LuxBuild2020 promeut la formation des artisans de la construction

L’Union européenne prévoit qu’en 2020, les émissions de CO2 devront être réduites de 20%. L’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables devront quant à elles augmenter de 20%. Pour faire face à ces challenges,  plusieurs acteurs nationaux ont créé le projet LuxBuild2020. Interview de Gilbert Théato, directeur de myenergy. C’est la structure luxembourgeoise publique spécialisée dans l’information, la sensibilisation et le conseil de base liés à l’efficacité énergétique, aux énergies renouvelables et à la construction durable.
 
Qu’est-ce que LuxBuild2020?
LuxBuild2020 est une initiative nationale pour la qualification des artisans, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative européenne «Build up skills – energy training for builders» et qui est financée par la Commission européenne.
L’initiative LuxBuild2020 vise la qualification adéquate des ouvriers actifs dans le secteur luxembourgeois de la construction d’ici 2020. Cette qualification constitue une condition nécessaire pour la compétitivité des entreprises et pour la mise en œuvre de la politique climatique et énergétique nationale et européenne, qui prévoit que d’ici 2020, toutes les nouvelles constructions soient à énergie quasi nulle.
Chaque état membre de l’Union européenne a créé un groupe de travail, un consortium, avec les acteurs les plus concernés pour développer le projet.
Vous n’êtes donc pas seul.
Dans ce consortium, chacun a un rôle bien défini. La Chambre des Métiers s’occupe du développement de la formation continue. L’IFSB (Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment) promeut la formation continue. La Fédération des Artisans développe des centres de compétences pour tous les métiers. Et myenergy se consacre à la gestion du projet, à la communication et à la gestion de qualité. Le consortium est une bonne base pour un échange régulier, et pour un dialogue avec les acteurs de la construction afin de définir l’évolution pour les années à venir.
Qu’avez-vous réalisé jusqu’à présent?
Nous avons travaillé en deux phases. La première phase a débuté en 2012 et a consisté en une étude du statu quo au niveau de la formation et de l’artisanat. Nous avons compilé les résultats de l’étude et rédigé la feuille de route sur laquelle nous travaillons actuellement. Elle servira de base pour le développement des formations dans le domaine de l’artisanat d’ici 2020. La rédaction de cette feuille de route s’est faite en collaboration avec le secteur de la construction pour avoir une certaine sécurité d’implémentation par la suite et surtout pour profiter de l’expertise du secteur. Depuis 2014, nous sommes dans la deuxième phase du projet, la réalisation de la feuille de route, pour laquelle nous avons commencé à développer les différents projets.
Quels sont les projets de LuxBuild2020?
Les mesures prévues se situent au niveau de la communication, du développement de programmes de formation, de la création de centres de compétences pour tous les corps de métiers et de la promotion de la formation dans le secteur de la construction.
Par exemple, un référentiel des compétences  a été élaboré par la Fédération des Artisans. Il est destiné à la conception et à l’implémentation d’un système sectoriel d’apprentissage pour la formation professionnelle continue dans l’artisanat. Il décrit toutes les compétences que les différents corps de métiers devront posséder pour assumer correctement leurs tâches respectives. La Chambre des Métiers est responsable pour le développement de formations continues concernant la construction à haute performance énergétique et d’un système de formation interne aux entreprises.
Une autre initiative vient d’être lancée au mois de juillet: la création de deux centres de compétences par la Fédération des Artisans.
L’IFSB est déjà en place et s’occupe principalement du gros œuvre. Il fonctionne via une mutualisation des entreprises. Elles payent un certain montant et cela permet à leurs employés de participer à des formations dans ce centre de compétences. Les deux nouveaux centres fonctionneront selon le même principe. Ceux-ci travailleront au niveau du parachèvement et de la technique. En principe, avec ces trois centres de compétences, tous les métiers de la construction seront couverts.
Cela doit intéresser les entrepreneurs…
myenergy opère une hotline dédiée au conseil téléphonique. En principe, ce sont les particuliers qui appellent, nous constatons toutefois de plus en plus d’appels provenant d’acteurs du secteur de la construction qui souhaitent se renseigner en profondeur sur les nouvelles exigences énergétiques. Pour soutenir cet intérêt, nous prévoyons, ensemble avec nos partenaires de l’initiative LuxBuild2020, sept séances d’information régionales en automne. Leur but est de combler le manque d’information sur les exigences réglementaires, de motiver les chefs d’entreprises de soutenir la qualification de leurs travailleurs et d’augmenter le niveau de qualité de la main d’œuvre nationale. Les exigences réglementaires seront expliquées, des entreprises viendront partager leur expérience et donner des exemples de projets concrets. Les offres de formation actuelles seront également présentées,
myenergy sera-t-il aussi présent en octobre au salon «Home & Living»?
Nous serons présents au salon. Mais ce n’est pas une foire professionnelle. Elle touche plutôt les consommateurs, les particuliers, le grand public, et le projet LuxBuild2020 ne les concerne que peu. Nous aborderons, comme chaque année, les nouveaux modes de construction et la grande thématique de la rénovation. Il ne faut pas oublier que celle-ci a un énorme potentiel d’économies d’énergie.
Comment se situe le Luxembourg dans les objectifs à atteindre pour 2020 par rapport aux autres pays de l’Union Européenne ?
Nous parlons ici de l’accomplissement des tâches en relation avec la directive sur la performance énergétique des bâtiments, et je pense que le Luxembourg est assez  avancé dans ce domaine. Les activités réalisées au niveau des bâtiments sont en relation avec l’amélioration de l’efficacité énergétique, le grand chantier au niveau énergétique. Il est donc important que les potentiels réalisables soient mis en œuvre. En plus, cette démarche donne la possibilité de doter le secteur de la construction de compétences poussées. Cela rend nos entreprises plus compétitives.

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