Les Lumières du Sud

Administration communale de Schifflange

Unique commune des Terres Rouges à être certifiée à 75% du Pacte Climat, Schifflange est sans conteste, la meilleure élève du Sud. Avec ses quelques 10.400 habitants, elle peut même se targuer d’être la meilleure de la Grande Région, puisque certifiée «Gold» par l’European Energy Award. «Nous faisons partie de l’élite de la politique énergétique européenne», affirment fièrement  Guy Spanier et Paul Weimerskirch, respectivement ingénieur conseiller climat et nouveau bourgmestre de Schifflange.
 
Une volonté politique
La commune de Schifflange, après la signature du Pacte Climat en 2013 s’engage en 2015 à protéger le climat et à réduire son rejet de gaz à effets de serre. Elle se dote pour cela de 20 objectifs dont la réduction de 30% de sa consommation en énergie d’ici 2050, le remplacement des lampes HQL pour du 100% LED jusqu’à 2020 et la réduction du rejet de CO2 des bâtiments et infrastructures communaux à 50kg par habitant jusqu’à 2025.
Les images prises depuis la station spatiale internationale illustrent la pollution lumineuse de nos paysages nocturnes. Les lampadaires en forme de globes rejettent 35% de leurs flux lumineux vers le ciel; «Une déperdition inutile qui perturbe les insectes et les animaux nocturnes», explique Guy Spanier.
Avec 1.200 points lumineux répartis sur tout son territoire, dont 43% de LED et 35% de lampes à vapeur de sodium, «il reste encore 26% de HQL, qui sont les plus énergivores et sur lesquels il faut absolument agir», complète le bourgmestre Weimerskirch. La commune étant alimentée par de l’électricité verte uniquement, la consommation de l’éclairage public de la commune de Schifflange représente 15% de sa consommation totale.
 
Actions
La commune de Schifflange, s’était dans un premier essai, dotée de modulateurs de fréquence, pour réduire sa consommation par un dimmage centralisé des lampadaires. Le résultat après l’installation de 300 modules n’était pas concluant et a permis uniquement une légère diminution des consommations en énergie. La commune a donc préféré arrêter ce système et fait le choix de remplacer les lampadaires munis de lampes à vapeur de mercure (HQL) par des lampadaires LED. Ainsi une lampe d’une puissance de 125 W a été remplacé par un module LED, variant en fonction des largeurs de rue et de la distance entre lampadaires, de 11 W à 44 W. De plus, les modules LED sont facilement dimmables, ce qui était moins évident pour les lampes à vapeur de mercure. Parallèlement la commune s’est dotée de critères de qualité pour un éclairage réduisant la pollution lumineuse. Ainsi, elle préfère les lampes à spectre lumineux chaud comme celles à vapeur de sodium ou les LED à température de couleur de 3.000 kelvins. Elle opte pour des systèmes optiques performants qui dirigent leurs flux sur les surfaces à illuminer seulement, et qui se coupent à la limite des espaces naturels. Elle limite aussi l’illumination des bâtisses communales et réduit à 70 % le taux d’illumination à partir de 20h00 et à 50% partir de minuit.
«Ce que nous nous appliquons dorénavant, nous le demandons aussi à l’illumination des surfaces externes de toute nouvelle construction sur notre territoire», explique Guy Spanier.
 
Exemples et bilan
Les 61 champignons lumineux de la cité «am Pärchen» ont été remplacés par 77 LED. Avec une gradation horaire du flux lumineux la consommation d’énergie a été réduite de 85%.  Chiffre identique pour les 100 LED des quartiers Est et 80% d’économie pour les 55 LED des rues Michel Rodange, Michel Rasquin, du Pont, du Fossé, de la Gare et du Stade.
Au vu de la fréquentation de l’avenue de la Libération (axe principal du centre de la ville), les autorités communales n’ont pas souhaité baisser l’intensité lumineuse pour garder une certaine sécurité mais la réduction de consommation est tout de même de 40%.
Jusqu’à la fin 2018 900 luminaires seront remplacés, passant d’une puissance globale de 105 kW à 28,5 kW. La consommation en énergie passera de 420.000 kWh à 85.000 kWh  c’est une réduction totale de l’énergie consommée de 80%.
Les coûts de consommation seront réduits de 37.000 euros/an et la prime de puissance de 5.500 euros/an et ceux de la maintenance de 34.000 euros/an. La réduction totale du coût budgétaire annuel sera de 77.000 euros, soit 85 euros par point lumineux. Avec le prix d’un lampadaire à 400 euros, le retour sur investissement est de moins de cinq années.
 
Présentation du bourgmestre
En novembre 2017, Paul Weimerskirch est devenu à 60 ans, le nouveau bourgmestre CSV de Schifflange. L’ancien échevin connait bien la maison puisqu’il comptabilise 25 ans de conseil communal.
Alors secrétaire général administratif du CSV, et donc, main droite de Jean-Claude Juncker lorsque ce dernier était encore président de parti, il s’était entendu conseiller: «Ne fais pas de politique au niveau national». Aujourd’hui encore, l’ancien conseiller parlementaire ne regrette pas d’avoir suivi les conseils de son mentor.
Ingénieur diplômé en biomichimie sur les bancs de l’Université Technique de Vienne, il s’était intéressé à la politique puisque correspondant pour le Wort.
Sa nomination comme bourgmestre à la tête de sa commune l’a prédestiné pour  une place de choix sur les futures listes législatives de 2018 que son parti lui a proposé. Proposition qu’il a poliment refusée, assurant qu’il voulait se destiner tout entier à sa commune.
 

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