Jean Asselborn au Conseil «Affaires étrangères» de l’UE à Bruxelles

Le ministre des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, Jean Asselborn, a participé au Conseil «Affaires étrangères» de l’Union européenne, le 28 mai 2018 à Bruxelles.
Le Conseil «Affaires étrangères» a commencé par les questions d’actualité, ce qui a permis aux ministres de passer en revue les problèmes les plus pressants à l’ordre du jour international, en évoquant notamment le sommet de Sofia qui s’est tenu le 17 mai, l’évolution récente de la situation en Corée du Nord, ainsi que la situation au Yémen.
Les ministres des Affaires étrangères ont examiné en profondeur la question de l’Iran, suite à la décision des États-Unis de se retirer de l’accord nucléaire (JCPOA).
«La décision unilatérale américaine risque de compromettre la sécurité européenne et d’amorcer une dangereuse course à l’armement dans la région», a d’emblée fait remarquer le ministre Asselborn. Expliquant que le continent européen se trouve géographiquement au premier rang, potentiellement «à portée de missile» nucléaire iranien, Jean Asselborn a rappelé qu’ «en Europe nous ne voulons pas que l’Iran se dote de l’arme atomique, et dans ce contexte, l’accord sur le nucléaire iranien fonctionne, comme en attestent les vérifications régulières effectuées par l’AIEA». Confirmant que «le Luxembourg continuera de défendre la pleine mise en œuvre de l’accord, tant que l’Iran continue à respecter et à mettre en œuvre ses engagements nucléaires», le chef de la diplomatie luxembourgeoise a averti qu’«une division entre Européens sur cette question serait une faiblesse impardonnable. Nous devons pouvoir compter sur nous-même, l’unité européenne est primordiale; il en va de notre sécurité».
Les échanges de vues des ministres ont ensuite été consacrés à la situation politique au Venezuela dans le contexte de l’élection présidentielle qui s’est tenue le 20 mai, avant de porter sur la situation en République démocratique du Congo, dans la perspective des élections qui devraient s’y tenir avant de la fin de l’année.
Au cours du déjeuner, les ministres des Affaires étrangères ont débattu de la situation à Gaza et des derniers développements intervenus dans la région, suite notamment au transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.
Jean Asselborn a rappelé sa vive condamnation des «violences délibérées et inacceptables» commises par les forces armées israéliennes contre des civils palestiniens dans la bande de Gaza, qui ont fait plus de 60 morts et des centaines de blessés dans la seule journée du 14 mai 2018. «Toute la lumière doit être faite sur ces graves événements», a-t-il expliqué, en rappelant que le Grand-Duché a rejoint les pays qui, au Conseil des droits de l’Homme à Genève, ont voté en faveur de la mise en place urgente d’une commission d’enquête internationale, indépendante et impartiale.
S’agissant de la décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, décision qui n’est pas conforme aux résolutions des Nations unies, et de l’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem le 14 mai, Jean Asselborn a regretté que «ces gestes unilatéraux risquent avant tout de renforcer les positions des extrémistes de tous bords, et de compliquer la reprise des négociations de paix».
Dans ce contexte, le ministre Asselborn en a appelé à une internationalisation du processus de paix, avec la mise en place d’un mécanisme multilatéral, y inclus l’UE et la Ligue arabe.
Le Conseil a également débattu du mandat de négociation du futur accord entre l’UE et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), alors que l’accord de partenariat ACP-UE actuel, connu sous le nom d’accord de Cotonou, arrivera à expiration en février 2020.
 
Communiqué par: ministère des Affaires étrangères et européennes
Photo:
Arrivée au Conseil « Affaires étrangères » © MAEE