L’IFSB avait tout anticipé

L’obligation faite aux professionnels de construire des logements passifs depuis le début de l’année avait été préparée depuis longtemps par l’Institut de formation sectorielle du bâtiment (IFSB). Son directeur, Bruno Renders, se montre particulièrement confiant en plein cœur de cette révolution qui touche la société toute entière.
 
Une transition sans stress et avec la certitude du travail bien fait. Bruno Renders a vu arriver le 1er janvier avec la satisfaction de savoir que les professionnels luxembourgeois étaient prêts à répondre aux nouvelles normes de construction. Depuis cette date, tout logement neuf se doit d’être passif. «Aujourd’hui, l’IFSB forme les ouvriers mais aussi les encadrants. Ces deux groupes, également répartis, n’ont pas été surpris par les nouvelles obligations», reconnaît-il. Pas d’embouteillage devant les locaux de l’institut, même si le doute peut planer sur la fin de l’année. «Peut-être que certaines sociétés qui ont commencé des chantiers fin 2016, aux anciennes normes, devront se former à l’issue de ceux-ci. Nous nous attendons à une deuxième vague de demandes».
La décision du Luxembourg d’anticiper sur une réglementation européenne qui entrera en vigueur en 2020 semble être une évidence pour Bruno Renders. «Nous avons maintenant trois ans d’avance et il faut les conserver». Alors, le directeur de l’IFSB se projette déjà vers l’avenir: «La prochaine étape sera de remplacer les matériaux de construction issus du pétrole par des matériaux durables, dans le cadre de la norme Lenoz».
Le durable, secteur de croissance de l’économie luxembourgeoise? Sans aucun doute, pour Bruno Renders qui est convaincu par l’économie circulaire et ce que la construction peut lui apporter. «Vers 2030, les nouvelles normes pousseront à des logements à énergie positive. Dès maintenant, il faut réfléchir aux meilleurs moyens pour atteindre ces objectifs». L’IFSB a déjà quelques idées sur la question. «L’approche énergétique doit être plus systémique. Les bâtiments doivent collaborer entre eux, au sein de quartiers intelligents et de villes intelligentes».
L’autre objectif est d’améliorer l’ancien, pour se rapprocher de l’efficacité des logements neufs. «Autrefois, on construisait des murs et des toits pour accueillir des gens, la réflexion n’allait pas beaucoup plus loin. Aujourd’hui, on doit penser aux fonctions nobles de la maison».
Autre axe de travail important pour l’IFSB, l’agriculture urbaine, qui n’en est qu’à ses prémices. «Le problème est le cloisonnement des secteurs économiques», analyse Bruno Renders. «Nous travaillons à ce décloisonnement. Nous sommes capables de concevoir des bureaux qui alimentent des serres construites sur les toits. Les toitures sont sous valorisées alors qu’elles ont un potentiel énorme, quand on pense que l’on ne produit localement qu’un pourcent des légumes que l’on consomme». Autant dire que l’IFSB a de beaux jours devant lui.   CC

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