Étienne Schneider a rencontré ses homologues français et allemands pour discuter d’une véritable stratégie industrielle européenne

Suite à la décision de la Commission d’autoriser l’acquisition d’Ilva par ArcelorMittal, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie, Étienne Schneider, a mené ,en marge de la réunion du Conseil «Compétitivité», en date du 28 mai 2018 à Bruxelles des consultations avec le ministre de l’Économie allemand, Peter Altmaier, et avec la secrétaire d’État à l’Économie française, Delphine Gény-Stephann. Les pourparlers ont porté sur la mise en place d’une véritable stratégie industrielle européenne suite au projet d’acquisition du sidérurgiste italien ILVA par ArcelorMittal dans le cadre duquel la Commission a obligé le groupe sidérurgique luxembourgeois à vendre une série d’usines en Europe, dont celle de Dudelange, afin de satisfaire à la réglementation européenne sur les concentrations. «Nous avons besoin d’un cadre européen qui renforce le secteur industriel en Europe et améliore sa compétitivité. Partant, nous devons revoir les politiques européennes, notamment celles relatives à la concurrence et au commerce, qui, dans des cas comme la reprise d’Ilva par ArcelorMittal, risquent de mettre en péril la croissance et l’emploi en Europe. Je me félicite ainsi de l’initiative de ma collègue française pour organiser en septembre à Paris une conférence ministérielle intergouvernementale dans le format des «Amis de l’Industrie» lors de laquelle nous pourrons débattre de solutions concrètes» a conclu Étienne Schneider.
Lors de sa réunion, le Conseil «Compétitivité» a confirmé sa position sur une proposition visant à améliorer la reconnaissance mutuelle des biens entre les États membres. Cette proposition fait partie du «paquet» législatif concernant les produits et vise à améliorer la confiance dans le marché unique en facilitant la libre circulation des marchandises dans l’Union européenne. Le règlement dit de «reconnaissance mutuelle» s’appliquera à tous les produits non-harmonisés, c’est-à-dire qui ne sont pas déjà encadrés par des réglementations sectorielles. Il s’agit de produits tels que les meubles, les vêtements ou encore les équipements de sports. D’autres types de produits, qui impliquent souvent des risques plus élevés pour la sécurité et la santé des consommateurs, font déjà l’objet de règles européennes entièrement harmonisées – tels que les appareils électriques, les jouets ou les dispositifs médicaux. «J’espère que les nouvelles règles vont créer une situation win-win pour tous. Elles devront largement faciliter les procédures pour les entreprises souhaitant vendre leurs produits dans d’autres pays européens, ce qui devrait aider aussi les PME luxembourgeoises. Les autorités de surveillance, quant à elles, disposeront d’informations plus complètes et exactes sur les produits mis sur le marché, facilitant les contrôles et une coopération efficace avec les autorités des autres pays européens», a expliqué Étienne Schneider.
S’inscrivant dans la stratégie pour un marché unique numérique, les ministres européens de l’Économie ont tenu un premier débat sur les règles visant à améliorer le pouvoir de négociation des petites entreprises faisant appel aux plateformes numériques et aux moteurs de recherche pour étendre leurs activités et pour vendre leurs produits et services aux consommateurs. «Je soutiens les objectifs visés par les nouvelles règles proposées par la Commission européenne. Mais, dans les négociations à suivre, il nous faudra trouver un bon équilibre. Les plateformes présentent aussi d’énormes opportunités pour nos consommateurs et nos entreprises, en particulier dans un petit pays fortement géobloqué comme le Luxembourg. Je veux surtout éviter que nous créions un cadre rigide qui étouffe les business models innovants» a expliqué Étienne Schneider.
Dans le cadre d’un déjeuner de travail, les ministres ont débattu des opportunités et défis liés à l’Intelligence Artificielle. Le vice-président de la Commission européenne, Andrus Ansip, a présenté un nouveau plan d’action visant à développer une approche européenne en matière d’Intelligence Artificielle. Ce plan d’action prévoit entre autres d’augmenter les fonds européens y consacrés à 1,5 milliard d’euros d’ici 2020, de soutenir la mise en place d’une «plateforme IA à la demande» qui permettra à tous les utilisateurs, y compris les petites entreprises, d’accéder aux ressources utiles en la matière au sein de l’UE, et d’élaborer d’ici fin 2018 des lignes directrices en matière d’éthique au regard du développement de l’Intelligence Artificielle. «L’Intelligence Artificielle et la robotisation vont fortement impacter le monde du travail. Il s’agit d’assurer que les personnes peu qualifiées trouvent à l’avenir encore un travail dans un tel environnement», a commenté Etienne Schneider, «les gains de productivité liés à l’Intelligence Artificielle et à la robotisation doivent résulter en une réduction du temps de travail avec un niveau de salaire inchangé pour améliorer la qualité de vie. Afin d’éviter que la digitalisation ne devienne un facteur d’exclusion générationnelle, nous devons veiller à garder toujours des alternatives pour les personnes âgées».
 
Communiqué par: ministère de l’Économie

Photo : Étienne Schneider en compagnie de Peter Altmaier, ministre de l’Économie allemand ©MECO

 
 

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