Nouvelle enquête nationale portant sur l'alimentation des bébés au Grand-Duché

Le ministère de la Santé vient de publier le rapport de l’enquête nationale ALBA 2015, réalisée en collaboration avec le Comité national pour la promotion et le soutien de l’allaitement maternel, qui établit un état des lieux de l’alimentation des bébés de 4, 6 et 12 mois au Luxembourg.
La promotion de l’alimentation saine des bébés fait partie intégrale de la stratégie nationale pour la promotion de l’alimentation saine et de l’activité physique GIMB « Gesond iessen, méi bewegen ».
Le rapport ALBA analyse les différences qui peuvent exister par rapport aux habitudes alimentaires des bébés au niveau de la population, sur base d’indicateurs de santé démographiques, socio-économiques, de circonstances environnementales liées à la maternité ou encore à la situation de travail des mères.
« Si les autorités scientifiques de santé sont univoques pour affirmer que l’allaitement est le meilleur aliment pour les nourrissons, toutes les mères n’ont pas les mêmes possibilités et facilités pour initier, et surtout pour poursuivre, l’allaitement. Sur base des évidences scientifiques gagées, le rapport propose ainsi des recommandations d’amélioration », souligne la ministre de la Santé, Lydia Mutsch.
Principaux objectifs de l’enquête ALBA
Un premier objectif de l’enquête était d’étudier la prévalence et la durée de l’allaitement maternel et les caractéristiques de l’alimentation en général des bébés âgés de 4, 6 et 12 mois dans un échantillon représentatif.
Aussi, l’enquête a permis d’identifier les facteurs associés à l’initiation de l’allaitement, la pratique de l’allaitement exclusif et la continuation de l’allaitement jusqu’aux âges préconisés par les recommandations en vigueur.
Finalement, la comparabilité des données recueillies avec celles des enquêtes nationales précédentes est assurée, ainsi que la mise en évidence de l’évolution des pratiques en allaitement maternel. L’enquête fournit également des données fiables pour les comparaisons au niveau international.
Méthodologie et principaux résultats
Le questionnaire d’enquête était mis à disposition des mères en français, allemand, portugais et anglais, répondant ainsi à la réalité multiculturelle de la population cible. Parmi les 4.745 questionnaires envoyés, 3.375 ont été retournés, ce qui représente un excellent taux de réponse de 71,1%. L’échantillon final d’analyse, considéré comme représentatif, comprend 3.375 bébés nés de 3.309 mères.
Les principaux résultats sont:
 » Le taux d’initiation de l’allaitement à la naissance est de 90,2%, dont le taux d’allaitement exclusif, à la sortie de la maternité, est de 62,3%.
 » Le taux d’allaitement à 4 mois est de 59,1% et le taux d’allaitement exclusif de 33,1%.
 » Le taux d’allaitement à 6 mois est de 45,0% et le taux d’allaitement exclusif 2,6%.
 » Le taux d’allaitement à 12 mois est de 23,7%.
 » 32% de bébés sont sevrés avant 4 mois. Les raisons les plus souvent évoquées pour la précocité du sevrage sont la perception d’un manque de lait (53%), la reprise de l’activité professionnelle (23%), la fatigue (18%), le refus du sein (18%) et les problèmes de seins (13%).
En ce qui concerne l’évolution de l’allaitement au Luxembourg, la stabilité du taux d’initiation et du taux d’allaitement à 6 mois est constatée, ainsi qu’une augmentation des taux d’allaitement à 4 et à 12 mois, par rapport aux enquêtes précédentes. Le taux d’allaitement exclusif à 4 mois est en hausse par rapport à 2008, retrouvant le niveau de 2001-2002.
 » Quant aux difficultés principales de l’allaitement citées par les mères, celles-ci concernent surtout la pratique et le déroulement de l’allaitement (38%), les problèmes des seins (28%) et les difficultés personnelles et sociales (19,1%).
 » Plus de la moitié (56%) des mères qui ont initié l’allaitement a pris un congé parental, dont environ 80% l’ont jugé facilitateur de l’allaitement maternel.
 » Deux tiers des mères qui allaitaient et travaillaient, bénéficiaient des pauses d’allaitement. Une mère sur quatre n’a pas fait la demande auprès de son employeur ou a estimé que son travail n’était pas compatible avec les pauses d’allaitement.
Outre les différents taux, l’étude renseigne sur les facteurs socio-économiques de la maman, les facteurs ayant des impacts positifs voire négatifs sur l’allaitement, ainsi que sur le moment du sevrage.
« Cette enquête a contribué à identifier les problèmes auxquels sont confrontés les bébés et leurs mamans, à fournir des informations pertinentes pour l’élaboration d’interventions répondant au mieux à leurs besoins, et à l’évaluation des initiatives mises en place », précise Lydia Mutsch.
Au vu des améliorations constatées de l’enquête ALBA 2015 par rapport à celle de 2008, la situation au Luxembourg est encourageante et se développe dans la bonne direction.
Toutefois, les résultats positifs ne sont pas répartis uniformément parmi la population étudiée. Il existe des groupes de femmes avec un risque plus élevé de non allaitement, de sevrage précoce et d’introduction précoce de compléments. Ces faits sont surtout constatés chez les mères plus jeunes, avec un niveau d’éducation plus faible ou qui se trouvent dans des situations d’emploi précaires.
Malgré les résultats rassurants de l’étude ALBA 2015, le Luxembourg continue à se situer nettement en dessous des taux d’allaitement d’autres pays, surtout nordiques, où l’allaitement maternel est beaucoup plus pratiqué que chez nous et considéré comme l’alimentation naturelle et évidente des bébés.
Les détails du rapport de l’étude ALBA peuvent intéresser les professionnels de santé travaillant dans le domaine, ainsi que les décideurs politiques pour orienter les stratégies, mesures et actions en matière de l’alimentation des jeunes enfants.
Le rapport de l’étude ALBA peut être téléchargé via le portail santé www.sante.lu.
Communiqué par: ministère de la Santé

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