La mobilité, en bonne voie
«Nous sommes en train de réaliser des projets de mobilité très spectaculaires. Vous les retrouverez dans les futurs livres d’architecture, comme des idées phare au niveau mondial», déclare François Bausch à propos des diverses infrastructures qui poussent sur le territoire grand-ducal. Voiture zéro émission, covoiturage, vélo, tram, trains, bus à haut niveau de service: les solutions de mobilité fleurissent dans le terreau adéquat du Luxembourg. En voici les détails, par le ministre du Développement durable et des Infrastructures.
L’automobile, en route vers la décarbonisation
La réforme fiscale du 1er janvier a instauré deux mécanismes pour augmenter la part de voitures zéro émission au sein du parc automobile du pays. «Le premier est un abattement classique de 5.000 euros pour tout particulier qui achète ce type de véhicule. Le deuxième est une réforme complète de la fiscalité des voitures de leasing». François Bausch explique que presque la moitié des voitures en circulation roulent sous cette formule de location longue durée: un énorme potentiel en mobilité durable. Le nouveau système fiscal calcule un coefficient d’imposition en fonction d’une variante CO2, la taxe est d’autant plus favorable si l’émission du véhicule est faible. «Non seulement cela avantage les voitures 100% électriques, mais cela pénalise également le diesel, un carburant très polluant que nous devons veiller à éliminer au plus vite».
En marge de l’Autofestival en début de mois, son ministère a lancé une campagne de sensibilisation nommée “Clever fueren – Stéiere spueren”, en collaboration avec les garagistes. «De plus», souligne l’homme politique, «il ne faut pas oublier les investissements de l’Etat en bornes électriques. Nous atteindrons rapidement les 1.600 emplacements de recharge: le Luxembourg bénéficiera ainsi d’une couverture nationale bien plus dense que celle des pays voisins». Il ajoute que les avancées technologiques en autonomie de batterie notamment sont spectaculaires. «Le développement technique, le nouveau système fiscal et nos investissement en infrastructure vont donc, j’en suis convaincu, doper l’électromobilité et accélérer le pas vers la décarbonisation».
Les radars, sur la bonne route
L’un des grands aboutissements de 2016 en matière de mobilité est l’installation de 20 radars fixes. «Et les résultats sont positifs. La police m’a communiqué qu’effectivement la vitesse générale a baissé sur le territoire. En ce qui concerne le nombre d’accidents cependant, nous ne sommes pas encore en mesure d’en jauger l’impact. Les chiffres bruts semblent indiquer une amélioration par rapport à 2015, avec moins de tués sur nos routes mais nous ne disposerons des résultats finaux qu’au début du mois d’avril». Trois autres radars fixes seront bientôt placés à Raemerich, entre Angelsberg et Mersch, ainsi qu’entre Brouch et Saeul.
Le ministre souligne que les radars ne sont qu’une part du programme d’actions complet au sein duquel la prévention joue un grand rôle. «Notre stratégie pour 2017 se concentre sur deux points. Une première campagne de sensibilisation portera sur l’utilisation des smartphones et tablettes au volant car, à côté de la vitesse, c’est la distraction qui est le plus important facteur de danger. Deuxièmement, nous axerons notre communication sur la vulnérabilité des piétons parce qu’en 2016, presque un tiers des victimes décédées lors d’accidents circulaient à pied».
Le covoiturage “Made in Luxembourg”
Avec près de 660 autos pour 1.000 habitants, le Luxembourg serait le 2e pays le plus motorisé au monde. Or, le taux d’occupation d’un véhicule au Grand-Duché n’est que d’1,2 personne en moyenne. Un nombre plus élevé de passagers par voiture limiterait les émissions de CO2 et aiderait à la fluidité du trafic. Le gouvernement présentera donc bientôt son outil coup de pouce au covoiturage. «Nous développons un modèle de covoiturage intelligent, sous forme d’application pour smartphone. Similaire à ce qu’Uber propose dans le domaine des taxis, vous y trouverez d’un côté les offrants, ceux qui fournissent une place dans leur auto pour un trajet; et de l’autre, les utilisateurs qui cherchent un transport dans leur voisinage», développe François Bausch. Cette application fonctionnera en temps réel, indiquant où se trouve le véhicule et l’heure à laquelle il sera à votre porte. Créé à destination des résidents et des frontaliers, ce système conçu spécialement pour le Grand-Duché sera combiné avec une rémunération, une sorte de défraiement d’incitatif. Rendez-vous en septembre, lors de la Semaine de la Mobilité, pour le lancement de ce nouvel outil.
