VISION ZERO

Lancée ce 12 juin 2017 par l’Association d’assurance accident (AAA), l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) et l’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR), la campagne média VISION ZERO vise à réduire le nombre et la gravité des accidents du travail, des accidents de trajet et des maladies professionnelles au Luxembourg. Interview de Norman Fisch, directeur de l’INDR.
  
La campagne vient d’être lancée, pouvez-vous nous en dire les origines?
Cette campagne fait suite aux engagements pris par les signataires de la Charte nationale VISION ZERO, adoptée le 24 mars 2016 à l’occasion de la dixième édition du Forum de la sécurité et de la santé au travail. Ces engagements concernent la période 2016-2022:

  • une large prise de conscience parmi les acteurs des entreprises des avantages qu’offre une approche intégrée de la sécurité et de la santé au travail,
  • la diminution de 20% du taux de fréquence national[1], tous secteurs confondus, des accidents liés au travail par rapport à l’année 2014 (taux de fréquence de 5,37%), en dirigeant un effort particulier aux secteurs à risques élevés,
  • à moyen et long terme, la diminution continue du nombre des accidents graves[2] et mortels, c’est-à-dire zéro mort, zéro blessé grave.

 
Quelle approche les initiateurs ont-ils choisie pour cette campagne?
La campagne tourne autour de témoignages réels de personnes, qui ont été victimes d’un accident du travail ou de trajet. En donnant des visages et des voix à la campagne, le vécu des témoins touche les gens et les sensibilise à prendre davantage conscience des risques auxquels ils sont confrontés. Tout le monde est concerné par la sécurité et la santé au travail.
 
Pourquoi «VISION ZERO»?
La VISION ZERO part du principe que les accidents liés au travail peuvent être évités et qu’un monde sans accidents graves ni mortels est possible. Elle repose sur quatre principes: la vie est un bien non négociable, l’homme est faillible, l’homme a des limites de tolérance et chacun a droit à un lieu de travail sain et sécurisé.
Il faut réduire au maximum les sources potentielles de risque et la mise en œuvre de la stratégie au sein des entreprises est fondée sur les «7 règles d’or», règles qui sont issues du bon sens:

  • faire preuve de leadership et d’exemplarité en matière de sécurité et de santé au travail,
  • analyser de manière systématique tous les risques et dangers,
  • mettre en place un programme d’amélioration continue doté d’objectifs mesurables,
  • veiller à une organisation systémique des aspects touchant à la sécurité et à la santé au travail en insistant sur la clarté des consignes,
  • utiliser exclusivement une technologie garante de sécurité et de santé,
  • veiller à la qualification et au développement des compétences des salariés,
  • investir dans la participation active et la responsabilisation des salariés.

 
Les entreprises peuvent-elles adhérer à cette vision?
Oui, bien-sûr, l’INDR promeut l’engagement dans la VISION ZERO comme une des Initiatives ESR essentielles. Les entreprises peuvent directement s’engager dans la stratégie nationale en mettant en place un plan d’action basé sur les 7 règles d’or et sur les recommandations de la VISION ZERO, élaborées par les initiateurs de la campagne. Les modalités de cette adhésion sont consultables sur le site www.visionzero.lu. Les entreprises peuvent également y trouver une boîte à outils sur la prévention des accidents du travail, de trajet et des maladies professionnelles.
 
Quel est le rôle des deux labels SGS et ESR?
Les entreprises labellisées «Entreprise Socialement Responsable – ESR» de l’INDR savent comment s’organiser pour améliorer la sécurité et la santé au travail. Ces deux objectifs importants sont répertoriés dans le pilier social du Guide ESR. Les entreprises sont d’ailleurs encouragées à obtenir le label «Sécher a Gesond mat System – SGS» de l’AAA pour optimiser leur gestion en matière de sécurité et de santé au travail. La VISION ZERO encourage les entreprises à suivre une procédure labellisante SGS et/ou ESR pour mieux comprendre les impacts de leurs activités.
 
 
[1]  nombre d’accidents reconnus * 100 / nombre de travailleurs-unité
2les accidents graves étant définis comme accidents ayant entraîné une incapacité partielle permanente d’au moins 10%

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