De nombreux défis pour la place financière

Avec approximativement 3,9 milliards d’euros, le résultat net des banques au Luxembourg s’est contracté de plus de 6% en 2015 par rapport à l’année précédente. Cette régression s’explique principalement par l’augmentation des frais généraux. Les investissements nécessaires pour être en règle avec les exigences légales ont constitué des charges importantes et en augmentation de 8,5%.
La politique monétaire menée par la Banque centrale européenne, les marchés financiers internationaux à la baisse, les perspectives d’une croissance mondiale modeste, les nombreuses incertitudes, risquent d’accentuer cette tendance à la baisse du résultat net des banques luxembourgeoises et européennes.
À long terme, les banques, principales sources de financement de l’économie luxembourgeoise, voient leur profitabilité s’éroder. Les banques doivent faire face à un tsunami réglementaire depuis des années, à une politique monétaire qui accentue la pression sur les marges d’intérêt et à une grande volatilité des marchés financiers, jusqu’à présent, générateurs de revenus de commissions importants.
L’ABBL estime nécessaire que le gouvernement limite les régulations futures et veille à ce que les règles et régulations soient aussi claires, harmonisées et prévisibles que possible.
L’ABBL déplore en l’occurrence que la loi relative aux systèmes de garantie des dépôts, votée en décembre dernier, fasse peser sur le secteur bancaire luxembourgeois le double de l’exigence de 0,8% sur les dépôts couverts prévus par la Directive. Cette façon de procéder met fin à une longue tradition de transposition de textes communautaires selon le principe « toute la directive et rien que la directive », sans pour autant offrir aux déposants une protection renforcée.
À l’inverse, il est clair que les options retenues par le législateur sont préjudiciables à l’attractivité du secteur bancaire luxembourgeois, qui doit faire face à une augmentation continue des coûts règlementaires et à une concurrence internationale accrue.
Dans ce contexte difficile, un grand espoir a été mis sur la réforme fiscale. La baisse du taux d’imposition des collectivités de 29% à 26% en 2018 ne suffira pas à mieux positionner le Luxembourg face à ses concurrents directs. L’attractivité de la place va également souffrir de l’annonce d’augmenter l’impôt sur la fortune de 50% sur les Soparfis.
L’ABBL regrette que ses propositions n’aient pas été prises en considération lors de l’élaboration de cette réforme. L’ABBL reste néanmoins confiante et espère qu’un dialogue constructif, qui a prévalu jusqu’à présent avec le gouvernement luxembourgeois, se poursuive.
Quant aux critiques récemment émises à l’encontre de la place financière luxembourgeoise, l’ABBL tient à rappeler qu’en vertu des dispositions légales et réglementaires bien établies au Luxembourg comme au sein de l’Union européenne, notamment en matière de prévention du blanchiment et du financement du terrorisme, les banques, dans le cadre de leurs relations d’affaires avec des structures juridiques – quelle que soit leur nature ou nationalité, offshore ou non – doivent connaître l’identité de leurs clients et bénéficiaires économiques. Ces données sont accessibles aux autorités compétentes dans l’exercice de leurs prérogatives.
L’ABBL tient également à souligner qu’elle a soutenu le gouvernement dans ses démarches pour plus de transparence. Notamment quand il a été décidé que le Grand- Duché serait un « early adopter » de l’échange automatique d’informations, selon le standard de l’OCDE. L’ABBL tient à réitérer sa conviction que pour être efficace, les règles en matière de transparence doivent être respectées par tous les pays.
Pour faire valoir l’attitude responsable des professionnels à l’égard de la Société, et plus particulièrement de leurs clients, de leur personnel et de leurs concurrents, l’ABBL a mis à jour son Code de déontologie de 1995, déjà revu en 2005. Le nouveau Code a été approuvé par l’Assemblée générale qui s’est tenue aujourd’hui, le 22 avril 2016.
L’Assemblée générale de ce jour a également réélu le président Monsieur Yves Maas, CEO de Crédit Suisse Luxembourg, le Vice-président Monsieur Carlo Thill, CEO de BGL BNP Paribas Luxembourg, pour un nouveau mandat de deux ans. Un nouveau Conseil d’administration de l’ABBL a été élu par les membres de l’Association.
L’ABBL est ainsi prête à relever les défis à venir et mener à bien les nombreux projets en relation avec le développement de l’écosystème de la place financière marqué notamment par une transformation digitale importante pour le secteur financier, en essayant de maîtriser l’impact social.

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