Transparence, harmonisation et substance

Fiduciaire Générale de Luxembourg

 La Fiduciaire Générale de Luxembourg fait bénéficier de ses expertises comptables, fiscales et de ses conseils en gestion les indépendants, les entreprises familiales, les PME, les collectivités du secteur public et les sociétés d’envergure importante ayant un ancrage local. Rencontre avec Jean-Philippe Foury et Jeremy Spoidenne, respectivement associé et directeur au sein de la FGL, qui reviennent sur l’impact des récentes modifications règlementaires.

La quête internationale, et peut-être plus particulièrement européenne, de la transparence est-elle à l’origine de la réforme fiscale et de la loi comptable?
J-P F: Le Luxembourg faisant partie de l’Union européenne, la transparence lui était devenue inéluctable après la crise financière. D’autant plus qu’au-delà du cadre européen, les pressions internationales se faisaient de plus en plus fortes, et notamment avec le projet BEPS de l’OCDE.
L’environnement de la Place luxembourgeoise s’est donc modifié et le gouvernement a multiplié les initiatives obligeant les sociétés à montrer une réalité économique sur le territoire. Et si l’augmentation de « substance » peut inciter certaines sociétés à se questionner sur le maintien d’une structure à Luxembourg, il pose aussi les bases d’une implantation plus substantielle de l’activité sur le territoire luxembourgeois.

JS: En plus de la transparence et de la substance, il existe aussi une volonté d’harmonisation. La modification de la loi comptable de 2015 provient d’une directive européenne qui vise à alléger les contraintes administratives sur les petites sociétés mais aussi à établir un schéma plus standardisé au niveau de l’Union.

Ces modifications permettent-elles à la Place de rester toujours aussi attractive?
J-P F: La circulaire « Prix de Transfert » poussent les grands groupes internationaux à répondre d’une présence locale. Ce qui créé de facto, une entreprise locale et génère son lot d’emplois, de constructions d’immeubles et d’arrivées de nouvelles compétences.
J’ai toujours été impressionné par la compétitivité, la flexibilité et la réactivité avec lesquelles le Luxembourg répond à l’actualité. Alors, s’il est vrai qu’en tant que fiscalistes, nous nous attendions à une baisse plus conséquente de l’imposition des sociétés, nous nous réjouissons par ailleurs de l’arrivée de nouveaux acteurs.

JS:
La réforme fiscale laisse présager la volonté gouvernementale de rester compétitif puisque le taux d’imposition diminuera de 3% (de 21 à 18%) d’ici 2018. On comprend aussi l’ambition de se positionner sur d’autres secteurs que la finance, comme les FinTech, les BioTech et l’espace. Pour ce faire, le pays a dû s’armer d’infrastructures comme des incubateurs et des centres de données, par exemple.

Ressentez-vous déjà des changements au sein de vos activités et plus particulièrement un glissement des grands groupes internationaux vers les entreprises locales?
J-P F: Il est encore trop tôt pour le dire. L’expertise comptable et fiscale de la FGL s’occupe essentiellement de petites et moyennes entreprises. Nous constatons néanmoins une évolution de notre métier. Nos clients nous demandent de gérer leur comptabilité et de leur prodiguer des conseils fiscaux mais aussi de plus en plus de leur trouver des locaux et même certains logiciels informatiques par exemple. La fiscalité fait changer l’environnement et les fiscalistes sont dès lors des traits d’union avec les entreprises.
Ce qui est certain, c’est que nous connaissons une augmentation de nos activités qui relèvent désormais plus de l’accompagnement et de l’expertise.

Peut-on dire que vous accompagnez les entreprises dans la jungle des réglementations?
JS: La loi comptable et la réforme fiscale ont été les sujets de nombreuses communications sur la Place, de sorte que celui qui voulait se renseigner, le pouvait. Il n’en est pas moins vrai que nous avons tenu des conférences d’informations spécifiques. Nous avons contacté nos clients et les avons renseignés quant aux changements qui les impacteraient. La préoccupation première d’un entrepreneur dans une PME est de gérer son entreprise,  notre rôle  est de leur amener l’information financière, fiscale et réglementaire pour mener à bien cette mission.

J-P F: Nous tenons à être proactifs devant les changements, et force est de constater qu’il n’y a jamais eu autant de modifications en si peu de temps. La Fiduciaire Générale de Luxembourg a la chance d’être une petite structure au sein d’un grand groupe, cela nous procure flexibilité et robustesse.

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