Appel à la paix

7 ans de conflits. 500.000 morts, dont plus de 600 en février 2018. Plus de 2 millions de blessés. Le bilan des victimes syriennes ne cesse d’augmenter, notamment dans la Ghouta orientale, théâtre du combat entre les rebelles qui l’occupent et le régime de Bachar el-Assad. Soutenu par la Russie, ce dernier souhaite récupérer la banlieue à partir de laquelle de nombreuses attaques sont menées par ses opposants.
Si la trêve de 30 jours adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU et appliquée par la Russie semblait se concrétiser dans le but d’ouvrir des corridors humanitaires et d’évacuer les blessés, elle n’a malheureusement pas tenu et les tirs ont instantanément repris tant du côté des rebelles que de celui du régime syrien. La population civile est une des premières victimes de ces attaques. Aucun répit ne lui est accordé et l’aide humanitaire ne parvient pas à se frayer un chemin pour la secourir.
Dans la province d’Afrine, à la frontière turque, les affrontements reprennent également de plus belle. D’une part, l’armée turque clame protéger ses frontières et éradiquer la menace terroriste dans la province malgré l’opposition du Régime de Damas. De l’autre, l’armée kurde estime simplement se défendre d’attaques injustifiées.
En 2013, Barack Obama avait laissé passer l’opportunité d’attaquer le régime de Damas lorsque ce dernier avait recouru à des armes chimiques contre sa population, laissant ainsi la Russie négocier le démantèlement de l’arsenal chimique syrien. Aujourd’hui, les forces spéciales américaines se trouvent sur le sol syrien uniquement et «officiellement» pour lutter contre l’EI et sa menace terroriste.
Par ailleurs, tant que la «ligne rouge» – tracée par Macron comme menace de riposte contre le régime syrien en cas d’attaque chimique – ne sera pas franchie, les troupes françaises ne se mobiliseront vraisemblablement pas contre le régime de Bachar el-Assad et a fortiori contre la Russie. Si des soupçons d’attaques au chlore ont dernièrement été évoqués, l’identification exacte de ce type de produit reste difficile et aucune preuve tangible de l’utilisation récente d’arme chimique n’a encore été apportée, au moment de la rédaction de ces lignes, le 28 février 2018.
A ce stade, aucune issue ne se profile à l’horizon dans la mesure où la coalition arabo-occidentale ne semble pas adopter de position claire dans ce conflit, de peur de déclarer la guerre aux alliés des camps opposés. Un nombre important d’Etats ont tissé un réseau complexe d’influences dans cette lutte pour le maintien d’un pouvoir illégitime ou d’une position stratégique dans une région fort convoitée, et ce, au détriment de la douleur des centaines de milliers de victimes dont ils sacrifient quotidiennement le sort.

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