Déclaration commune de Jean Asselborn et d’Enzo Moavero Milanesi

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Enzo Moavero Milanesi, et le ministre des Affaires étrangères et européennes, ministre de l’Immigration et de l’Asile du Luxembourg, Jean Asselborn, ont eu un entretien aujourd’hui, 5 septembre 2019, à la Villa Madama à Rome.

Ce entretien long et approfondi leur a permis de réitérer les nombreuses synergies entre l’Italie et le Luxembourg, tous deux pays fondateurs de l’Union européenne qui partagent l’engagement de promouvoir les principes de solidarité et de collaboration concrète à la base du projet européen.

Les ministres ont souligné les nombreux points de vue communs dans les domaines d’intérêt bilatéral. Au sujet des questions relatives à l’Union européenne à l’ordre du jour figuraient: l’adoption d’une gestion plus attentive des flux migratoires accompagnée d’un partage effectif au niveau européen; le prochain cadre financier pluriannuel; les négociations du Brexit, l’avenir de la zone euro. Concernant les dossiers internationaux, les ministres ont discuté en particulier de la situation en Libye et des relations transatlantiques, ainsi que des relations avec la Fédération de Russie et avec l’Iran.

Au niveau bilatéral, les liens historiques d’amitié et de coopération entre les deux pays sont consolidés par la présence de la forte communauté italienne au Luxembourg, une collectivité dont la contribution au progrès social et économique du Grand-Duché est largement reconnue et appréciée. Le renforcement des relations bilatérales est également encouragé par le potentiel du secteur commercial et par l’intérêt commun à favoriser constamment les investissements sur les marchés respectifs.

Concernant les migrations, les deux parties s’entendent pleinement sur la nécessité de mettre en place de toute urgence, au niveau de l’Union européenne, et avec la forte implication de la Commission européenne, un cadre structuré de règles et de mécanismes capables de faire face à la gestion indispensable et partagée d’un phénomène qui affecte l’Europe dans son ensemble, comme cela a été établi dans les conclusions du Conseil européen de juin et convenu au Conseil informel des Affaires étrangères du 31 août dernier. L’espace Schengen est en péril et la préservation de son intégrité requiert le plein respect de ses normes et davantage de solidarité entre États participants. En particulier, il est nécessaire d’établir un dispositif dans le cadre de la réforme du système d’asile européen commun capable d’apporter surtout des réponses précises sur le partage, avec la participation de tous les États membres, de la charge de l’accueil des migrants secourus en mer, et des contraintes qui en découlent, conformément au droit de l’Union européenne et international.

Les ministres ont également constaté leur convergence sur d’autres questions importantes au centre de l’agenda politique européen, comme l’avenir de l’union économique et monétaire, où les deux pays sont favorables à des propositions d’instruments effectifs et efficaces d’intégration au niveau macroéconomique. Concernant le prochain cadre financier pluriannuel post-2020, les ministres ont convenu que celui-ci devrait, en particulier, prévoir des ressources adéquates pour des actions communes dans le domaine de la coopération au développement au bénéfice des pays d’origine des migrants afin de soutenir la cohésion entre les différentes régions européennes, l’innovation et la recherche technologique.

Au sujet des négociations du Brexit, à quelques semaines du Conseil européen d’octobre, Rome et Luxembourg s’accordent sur la nécessité d’intensifier les efforts pour parvenir à un consensus sur les modalités de retrait et sur le cadre des futures relations avec le Royaume-Uni, avec l’objectif principal d’éviter une sortie désordonnée qui porterait préjudice aux citoyens et aux entreprises, et avec la conviction que le Royaume-Uni continuera à l’avenir d’être un partenaire stratégique. Les ministres ont convenu qu’il est en même temps essentiel de répondre à certaines questions cruciales pour parvenir à un accord global sur la sortie de l’UE, en premier lieu sur la question de la frontière d’Irlande du Nord et des règlements détaillés de l’accord. Pour cela, ils ont renouvelé le soutien permanent au travail de l’équipe de négociation de l’UE et de son responsable, Michel Barnier, et ont partagé l’importance de maintenir solide l’unité d’action entre les vingt-sept.

Les deux ministres enfin, en rappelant que l’Italie et le Luxembourg sont membres fondateurs d’une Union, ont réaffirmé qu’ils considèrent cette Union d’abord et avant tout une communauté qui repose sur un héritage de valeurs fondamentales communes telles que la liberté, la démocratie, le respect de la dignité humaine et de l’État de droit. Ce sont des valeurs que tous les États membres se sont engagés à respecter et il est de notre devoir commun de contribuer à les protéger.

Communiqué par: ministère des Affaires étrangères et européennes

Lire sur le même sujet: