Conseil "Agriculture et pêche": vers une modernisation et une simplification de la politique agricole commune

Le premier Conseil sous la présidence de la République d’Estonie a été un Conseil très constructif en ce qui concerne les discussions des aspects liés à la simplification de la PAC, de l’avenir de la PAC et des aspects liés au financement.
Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, a précisé que le but de la politique agricole européenne était de donner les moyens aux agriculteurs pour faire face aux nouveaux défis et pour mieux répondre aux changements d’attitude de l’opinion publique aussi bien en matière de sécurité alimentaire, de bien-être animal que de pratiques agricoles plus écologiques.
« Il est primordial de renforcer la position des agriculteurs dans la chaîne de production et de consommation afin de tisser des liens de solidarité et de confiance avec les citoyens. »
Dans ce contexte, le ministre Fernand Etgen a souligné qu’il était indispensable de moderniser et de simplifier la réglementation afin de relégitimer la politique agricole commune.
Concernant les discussions sur l’avenir des finances de l’Union notamment dans le contexte des nouveaux défis et du Brexit, le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs a également tenu à rappeler que la PAC possède une couverture territoriale importante, soutient le tissu rural dans des régions souvent fragilisées et l’agriculture contribue directement ou indirectement à la création et au maintien d’emplois.
Pour Fernand Etgen, il est dès lors évident que les États-membres ont besoin d’une PAC forte dans un projet européen commun qui nécessite un budget à la hauteur de ces ambitions.
« À mes yeux un PAC-Exit ne constitue en aucun cas une alternative! »
Les conséquences de l’indication obligatoire de l’origine des denrées alimentaires sur le marché intérieur constituaient un autre sujet phare de ce Conseil. En effet, la mise en place d’un système obligatoire harmonisé pour les produits laitiers engendrerait une augmentation des coûts de production.
Fernand Etgen a fait remarquer dans ce contexte que cet impact négatif est particulièrement important pour les échanges transfrontaliers à caractère régional, et ces coûts supplémentaires risquent d’être transférés par les transformateurs vers les producteurs primaires.
Les livraisons de produits laitiers luxembourgeois vers la France, sont certes moins importantes, mais elles sont maintenant réduites à zéro. Nos producteurs ont donc perdu tous leurs débouchés sur le marché français.
Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs a tenu à mettre en garde ses homologues, devant la mise en place non harmonisée de telles règlementations au niveau national, qui peuvent entrainer une distorsion nette voire une fragmentation du marché intérieur et qui sont de ce fait contraires à la philosophie européenne.
« Cette règlementation nationale est à mon avis non compatible avec les dispositions du Traité et la jurisprudence sur la libre circulation des marchandises. »
En outre, les ministres de l’agriculture ont également discuté du plan européen d’action contre la résistance aux antibiotiques.
Dans ce contexte Fernand Etgen a souligné que la thématique lui tient particulièrement à cœur puisqu’elle est une des priorités politiques pour le Luxembourg. Suite aux efforts conjoints des ministères de la Santé et de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, un Plan National Antibiotiques (2018-2022) est en cours d’élaboration depuis le début de l’année 2017.
Dans la vision ‘One Health’, il vise à considérer les multiples dimensions en la matière – humains, vétérinaires et environnementaux – incluant l’ensemble des parties prenantes. L’objectif général du plan est de réduire l’émergence, le développement et la transmission des résistances aux antibiotiques au Luxembourg.
Les conditions météorologiques difficiles faisaient bien évidement également partie intégrante de l’ordre du jour. Comme d’autres pays, le Luxembourg a connu une période de sécheresse très prononcée au cours du printemps de cette année ce qui a conduit à des pertes importantes au niveau des fourrages.
Le ministre de l’Agriculture a donc adressé une demande à la Commission afin de déroger à certaines règles du verdissement afin de permettre, à titre exceptionnel, la valorisation des jachères et des cultures dérobées. Dans ce contexte, Fernand Etgen s’est montré satisfait de la réaction positive de la part de la Commission.
Les discussions afin de finaliser la nouvelle réglementation du secteur biologique ont été reportées, suite à la demande de différents Etats-membres nécessitant un délai de réflexion supplémentaire.
Le ministre Fernand Etgen a cependant précisé devant la presse qu’il était prêt à soutenir le compromis sur table. Force est de constater que le « bio » n’est plus un secteur de niche, mais connaît une croissance rapide, soutenue par la forte demande des consommateurs.
La différence entre la production et la demande de l’UE cependant persiste et est actuellement compensée par les importations en provenance de pays tiers, d’où l’importance de compléter les règles actuellement en vigueur.
Pour le ministre Fernand Etgen il est essentiel de garantir aux agriculteurs et aux opérateurs une concurrence équitable entre les produits de l’UE et les produits importés et de prévenir les pratiques déloyales.
« En renforçant le secteur de la production biologique européen, nous allons renforcer la confiance des consommateurs dans les produits biologiques. »
La réunion se poursuivra demain matin avec notamment des discussions sur l’accord de libre-échange UE-Japon. Les ministres sont confiants que cet accord, qui a pour but de stimuler la croissance et l’emploi, ait un impact positif sur l’agriculture européenne, sachant que le Japon est importateur net en matière de denrées alimentaires.
Il reste à noter, qu’en marge du Conseil de ce lundi 17 juillet, 14 ministres dont Fernand Etgen ont signé une déclaration commune visant à encourager la production durable de soja et d’autres légumineuses sans OGM en Europe. Ce mémorandum, qui constitue la base d’une stratégie européenne dans la production de plantes protéiniques, est essentielle pour sortir de la dépendance des importations de pays tiers pour ainsi mieux contrer la volatilité des marchés.
« Certification sans OGM, traçabilité et sécurité alimentaire sont les maitres-mots de cette stratégie européenne. »
Communiqué par le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs

Signature d’une déclaration commune
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