A HELPing Hand

Le réseau des aides et soins à domicile HELP est l’un des acteurs majeurs du paysage sanitaire et social du Luxembourg. Fêtant ses 20 ans en 2018, l’Association sans but lucratif a contribué au développement de ce secteur vital. Entrevue avec Paul Bach, président de HELP.

 

Des racines communales

«HELP, dans sa forme actuelle, est né de la fusion de deux réseaux préalables qui étaient fortement enracinés au niveau communal. La première incarnation du réseau HELP est sorti en 1998 de l’initiative eschoise «Hëllef fir d’Biergerinnen an d’Bierger» et a déployé ses services dans le sud du pays. Tout comme l’organisation CAMUS, qui a surtout opéré dans le centre et dans l’est du pays, HELP fut principalement initié par les communes en vue de mettre en place un service au plan communal et régional pour répondre à un besoin identifié auprès de leurs citoyens», raconte Paul Bach, président du réseau depuis 2012.

Il poursuit: «A la suite de l’introduction de l’Assurance dépendance en 1999, les deux réseaux ont progressivement reconnu leurs objectifs similaires et un chevauchement de leurs actions, menant éventuellement à leur fusion en 2002 et l’extension de leur présence sur l’ensemble du territoire avec le lancement d’antennes au nord du Luxembourg. Retenant le nom HELP, le réseau agit  en tant que fédération et englobe à l’heure actuelle six partenaires aux services variés. Bien que les communes n’interviennent plus dans la gestion du réseau, elles demeurent des partenaires et interlocutrices essentielles».

 

Un secteur qui importe: la mission de HELP

 «Le secteur des aides et des soins à domicile a connu une remarquable évolution au cours des 30 dernières années. A la suite du passage de la loi portant sur la première assurance dépendance en 1998, le secteur a véritablement explosé. En effet, je ne connais aucun autre secteur qui a créé autant d’emplois; aujourd’hui, le réseau HELP compte plus de 1.100 collaborateurs. Aucune comparaison à l’Asbl d’un employé que j’ai géré à Lorentzweiler et à Lintgen en 1988 », plaisante Paul Bach. «Mais force est de constater qu’on n’a pas eu la clairvoyance de prévoir cette évolution effrénée».

En vue d’opérationnaliser le slogan de HELP qui veut que «chaque jour est un bon jour», Paul Bach souligne que le client est placé au centre de toutes les préoccupations : «Notre mission est de mettre en place tous les moyens et instruments disponibles afin de faciliter la vie à domicile des clients et de leur entourage, et leur permettre ainsi de vivre à domicile tout en gardant une autonomie maximale le plus long possible».

Il est important que la technologie soit mise au service du client

«Dans cette optique, nous déployons une variété de services. Nos activités principales relèvent du domaine des aides et des soins à domicile par le biais de nos 21 antennes réparties à travers le Luxembourg. En vue de garantir un encadrement exhaustif, nous gérons également huit centres de jour et deux logements encadrés. En 2012, nous avons développé HELP24, un système d’appel mobile qui permet aux gens de se déplacer en autonomie tout en étant connectés par le port d’un bracelet en cas d’urgence».

«Au-delà de ces services qui s’inscrivent dans le cadre de l’Assurance dépendance, HELP est responsable de la gestion des clubs seniors pour les personnes valides. Je suis convaincu que le contact social et une vie active sur le plan mental et physique ont un impact sur le bien-être des gens et peuvent repousser l’état de dépendance. Ce volet social agit comme un important pilier de prévention qui revêt d’ailleurs une grande signification dans les considérations de HELP».

 

L’avenir frappe à la porte: défis et opportunités

L’évolution spectaculaire de la technologie représente un immense défi mais aussi des opportunités: «Bien que les applications smartphone, la robotique etc. vont certainement faciliter la vie des deux partis, il faut impérativement trouver des produits adaptés aux besoins et contextes spécifiques de nos clients. Dans le cadre d’une Convention signée avec le ministère de la

Famille, qui apporte également un appui financier à notre système modulable HELP24, on a employé une personne responsable pour ce domaine. Il est important que la technologie soit mise au service du client plutôt que de créer une dépendance supplémentaire».

Touchant à la réforme de l’Assurance dépendance qui est entrée en vigueur au début de cette année, «l’impact sur le terrain de cette nouvelle loi est négligeable, bien que le passage à un système forfaitaire de prise en charge selon quinze niveaux de besoin augmente la flexibilité pour les prestataires. Il me semble que l’objectif politique de cette réforme serait de stabiliser les frais et de plafonner les dépenses. Pourtant, les prestataires répondent à une demande réelle qui ne va cesser d’augmenter dans l’avenir, vu la population vieillissante du Luxembourg. C’est donc un service qui s’avère difficile à plafonner et je ne crois pas que son coût baissera en fonction d’une nouvelle loi, à moins que la politique décide de supprimer des services. Le débat sur les courses-sorties a révélé d’ailleurs que tout changement de statu quo sera sujet à controverse. De mon point de vue, il s’agit plutôt d’un défi budgétaire, à savoir de trouver les moyens financiers pour garantir un service de qualité. Il ne faut pas oublier que toute personne a des droits et il importe de ne pas négliger les plus faibles dans la société».

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