2017, l’année des inaugurations
«Les grand chantiers nationaux avancent bien, tellement bien que certains sont en avance sur leurs délais et leur budget. Le dernier semestre de 2017 sera la période des grandes ouvertures», s’enthousiasme le ministre en citant les nombreux projets qui aboutiront à cette période. La gare du Pfaffenthal sera dévoilée et le funiculaire la reliant Kirchberg circulera. La nouvelle gare d’Howald sera partiellement en fonction. La première phase du tram sera opérationnelle, et les prévisions sont tellement optimistes qu’il reliera probablement Luxepo, non pas au Pont Rouge comme prévu initialement, mais au Glacis. «Confortable, équipé de wifi et très fréquent, pour une qualité de trajet incomparable», déclare François Bausch en exposant ses atouts. Ces chantiers qui atteindront leur terme aux alentours du 10 décembre offriront aux navetteurs de la capitale de toutes nouvelles possibilités de mobilité.
Outre ces énormes projets qui aboutissent, d’autres en sont à leur début, «comme l’extension de la gare de Luxembourg-Ville. Nous y ajouterons un 5e et un 6e quai qui nous permettront d’offrir une plus grande capacité aux voyageurs et de prolonger des trains». Cette transformation de la gare centrale combinée avec un changement horaire substantiel et l’inauguration des stations autour de la ville garantissent, selon le ministre des Infrastructures, des améliorations sur le réseau des chemins de fer à l’avenir.
Luxembourg-Ville en selle
Au milieu de tous ces chantiers, une place prépondérante est réservée à la petite reine. Alors que seulement 4% des déplacements dans la capitale se font à bicyclette, la solution pour augmenter la part modale du vélo serait, selon François Bausch, une infrastructure adaptée. «La culture du vélo reprend ses droits dans notre pays. Il nous faut investir en conséquence». Une piste bidirectionnelle séparée du trottoir et de la chaussée s’étendra tout le long du tracé du tram. Elle se poursuivra de façon bien distincte sur le Pont Rouge: «Chacun son espace pour un saut qualitatif énorme», commente le ministre. Une piste semblable est prévue sur l’Avenue de la Liberté. L’objectif: avoir une voie cyclable sécurisée traversant la ville d’Howald au Luxexpo. En outre, peu après la réouverture du pont Adolphe, la passerelle cyclable suspendue au-dessus de la vallée de la Pétrusse sera inaugurée. «C’est l’unique pont cycliste suspendu sous un autre pont au monde: cette structure spectaculaire sera un attrait touristique. Elle sera révélée au public en septembre, au plus tard». Encore bien d’autres projets de connexion seront réalisés dans les mois à venir… «Ce n’est pas tout, nous allons en parallèle augmenter le nombre de garages à vélo sécurisés, du style mBox. Et nous développons un ambitieux projet d’installation pour garer les vélos à la gare centrale, dans l’espace intérieur vide de la tour d’accès au parking», ajoute-t-il.
«Nous sommes en train de réaliser des projets de mobilité très spectaculaires: un funiculaire, un ascenseur, un pont au-dessous d’un autre,… Vous les retrouverez dans les futurs livres d’architecture, comme des idées phare au niveau mondial, je vous le garantis», sourit le ministre. «Ces projets ne font pas que favoriser la mobilité, ils font aussi la promotion de notre pays à l’étranger. Ces infrastructures extraordinaires se font l’écho du “Let’s Make it Happen”, la signature du Luxembourg». SoM