Romain Schneider à la réunion informelle du Conseil «Affaires étrangères» dans sa formation Développement, Bruxelles

Le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Romain Schneider, a participé le 14 septembre 2018 à Bruxelles à la réunion informelle du Conseil «Affaires étrangères» (CAE), dans sa formation Développement, sous la présidence de la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini.

La réunion a débuté par une discussion sur proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant un unique «instrument de voisinage» de coopération au développement et de coopération internationale du futur nouveau cadre financier pluriannuel (CFP) 2021-2027. Le ministre Schneider a noté que les allocations proposées lui semblaient à la hauteur pour faire face aux nombreux défis globaux et donnent suffisamment de flexibilité pour réagir rapidement. Il s’est toutefois demandé si avec la fusion des différents instruments, qui ont toutes des finalités différentes, l’UE peut assurer que le financement de l’aide au développement, notamment en Afrique, soit maintenu voire étendu pour refléter les ambitions européennes. Il a regretté que les enveloppes proposées pour l’Afrique sub-saharienne ne sont pas à la hauteur de ses attentes et ne reflètent pas la priorité donnée à l’Afrique par les dirigeants européens. Néanmoins, le ministre Schneider s’est montré convaincu qu’en matière de cohérence et d’efficacité, la création de ce nouvel instrument permettra à faire des avancées substantielles. Il a ajouté que pour le Luxembourg, il est essentiel de continuer à créer des instruments innovants pour mobiliser des investissements, notamment privés, pour les pays les moins développés, en plus de nos efforts «traditionnels» en matière d’aide du développement.

La mise en œuvre concrète du lien entre l’humanitaire et le développement («humanitarian-development nexus») qui a reçu une nouvelle impulsion dans le contexte des conflits prolongées, des catastrophes naturelles récurrentes mais surtout aussi dans le contexte des déplacements forcés/crises migratoire au cours des dernières années, a été le point suivant de l’ordre du jour. Concernant l’implication des États membres dans cette approche, le ministre Schneider a demandé de prévoir des échanges plus détaillés et plus réguliers. Il a relevé que dans la nouvelle stratégie de Coopération du Luxembourg, le nexus développement-humanitaire figure comme une des priorités et il a ajouté que le Luxembourg est particulièrement actif sur ce dossier notamment au Mali et au Niger. En ce qui concerne le champ d’application du «Triple Nexus» (humanitaire-développement-paix), le ministre Schneider s’est prononcé en faveur d’une approche intégrée par rapport au conflits et crises, mais il a insisté que pour ce qui est de l’aide humanitaire, l’approche «in but out» doit être respectée et que les acteurs du développement et de l’aide humanitaire ne doivent pas être perçus comme des parties aux conflits.

Finalement, au déjeuner, les ministres ont discuté du futur partenariat renforcé entre l’Union européenne et l’Afrique et la mise en œuvre des décisions du Conseil européen de juin 2018 à ce sujet. Le Luxembourg y a réaffirmé son engagement sur le long terme envers l’Afrique, notamment dans les secteurs sociaux de base, de la formation professionnelle et de la finance inclusive et a exprimé le besoin d’une action européenne ambitieuse et coordonnée, afin de forger une réelle alliance avec l’Afrique.

En marge de la réunion, le ministre Schneider a eu une entrevue avec son homologue britannique, Harriet Baldwin. Les deux ministres ont fait le point sur la question de coopération du Royaume-Uni avec l’UE dans le domaine de l’aide au développement dans l’ère post-Brexit, ainsi que sur l’engagement accru britannique au Sahel.

 

Communiqué par: ministère des Affaires étrangères et européennes / Direction de la coopération au développement et de l’action humanitaire
Photo : Romain Schneider à la réunion informelle du Conseil « Affaires étrangères »  © Mario Salerno SEAE