Pour une économie responsable

L’économie circulaire est plus que jamais au cœur de l’actualité. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où les ressources naturelles arrivent à expiration. Il faut repenser les modèles de consommation et les pratiques quotidiennes de chacun. Le recyclage et la valorisation énergétique trouvent ici tout leur sens. Entretien avec Alain Jacob, administrateur directeur général, LAMESCH Exploitation s.a.
 
Jacob, vous nous parlez d’économie circulaire, pourriez-vous, nous en dire un peu plus sur ce sujet?
L’économie circulaire est un terme très présent depuis quelques années. C’est une nouvelle façon de consommer et de penser notre système économique. Le modèle de production et de consommation connu depuis la révolution industrielle s’appuie sur des ressources naturelles abondantes et un schéma linéaire: extraction de matières premières, production, consommation, déchets. Ce modèle basé sur une société de consommation trouve aujourd’hui ses limites face aux défis environnementaux et à l’augmentation de la population. L’exploitation des ressources naturelles de la Terre dépasse largement sa biocapacité. La prise de conscience a permis d’engager une démarche de réduction des impacts environnementaux. Cependant, l’économie circulaire va plus loin, l’objectif est de rallonger le flux des matières et des produits à travers l’écoconception, le réemploi, la réparation, le recyclage, la valorisation…
 
Quel est le rôle de LAMESCH dans l’économie circulaire et à quel moment intervenez-vous?
Notre cœur de métier est intrinsèquement lié à l’économie circulaire. Notre société y a un rôle important à jouer et il arrive en fin de chaîne au moment où les matières premières doivent être recyclées ou valorisées: les déchets des uns deviennent les ressources des autres.
Notre activité principale est dédiée au tri et aux traitements des déchets. Notre action commence lors de la collecte puis se poursuit avec le conditionnement et le transport des déchets. La massification des fractions de déchets est essentielle pour parvenir à les réutiliser et à en faire de nouvelles matières premières. Selon moi, il n’y a pas une économie circulaire mais des économies circulaires. En effet, chaque déchet suit une filière particulière de traitement en vue de le recycler ou de le valoriser. Le choix des filières de traitement est extrêmement important puisque c’est de ce dernier que dépend la qualité du matériau recyclé. Nos choix sont toujours orientés vers les filières qui recyclent ou valorisent le plus qualitativement possible.
 
Quelles fractions de déchets collectez-vous et que deviennent-ils ensuite?
Nous collectons tous types de déchets qu’ils proviennent des particuliers, des communes ou bien des entreprises et industries. L’éventail est grand, nous collectons les:

  • Déchets recyclables : papiers/cartons, verres, plastiques, bois traités et non traités, aluminiums
  • Déchets organiques : résidus de préparation et les restes de repas tels que les épluchures de fruits et de légumes, les coquilles d’œufs, les viandes et poissons, les sauces, le pain, les huiles alimentaires…
  • Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Ces équipements sont démantelés et dépollués afin de récupérer les fractions réutilisables et d’ôter les fractions potentiellement polluantes.
  • Déchets de garage : filtres, peintures, batteries, ferrailles, caoutchouc, polystyrène, composants électroniques, tubes néons, chiffons et papiers souillés…
  • Déchets spéciaux : émulsions, mélanges eau/hydrocarbure, acides ou bases dilués, peintures, solvants, huiles, boues industrielles ou huileuses, déchets bitumeux, déchets contaminés par des hydrocarbures (absorbants, chiffons…), déchets d’amiantes (amiante-ciment ou floquée), ampoules, produits chimiques…
  • Déchets de chantier issus de la construction, la rénovation ou la démolition : déchets inertes (terre, pierre, béton, carrelage), le plâtre, le bois, les métaux, les gravats, les déchets bitumeux, laines de verre et de roche…
  • Déchets infectieux : déchets issus des pratiques médicales.

La seconde vie des déchets recyclables est assez simple: le papier est recyclé en papier, le carton redevient carton, le verre se transforme en verre, l’aluminium en aluminium, le plastique en plastique (tout en veillant au respect de la catégorie d’appartenance du plastique). Les déchets organiques sont valorisés en compost ou biogaz et les huiles en biocarburant. Les déchets de garage sont très souvent assimilés aux déchets spéciaux qui suivent des filières de traitement ou d’élimination spécifiques. Certains déchets de chantier tels que le plâtre ou les métaux sont recyclés respectivement en plaque de plâtre ou métaux. Les déchets infectieux, eux, sont incinérés et font l’objet d’une valorisation énergétique.
 
L’économie circulaire est un réel défi auquel doivent adhérer les politiques, les industriels, les entreprises et la population. La dynamique dans laquelle nous vivons actuellement est la bonne même si la dépréciation des matières premières et des hydrocarbures ne facilite pas sa mise en place. Mais il ne faut pas oublier que notre Terre arrive à ses limites et qu’il faut aller plus loin et ne pas s’arrêter uniquement une situation économique à un moment «t». Il faut penser sur le long terme et l’économie circulaire est la solution que nous devons tous adopter.

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