Pour faciliter la gestion de la responsabilité sociale des entreprises

L’Institut National pour le Développement durable et la Responsabilité sociale des entreprises (INDR) est un accélérateur du changement sociétal. Il aura su faire vivre l’un des concepts les plus mal compris de la philosophie contemporaine: la responsabilité de l’entreprise. Rencontre avec Norman Fisch, secrétaire général de l’INDR.
 
La bienveillance à l’égard des entreprises
L’Institut National pour le Développement durable et la Responsabilité sociale des entreprises (INDR) peut être fier de fêter ses dix années d’existence. On est certes encore très jeune lorsqu’on n’a que dix ans, mais on ne peut que rarement se vanter d’avoir parcouru un si long chemin. L’INDR est né en 2007, à l’initiative de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) et est aujourd’hui l’acteur central de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) au Luxembourg.
Si l’UEL incarne la voix des entreprises au Luxembourg, l’INDR se fait l’écho des entreprises que l’on qualifie de “responsables“ sur le territoire. Il n’incarne pas le rôle du censeur, il n’est pas l’agent de police des entreprises luxembourgeoises, il est bien plutôt l’ami bienveillant qui leur indique la bonne direction. L’INDR est là pour épauler les entreprises qui souhaitent devenir “socialement responsables“. «Chaque entreprise, indépendamment de sa taille ou de son secteur, a aujourd’hui une obligation morale et citoyenne de devenir davantage responsable, car l’entreprise de demain sera responsable… ou ne sera plus», nous dit Norman Fisch. De nos jours, nous sommes beaucoup plus soucieux de l’impact de nos activités sur le monde environnant. Il convient en effet de garder en mémoire que tout ce que nous entreprenons aujourd’hui aura aussi des répercussions sur le monde qu’habiteront les générations futures.
 
Les entreprises et la société marchent de concert
L’INDR promeut la RSE comme un outil stratégique pour les entreprises, afin qu’elles contribuent au développement durable. S’il est primordial que les entreprises deviennent plus responsables, c’est parce qu’il en va de l’intérêt de tous: de celui des entreprises tout d’abord, qui gagneront en compétitivité et acquerront une meilleure réputation, mais aussi du pays qui, grâce à ses entreprises, présentera une image valorisante du territoire luxembourgeois.
Une entreprise doit avant tout comprendre qu’elle n’est pas une entité solitaire. Elle n’existe jamais isolément: tout ce dont elle a besoin pour exister et pour durer lui est fourni par la société elle-même. La société n’est en aucun cas un corps étranger à l’entreprise, elle en est bien plutôt la mère nourricière et doit à ce titre être choyée dès lors que l’on espère prospérer.
Lorsqu’une entreprise fait le pari de devenir plus responsable, elle doit donc en premier lieu identifier les principales attentes de la société. L’INDR, avec son programme national «ESR – Entreprise Socialement Responsable», est là pour faciliter la tâche de ces entreprises soucieuses d’apprendre et de s’améliorer. Environ 1.000 entreprises se sont déjà inscrites dans ce programme, et 132 ont actuellement le label ESR.
 
Les piliers fondamentaux
Le Guide ESR (www.esr.lu) développé par l’institut reconnaît aujourd’hui trois grands piliers du développement durable: le pilier économique ou “de gouvernance“ permet de comprendre quels sont les facteurs qui permettent à une entreprise d’être pérenne – il convient d’avoir une réelle stratégie d’entreprise, un système de décision transparent, une éthique ou encore un système d’information de qualité, mais il faut aussi tenir compte des revendications de toutes les parties prenantes internes et externes de l’entreprise.
Le second pilier s’attache davantage aux aspects sociaux: il traite essentiellement des questions relevant de la gestion des ressources humaines, de celle de la diversité, de la sécurité et santé au travail ou des Droits de l’Homme.
Le pilier environnemental, quant à lui, est là pour rappeler aux entreprises que pour être responsable il convient de toujours se projeter dans l’avenir. Il est nécessaire de se soucier des installations au sein même des bâtiments, de la dépense énergétique de l’entreprise, et il est également primordial d’être soucieux de la qualité de ses fournisseurs (choisir le moins cher d’entre eux n’est que rarement la meilleure des solutions). On constate en effet que trop d’entreprises pratiquent encore une politique trop court-termiste ; «il faut sortir de cet engrenage», nous dit Norman Fisch.
Un quatrième chapitre conditionne ces trois piliers: il est important que chaque entreprise prenne conscience des impacts que ses activités génèrent afin de pouvoir assumer sa responsabilité. Ce dernier chapitre essentiel a donc pour vocation de développer une stratégie RSE à appliquer pour préserver la société dont nous dépendons.
 
Une stratégie pour l’avenir
En appliquant une stratégie RSE, les petites entreprises comme les grandes peuvent contribuer à la valorisation de la société tout entière. Une entreprise ne doit jamais oublier que sa pérennité dépend avant tout du capital intangible qu’elle crée. On ne peut gérer une entreprise efficacement en ne pensant qu’à sa seule valeur financière: une entreprise emploie des êtres humains, et la qualité de leur travail dépend en premier lieu du climat dans lequel ils effectuent leurs tâches.
Si l’INDR met à disposition des entreprises une méthodologie concise et synthétique, il propose également chaque année trois cycles de formation à la RSE. Ces formations proposent aux entreprises une journée gratuite de formation à la RSE, ainsi que quatre modules d’une demi-journée, reprenant chacun les quatre grands chapitres du Guide ESR. L’INDR peut ainsi se vanter d’être à la fois un intermédiaire et un acteur du changement – il propose des solutions à toutes les entreprises qui ont déjà les yeux rivés vers l’avenir.

Lire sur le même sujet: