Vos aptitudes numériques: validées

A l’heure de la digitalisation et de l’omniprésence de l’informatique, la maîtrise des outils bureautiques devient indispensable dans le milieu professionnel. Traitement de texte, sécurité informatique, communication… de telles compétences peuvent être évaluées grâce à un test reconnu internationalement, l’ECDL, géré au niveau national par le LLLC – Luxembourg Lifelong Learning Center – de la Chambre des salariés. Les explications de Roger Melmer, directeur adjoint, et Claude Cardoso, conseiller de direction, sur cette certification innovante.
Comment définir l’ECDL?
RM: L’origine de cette évaluation certifiante provient du constat que de nombreuses personnes, en phase de recrutement notamment, disent maîtriser certains outils informatiques mais en réalité ne les appréhendent que partiellement. L’ECDL, pour European Computer Driving Licence, permet de valider ces compétences. Cette certification au standard international garantit les aptitudes professionnelles dans l’utilisation d’outils informatiques courants. Cette activité est la prérogative de la fondation ECDL basée à Dublin.
La maîtrise des outils numériques octroie à chacun un gain de temps appréciable: en moyenne une heure par semaine d’épargnée. Cela peut sembler dérisoire, mais cela équivaut à 52 heures sur une année pour un individu, ou à 4.000 heures hebdomadaires sur tous vos salariés si vous êtes la plus grande banque du pays! Un grand avantage donc pour l’employeur mais également pour le salarié qui voit son stress considérablement réduit.
Jusqu’à présent, 15 millions de personnes ont accompli ce programme de certification à travers 148 pays. Ce standard international en aptitudes numériques se répand à travers le monde et les exemples sont nombreux. Il est à l’agenda d’innombrables écoles, notamment en Italie, Autriche, Suisse ou encore Allemagne. Certaines universités le demandent dans leurs dossiers de candidature. En Irlande, ce sont les chômeurs qui sont tenus de le passer. Au Royaume-Uni, une partie de l’armée ainsi que tout le secteur de la santé y sont poussés. De nombreuses banques en Scandinavie demandent à leurs candidats de le passer avant recrutement…
Comment cela se passe-t-il en pratique?
CC: Nous organisons des sessions de certification en continu, au minimum deux par mois, ou sur demande des entreprises pour un nombre minimum de candidats. Les tests sont disponibles en français, allemand et anglais. Les certifications se déroulent chez nous, au sein des locaux du LLLC. Cependant, si une entreprise dispose d’une salle informatique qui convient, il est possible d’organiser l’évaluation sur place, moyennant alors un contrôle préalable de la salle et la certification des surveillants afin que tout soit conforme aux exigences de la Fondation ECDL.
Les certifications sont composées de divers modules à réussir. Il en existe 14 qui couvrent les exigences actuelles en connaissances informatiques. Ils ont pour thèmes, par exemple, l’Essentiel sur l’ordinateur, l’Essentiel sur le web et la communication, le Traitement de texte, le Tableur, la Sécurité informatique, le Traitement d’images, la Présentation, la Base de données… Une certification s’obtient en réussissant une combinaison de modules de cette palette: l’ECDL Base pour la réussite des 4 modules de base; l’ECDL Standard, après réussite des 4 modules de base et de 3 modules standard au choix; et le niveau avancé ECDL Expert, après réussite de 3 modules avancés au choix. Le prix est adapté en fonction du nombre de tests. L’ECDL Standard, 7 modules, coûte 100 euros; l’ECDL Base qui comprend 4 modules ou l’ECDL Expert reviennent à 60 euros; ou encore chaque module unitaire est disponible au prix de 20 euros.
A côté de ces trois possibilités de certification normalisées, suivant un modèle commun à tous pays, nous proposons également une formule à la carte: la certification ECDL Profile. Cette solution, offre la flexibilité aux organismes de composer eux-mêmes leur certification en piochant dans les modules disponibles pour créer un test parfaitement adapté à leurs besoins. Ceci est particulièrement intéressant pour les entreprises, ou leurs départements qui ont des besoins différents les uns par rapport aux autres.
Il existe en outre un 14e module nommé Typing qui évalue la maîtrise du clavier et de la dactylographie, donc la rapidité de frappe mais aussi la qualité de la production.
La réussite est-elle certaine?
CC: Je rappelle que l’ECDL n’est pas une formation mais bien une gamme de tests. Les connaissances nécessaires à leur réussite peuvent s’obtenir de diverses façons: autoformation, milieu scolaire, formation continue… De notre côté, nous avons mis en place des produits qui aident au succès de cette évaluation: une façon de compléter l’offre ECDL en rassurant les participants et leurs employeurs.
D’une part, nous offrons un package e-learning au prix de 50 euros dont l’objectif est la préparation à la certification de type Base. Il permet l’accès à nos outils d’entrainement durant une année, lorsqu’on le souhaite et autant de fois qu’on le souhaite. Les salariés peuvent ainsi acquérir les compétences à leur domicile ou au bureau. Nous proposons, d’autre part, des tests de «diagnostic» que l’on peut passer avant de se lancer dans une certification. Ces tests permettent aux individus ou aux entreprises de recevoir un rapport précis qui analyse sur quels sujets les salariés sont compétents et quels domaines restent encore à améliorer. Suite aux résultats, l’employeur peut organiser une formation ciblée afin d’être certain de la réussite du groupe lors de la véritable évaluation.
Quel succès pour l’ECDL au Luxembourg?

RM: Dans notre pays, le démarrage de ce produit a été assez lent. Mais depuis 2014, nous avons mis en place un système plus flexible voire carrément à la carte avec la version Profile. Cela répondait parfaitement aux demandes des entreprises, l’ECDL a alors décollé. Depuis deux ans, nous avons eu plus de 1.500 candidats.
Remarquez que, de nos jours, la société part du principe que les nouvelles générations, nées dans un environnement numérique maîtrisent ces savoirs. Or ce n’est pas le cas. Différentes études démontrent que, trop souvent, les jeunes estiment maîtriser les logiciels bureautiques mais en réalité ils ne savent pas les utiliser de manière efficiente et professionnelle. En Europe et au Luxembourg, la digital literacy prend de l’importance et au vu de cette tendance, nous souhaiterions que l’ECDL devienne un standard pour l’ensemble des lycées. Implémenter l’ECDL en formation initiale est tout à fait faisable et à désirer! Ce serait une façon idéale pour que la digital literacy soit mieux appréhendée par toute la société.