Du changement sur tous les fronts

Commune de Contern

Mobilité, logement, environnement et encadrement des enfants: Marion Zovilé-Braquet, bourgmestre de la commune de Contern depuis novembre dernier, s’attaque à toutes les difficultés rencontrées par la commune ces dernières années afin d’améliorer la qualité de vie des habitants. Bénéficiant d’une expérience de plusieurs années au sein du conseil communal, la bourgmestre nous présente aujourd’hui les dossiers prioritaires qui l’attendent au cours de son mandat. Rencontre.

Parlez-nous de votre parcours politique avant de devenir bourgmestre de Contern…
La commune compte 47 associations bénévoles, de nombreuses personnes s’engagent donc quotidiennement pour faire évoluer leur commune. Très tôt, je me suis engagée dans la vie associative, notamment en tant que présidente de l’association des parents d’élèves pendant quinze ans. C’est par le biais de mes engagements dans nos quatre villages que j’ai été approchée par le milieu politique.
Quand j’ai choisi Contern comme ma commune de résidence, c’était parce qu’elle était proche de la capitale tout en étant à la campagne. Depuis lors, la région s’est beaucoup développée au point de perdre petit à petit son caractère naturel et de rendre la circulation insupportable aux heures de pointe. Mes prédécesseurs ont en effet décidé de collaborer avec l’Etat pour créer et développer la zone industrielle de Contern car elle se situait stratégiquement à proximité de l’aéroport du Findel. Toutefois, malgré les points positifs, le développement de cette zone a eu un effet néfaste sur la circulation dans la commune, qui est maintenant devenue très difficile.
J’ai alors participé pour la première fois aux élections communales en 2005, sans être élue, mais deux ans plus tard, je suis entrée au conseil communal.

Quels sont les dossiers les plus urgents à traiter dans la commune?
Mon objectif en tant que bourgmestre est de rendre la vie plus agréable aux habitants de la commune, car la qualité de vie s’y est vraiment dégradée ces dernières années. Je souhaiterais notamment créer des «shared space» dans les villages et nous collaborons à ce titre avec des bureaux d’études pour leur mise en place; pour commencer nous voudrions rétrécir les bandes d’accès à la commune et créer des bandes de stationnement décorées d’arbres aux entrées des villages afin de réduire la vitesse de circulation et la densité du trafic au sein de ceux-ci.
Nous comptons par ailleurs plus de 400 entreprises dans la commune et je souhaite faire en sorte que nous puissions cohabiter harmonieusement. De plus, la zone compte encore 18 hectares appartenant au ministère de l’Economie, ce qui signifie qu’au terme de son développement, la commune comptera près de 6.000 travailleurs quotidiens. Pour résoudre les problèmes de trafic que cette situation engendre, la gare de Sandweiler, a été déplacée sur le terrain de notre commune le long de la rue principale vers Contern. Les travailleurs de la zone industrielle utilisent peu le train car un trajet d’environ 1,5 km sépare la gare de la zone industrielle et aucun moyen de transport en commun ne leur permet de se rapprocher. A ce sujet, nous avons rencontré François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, pour mettre en place une phase test d’un projet mettant à disposition des travailleurs une navette aux heures de pointes, financée à la fois par le ministère et la commune, permettant de relier la zone industrielle à la gare. Si le projet fonctionne, alors nous chercherons une solution à long terme dans cette direction.
Parmi les priorités, nous devons également faire face à une crise du logement; nous étions d’ailleurs une commune prioritaire au niveau des plans sectoriels pour l’agrandissement de l’offre à ce niveau. Aujourd’hui nous avons pour projet, en collaboration avec la Société Nationale des Habitations à Bon Marché (SNHBM), de construire dans le centre 180 unités de logements sociaux, appartements et maisons confondus. En effet, tous les travailleurs de la région doivent se loger et s’ils habitaient à proximité de leur lieu de travail, les problèmes de circulation en seraient également réduits. Toutefois, nous sommes conscients du trafic supplémentaire que ce projet engendrera et nous réfléchissons notamment à la création d’un accès stratégique à cette zone résidentielle. De plus, les prix de l’immobilier sont très élevés et nous essayons de créer des logements plus accessibles. Des maisons et appartements sont en constructions au centre de Contern et il y a également plusieurs projets en planification à Moutfort et à Oetrange. Au total, au cours des cinq prochaines années, nous pensons accueillir près de 1.000 nouveaux habitants.
En vue de de ces nouvelles arrivées, nous devons également adapter notre réseau routier pour ne pas l’encombrer davantage. En effet, plusieurs milliers de voitures transitent déjà par Contern pour rejoindre leur travail, sans même s’arrêter dans la commune, ce qui encombre inutilement nos routes. Nous devons dès lors nous attaquer à ce problème pour que les habitants vivent leurs trajets plus sereinement, qu’ils cessent de pâtir de la pollution sonore et que la qualité de l’air soit améliorée. En collaborant davantage avec la zone industrielle, nous souhaitons trouver des solutions qui conviennent à tous.

Au-delà de ces priorités, quelles sont les initiatives qui vous tiennent à cœur?
Ma priorité concerne les enfants et leur éducation, car ils représentent le futur. Sur un même site, nous retrouvons notre école, qui a dix ans, un hall sportif et une maison relais. Nous sommes déjà obligés de penser dès aujourd’hui à la construction d’une nouvelle école et d’une maison relais ainsi qu’à des infrastructures culturelles et sportives dans le futur. Nous devons nous en soucier dès maintenant, car avec les nouvelles constructions de logements, la population va augmenter et le trafic également. Nous devons donc penser à l’accueil de tous les enfants dès aujourd’hui pour garantir un nombre de places suffisant à la fois à l’école et en maison relais. Il est important de fournir un bon encadrement et une qualité d’enseignement optimale à nos enfants pour les accompagner et leur proposer du repos afin qu’ils puissent s’épanouir.

Quels sont vos projets en matière d’environnement?
Nous sommes une commune très engagée au niveau de l’environnement. Certifiés à plus de 50% dans le cadre du Pacte Climat, nous avons développé une charte donnant des indications pour aider la commune à respecter ses engagements environnementaux. Ainsi nous encourageons nos associations à utiliser moins de plastique dans leurs pratiques et nous leur donnons les moyens de trier correctement leurs déchets.
Actuellement nous tentons de développer des actions de sensibilisation dans les écoles car nous pensons qu’en touchant les plus jeunes, les bonnes pratiques se répandront plus rapidement dans les familles et dans la communauté. Nous voudrions par exemple créer une journée dont le thème serait axé sur le tri déchets, en rassemblant les jeunes de l’école et de la maison des jeunes. Avec l’aide du ministère de l’Environnement, nous voudrions créer une partie théorique avec des présentations numériques et interactives, puis proposer une activité dans les bois où nous pourrions tous ensemble collecter les déchets et leur expliquer comment chacun est recyclé et dans quel but.

Au niveau de la mobilité douce, nous devons continuer à promouvoir les pistes cyclables mais aussi favoriser les trajets à pieds. En effet, les routes sont actuellement mal reliées entre elles et nous voudrions créer une jonction piétonne entre les différents quartiers pour que l’accès pédestre dans la commune soit facilité. Enfin, au cours des six dernières années, la verdure a petit à petit disparu dans nos localités. Nous souhaitons dès lors mettre en place un «plan vert» favorisant la création d’espaces verts qui contribueraient au bien-être et à la qualité de vie des habitants de la commune.

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