place et engendrer des répercussions sur le voisinage,…? Ce sont des questions auxquelles nous sommes confrontés et qui ne sont pas forcément évidentes pour les maîtres d’ouvrage et notre cœur de métier c’est cela: conseiller et accompagner les sociétés sur leurs projets.

De nouvelles techniques impliquent aussi de nouveaux risques

Nous échangeons beaucoup sur les chantiers afin de faire avancer les différentes situations et nous les inspectons souvent afin d’établir des rapports pour soutenir et améliorer la sécurité pour les intervenants qui s’y trouvent. Finalement il faut sans cesse s’adapter aux sociétés avec qui nous collaborons car chacune d’elles dispose de sa propre manière de voir les choses et de travailler. C’est parfois difficile de donner des consignes et d’expliquer les réglementations, les principes ou encore les procédures aux travailleurs, nous tenons donc aussi un rôle de pédagogue car la sécurité et la santé jouent un rôle important dans la réalisation des chantiers responsables. Nous assistons ainsi le personnel dans le cadre de diverses formations liées par exemple aux choix des équipements, à la mise en œuvre des bonnes pratiques ou encore à la sensibilisation de travaux en hauteur et plus généralement des zones à risques.

 

La construction durable a-t-elle un impact sur l’essence même de votre activité?

AP: Oui cela représente un impact car il faut s’informer et se mettre à jour sur toutes les innovations réalisées au sein du secteur de la construction. Il faut savoir que de nouvelles techniques impliquent aussi de nouveaux risques. L’enjeu du concept de «construction durable» se retrouve ici. Par exemple, les mousses d’isolation que l’on utilise actuellement sur les chantiers nécessitent d’autres postures vis-à-vis de la sécurité de façon globale. Il faut définir les procédés, les conditions d’utilisation, les risques possibles, le niveau de dangerosité,… Tout doit se baser sur les échanges et les retours que nous avons sur chacune des nouveautés: que ce soit pour un produit, une technologie ou une matière.

 

Est-ce que les autorités publiques vous consultent pour établir de nouvelles réglementations en matière de sécurité?

AP: L’inspection du travail, donc l’Etat, a le pouvoir de fermeture des chantiers lorsqu’ils ne respectent pas les normes en matière de sécurité. En résumé, nous sommes pour notre part un relais entre l’Etat et le chantier et nous établissons des rapports vis-à-vis des nouveaux matériaux qui sont utilisés par exemple. D’abord on se focalise sur les bases logiques, à savoir les réglementations, la notice et les modes d’utilisation d’un produit, il faut ensuite obligatoirement des retours empiriques pour connaître de façon pertinente ces nouveaux risques. Donc oui, nos rapports de chantiers à ce propos peuvent être utiles lorsque des nouveautés arrivent dans le secteur de la construction.

 

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