Protéger son savoir

Marks & Clerk

Luca Polverari est ingénieur-chimiste de formation et a rejoint les rangs de Marks&Clerk en 1994. De 5 employés à l’époque, la société spécialisée en propriété industrielle compte désormais une quarantaine de collaborateurs. Aujourd’hui gérant et partenaire, il revient sur l’évolution  du secteur en constante croissance.
 
Quelles sont vos activités?
Nous sommes un Conseil en propriété industrielle et offrons à ce titre, tous les services relatifs à la propriété industrielle. Nos deux experts en marques aident nos clients à déterminer quelles sont les protections adéquates pour le nom d’une société ou d’un produit. Ils déterminent par exemple la bonne classe, la stratégie de supervision et si nécessaires aident à attaquer un concurrent voulant utiliser un nom similaire. Nous couvrons des secteurs variés tels que la mécanique, l’électrotechnique, les télécommunications mais aussi la biotechnologie et la chimie (que nous sous-traitons à nos collègues en Grande-Bretagne pour l’instant).
Nous avons aussi un département para-légal qui s’occupe des enregistrements de cession ou de licences, des changements à inscrire aux registres nationaux, que ce soient les changements d’adresse ou de nom, et ceci dans le monde entier.
Enfin, notre bureau luxembourgeois s’est spécialisé dans les validations nationales des brevets européens et s’occupe donc des préparations des traductions de brevet et du dépôt de ces traductions dans les offices nationaux. Le service couvre tous les pays de la Convention des Brevets Européens.

Qui sont vos clients et quels sont leurs avantages à choisir M&C?
La majeure partie de nos clients sont les grandes multinationales car elles sont très intéressées par notre offre en validations européennes. Cette clientèle couvre tous les domaines, de la pharmacie à la parfumerie, en passant par la télécommunication, l’électronique, la biochimie, la mécanique et l’agro-alimentaire. Nos clients proviennent d’un peu partout, notamment des États-Unis, du Japon, de Corée, des Émirats, d’Israël, et bien entendu d’Europe.
L’un de nos grands avantages est notre flexibilité, ce qui nous permet d’offrir des services sur mesure avec un excellent rapport qualité-prix. Le fait de n’avoir plus qu’un seul point de contact pour tout ce qui concerne les brevets et marques en Europe est très apprécié par nos clients internationaux.

Avez-vous constaté une augmentation de vos activités depuis la politique de diversification de l’économie?
Les demandes de brevets ne sont pour l’instant pas beaucoup plus nombreuses à Luxembourg. Notre croissance est principalement due à nos clients internationaux.
Certes, il y a un gros travail visant à faire reconnaître et à promouvoir la propriété industrielle de la part du ministère de l’Economie, de l’IPIL, de la Chambre de Commerce et de la Chambre des Métiers. Cependant, une startup a toujours le souci de développer son produit ou son service sans pour autant le protéger. Cet automatisme et ce manque de prise de conscience font encore défaut dans ce secteur qui peine encore à discerner le caractère hautement stratégique de la propriété industrielle. Par exemple, le directeur du LIST a conscience de la problématique mais souvent, le souci premier d’un chercheur est de publier et non de déposer un brevet.

Un mot sur vos collaborateurs…
Leurs profils sont très variés, juristes spécialisés en marques, conseillers en brevets européens, para-légaux, personnel administratif ayant effectué des formations complémentaires en droit des brevets.
Nos relations clients se font à 90% à travers la langue anglaise mais avec plus de 20 nationalités différentes, nos 40 collaborateurs jonglent aisément d’une langue à l’autre. Cela facilite nos rapports avec nos clients et avec les offices nationaux étrangers.

La sortie de la Grande-Bretagne aura-t-elle un impact sur le secteur?
La seule chose que nous savons pour le moment, c’est que nous ne savons pas grand-chose. La Convention des Brevets Européens (CBE) n’est pas liée à la Communauté Européenne, de ce fait la Grande-Bretagne va rester membre de la CBE et un brevet européen sera toujours valable en Grande-Bretagne, même après sa sortie officielle de l’union européenne. Il en est de même pour les mandataires européens qui vont garder leur accréditation. Ceci n’est pas le cas pour la marque européenne et le dessin européen, qui dépendent de l’appartenance à l’Union européenne, et une sortie de la Grande-Bretagne entrainerait la perte de ses droits. Je suis certain qu’une période de transition sera négociée, afin que les propriétaires aient le temps de prendre les mesures nécessaires pour convertir les droits internationaux en droits nationaux, sans aucune perte de droits pour les partis concernés.

Quel sera l’avenir de l’entreprise et plus largement, du secteur?
Je pense que le Luxembourg a un fort potentiel en matière de développement de la propriété industrielle. L’Université du Luxembourg va encore se développer et les instituts de recherche avec. Nous travaillons déjà avec l’Université et le LIST et constatons la volonté gouvernementale de subventionner la recherche et l’innovation.
Par conséquent, je suis convaincu que le nombre de demandes de brevets va continuer à augmenter et que nous allons bien entendu essayer d’accroître nos parts de marché au Luxembourg.

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