Financement de la lutte contre le changement climatique, les fonds d’investissement ont un rôle clé à jouer

Le financement de la lutte contre le changement climatique nécessite des moyens financiers de plusieurs centaines de milliards d’euros. Les fonds d’investissement constituent un véhicule essentiel pour catalyser les investissements requis. S’appuyant sur l’expérience acquise dans le secteur des investissements responsables, dans lequel le Luxembourg est un champion européen, l’ALFI s’efforce de promouvoir activement le rôle crucial que l’industrie des fonds d’investissement peut jouer dans ce contexte.
 
L’accord conclu dans le cadre de la conférence COP 21 des Nations Unies sur le climat à Paris en décembre 2015 reconnaît le besoin de mobiliser 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2020 pour financer à la fois des projets destinés à atténuer les effets du changement climatique (afin d’aider les pays les plus concernés, par exemple par l’élévation du niveau de la mer ou la désertification) et des projets pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il n’y a pas de doute que ce montant est largement sous-estimé.
Les moyens financiers doivent provenir d’une variété de sources, publiques et privées, bilatérales et multilatérales, et les instruments financiers à déployer devront couvrir l’ensemble des instruments disponibles, qu’il s’agisse de donations, d’investissements ou même de prêts.
Dans sa communication sur le marché unique européen des capitaux, la Commission européenne souligne l’importance de stimuler les investissements en technologies propres et leur développement, de faire en sorte que le système financier soit à même de financer durablement la croissance à long terme et de contribuer à bâtir «une économie à faibles émissions de carbone et résiliente au changement climatique».
Les fonds d’investissement constituent des instruments essentiels dans ce contexte. Ils mettent en relation les investisseurs de plus en plus nombreux désireux de s’engager dans la lutte contre le changement climatique avec les différentes opportunités d’investissement qui résultent de ce changement climatique.
L’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement est bien placée pour faire avancer les fonds pour le climat. Le Luxembourg est déjà le premier domicile européen pour “fonds d’investissement responsables”, c’est-à-dire à la fois des fonds d’investissement porteurs d’impact visant des retombées environnementales ou sociales et des fonds traditionnels à investissements plus larges mais appliquant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (“ESG”) lors de la sélection de leurs investissements.
Un grand nombre de fonds d’investissement actifs dans le secteur de l’environnement, avec des stratégies d’investissement allant de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables jusqu’à la gestion forestière durable et l’agriculture, ont déjà été créés au Luxembourg. Ils profitent de la possibilité de concevoir un fonds d’investissement luxembourgeois de manière à ce que la structure de son capital et la distribution des bénéfices qu’il réalise réponde aux demandes à la fois des investisseurs publics, privés et institutionnels, ce qui permet de combiner des ressources publiques et privées afin d’atteindre l’effet de levier financier requis.
L’expertise acquise au fil des années par l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement en matière de mise en place de fonds d’investissement structurés s’avère très précieuse dans ce contexte. Une bonne partie de cette expertise a été acquise il y a plusieurs années déjà avec les fonds microfinance, secteur dans lequel le Luxembourg est un des leaders mondiaux. Ce succès pourrait très bien être dupliqué dans le financement de la lutte contre le changement climatique.
Le “European Responsible Investing Survey” de l’ALFI a montré que le marché actuel de l’investissement responsable continue à être alimenté par des investisseurs institutionnels comme des compagnies d’assurance ou des fonds de pension. Cependant, suite à la COP21, un nombre croissant d’investisseurs – à la fois institutionnels et privés – semble exprimer un intérêt pour des fonds d’investissement ayant un impact direct sur l’environnement. En même temps, on constate une pression de plus en plus grande sur les gestionnaires d’actifs d’observer des critères environnementaux dans leurs stratégies d’investissement plus classiques.
Pour développer le secteur de l’investissement responsable, il faut mettre l’accent sur la simplicité, la transparence et l’intégrité. Ceci est vrai non seulement pour les fonds pour le climat, mais également pour les autres fonds d’investissement à impact et pour les fonds ESG en général. L’investisseur doit avoir l’assurance que son argent est investi conformément à ses attentes.
Des initiatives de certification comme LuxFLAG visent à rassurer les investisseurs sur la façon selon laquelle sont investis leurs placements. En même temps, les fonds d’investissement mettent davantage l’accent sur le reporting extra-financier et informent leurs investisseurs sur l’impact concret qu’ont eu les projets dans leurs portefeuilles.
Enfin, il est important que les gouvernements aident les gestionnaires d’actifs plus petits et innovateurs en matière de financements relatifs au climat à atteindre une taille critique.
Ils peuvent le faire en encourageant les acteurs privés à participer à des projets innovants en offrant des garanties, en assumant les premières pertes, en mettant en place des services “incubateurs” ou même en accordant des avantages fiscaux spécifiques.
Etant donné l’importance que revêt la lutte contre le changement climatique pour nous tous, l’ALFI stimule de manière proactive la contribution de l’industrie des fonds d’investissement aux efforts conjoints.
Communiqué par Jean-Jacques Picard, Senior Communications Manager, ALFI

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