Jean Asselborn à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg

Le ministre des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, Jean Asselborn, a effectué une visite de travail au Conseil de l’Europe à Strasbourg, le 28 juin 2018.

Le chef de la diplomatie luxembourgeoise y a prononcé une allocution devant l’Assemblée parlementaire, avant de se livrer à une séance de questions-réponses sur des sujets d’actualité européenne et internationale avec les parlementaires.
«Votre enceinte est un symbole de la démocratie et de la protection des droits de l’homme en Europe» a-t-il d’emblée fait remarquer, en soulignant que «les avancées réalisées grâce au Conseil de l’Europe dans la vie quotidienne de nos concitoyens sont extrêmement précieuses : la protection des droits des femmes, des enfants, des personnes LGBTI, des journalistes, des détenus, des minorités et de tous les requérants devant la Cour européenne des droits de l’homme s’est améliorée de manière tangible».
Il a déploré que «malgré les succès très spectaculaires du Conseil de l’Europe, la tendance vers l’unilatéralisme est claire dans trop de pays membres de l’Organisation, tout autant que la tendance à bafouer les droits de l’homme et l’Etat de droit», en dénonçant «des pays où un populisme autoritaire se répand et qui n’hésitent pas à cataloguer les journalistes, les responsables politiques libéraux ou encore les ONG comme «ennemis du peuple», qui désignent les minorités et autres groupes vulnérables de «différents» et «indésirables» : des pays qui décrivent les migrants et les réfugiés comme une «menace existentielle»

Dans ce contexte, il a assuré que «le Luxembourg continuera de se défendre contre les visions racistes, autoritaires et populistes du monde, et de se mobiliser pour les droits de l’homme et l’État de droit».
Au sujet des discussions actuelles de l’Union européenne en matière de politique migratoire, Jean Asselborn a notamment rappelé que «nous savons où cela mène quand la dignité de l’homme n’est plus considérée comme un principe essentiel. L’Europe ne peut pas devenir une forteresse qui ignore l’humanité. L’esprit de la Convention de Genève oblige chacun de nos États à assumer ses responsabilités pour que chaque personne qui tombe sous la protection internationale ait un droit à l’asile».
Soulignant l’importance de revigorer l’engagement commun pour un «multilatéralisme efficace», Jean Asselborn a expliqué que «c’est justement dans une période aussi difficile que l’engagement politique de nous tous est requis, plus que jamais: un engagement pour le multilatéralisme, pour nos libertés fondamentales et nos valeurs, pour les droits de l’homme et l’État de droit, parce ce que cela correspond aussi à nos propres intérêts».
Alors que l’institution traverse actuellement une crise de confiance qui ne provient pas de facteurs extérieurs mais d’une perte apparente de confiance dans les institutions multilatérales de la part de certains États membres, le ministre Asselborn a ensuite livré son analyse des perspectives d’avenir et de la réponse du Conseil de l’Europe aux enjeux actuels.
Au cours de son passage à Strasbourg, le ministre Asselborn a en outre rencontré le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, ainsi que la présidente de l’Assemblée parlementaire, Liliane Maury Pasquier, entretiens bilatéraux au cours desquels il a renouvelé la pleine confiance du Luxembourg a ses interlocuteurs dans leurs travaux, ainsi que son soutien dans leurs propositions pour trouver les solutions qui s’imposent.
De même, il a également rencontré les membres de la délégation nationale du Luxembourg auprès de l’Assemblée parlementaire, ainsi que l’ancienne présidente de l’Assemblée parlementaire, Anne Brasseur.


Communiqué par: ministère des Affaires étrangères et européennes
Jean Asselborn lors de son allocution devant l’Assemblée parlementaire © MAEE

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