«Notre ambition n’est pas d’être les plus grands»

Pour Damien Degros (Head of Commercial Banking chez ING Luxembourg), la filiale du groupe bancaire néerlandais a renforcé sa présence au Luxembourg grâce à son activité de banque commerciale. En dépit des aléas conjoncturels, elle compte bien poursuivre sa stratégie de diversification et maintenir son cap de croissance.
 
Quels sont les principaux métiers de la banque ING au Luxembourg?
ING Luxembourg compte trois grands métiers: la banque de détail (retail banking) et son réseau d’agences, la banque privée (private banking), et la banque commerciale (commercial banking).
Concrètement, cette dernière s’adresse à une clientèle composée essentiellement de personnes morales: entreprises; groupes corporate luxembourgeois et internationaux; institutions publiques et parapubliques; établissements financiers (compagnies d’assurance, banques, fonds et plus spécifiquement les fonds alternatifs).
Les services bancaires de type corporate services et private equity connaissent actuellement un développement important au Luxembourg. Nous avons une équipe totalement dédiée aux acteurs de ces secteurs.
 
Quels types de produits et de services offre le département Commercial Banking à ces clients?
Ce sont quatre types de produits: ceux consacrés au financement des investissements ou des acquisitions au Luxembourg et parfois à l’étranger (lending); ceux destinés aux transactions de paiements et à la gestion des flux et des dépôts (payment and cash management): c’est l’activité la plus importante d’ING au Luxembourg, la Place financière étant un centre de trésorerie pour beaucoup d’institutions; les produits de types custody et securities ensuite, qui représentent également une part significative de notre métier, le Luxembourg étant la 2ème place mondiale pour les fonds. Dans ce domaine, nous nous sommes spécialisés dans les fonds alternatifs, pour lesquels nous offrons un service de type custody (transactionnel, achats-ventes) et de conservation des titres. Viennent enfin les produits et services de couverture de taux et d’opérations de change.
 
Quel bilan tirez-vous de ces bientôt huit années d’activités?
Durant cette période, nous avons plus que doublé nos chiffres, nos actifs et l’ensemble de nos activités. Notre département compte aujourd’hui une soixantaine d’employés; nous étions moins de trente personnes en 2007.
Nous sommes satisfaits de ce bilan, qui correspond à nos objectifs. Un bilan positif donc, en termes d’évolution de la banque et de croissance de nos activités, notamment de commercial banking, sachant que le segment private banking connaît à nouveau undéveloppement après des années plus difficiles. Aussi, avec cette stratégie de diversification, la banque de maintient son cap de croissance, en dépit des aléas conjoncturels. Notre ambition n’est pas d’être les plus grands, mais d’avoir des segments en développement afin de consolider les activités d’ING au Luxembourg.
 
Comment se positionne ING Commercial Banking par rapport à ses concurrentes?
Sur le marché des PME, nous sommes 4ème. Nous avons l’ambition d’y renforcer notre présence, par une approche volontariste envers les entreprises. Et sur de nombreux dossiers déjà, nous sommes devenus très concurrentiels, tout en sachant que nous avons encore une réelle marge de progression devant nous. Pour le secteur des corporate internationaux, nous sommes fortement implantés localement et figurons dans les trois premiers. Et grâce au réseau international d’ING, nous pouvons capter plus rapidement et facilement cette clientèle. Dans les métiers fonds, de private equity, de corporate services et d’assurances, nous sommes co-leaders du secteur. Nous avons donc des positionnements différents selon nos marchés, ce qui nous permet de multiplier nos opportunités de développement et de croissance, tout en nous appuyant sur nos segments forts.
 
Quelles sont vos perspectives futures?
Notre vision est essentiellement axée sur l’expérience client, avec un renforcement de notre offre digitale concernant les services et le reporting. Sur ces deux points, nous voulons aller plus loin et assurer un service qui apporte beaucoup plus d’autonomie au client , via les canaux numériques. Pour le reporting par exemple, nous voulons lui offrir un service sur mesure, sans démultiplier le nombre de rapports et de médias. Nous explorons donc ces pistes ensemble avec nos clients, tout en restant convaincus que l’activité commerciale bancaire reposera toujours sur la relation humaine. Et d’ailleurs, pour être bien à l’écoute des entreprises, ING a créé il y a cinq ans un Comité consultatif, composé de douze décideurs en vue au Grand-Duché, qui se réunit cinq fois par an et donne l’opportunité de présenter certains projets et idées. De leur côté, les membres de ce Comité expriment leur opinion en la matière et partagent également leur stratégie. Si cette structure externe a pu voir le jour, c’est grâce à l’ancrage local d’ING Luxembourg.D’autre part, l’activité fonds demeure un marché porteur, en termes de produits et de services offerts. Dans les prochaines années, nous continuerons à nous développer sur ce créneau.
Nous restons sur ce que nous savons faire le mieux. Aussi, nous avons la taille critique pour nous positionner, sur les fonds alternatifs notamment, avec des services individualisés et sur mesure. En outre, le marché immobilier est tout aussi important pour nous, d’autant qu’il poursuivra sa croissance dans les prochaines années. Nous y sommes déjà très présents, et nous continuerons à accompagner les promoteurs, les investisseurs, les entreprises de construction sur leurs projets immobiliers au Luxembourg.
Nous restons donc très ambitieux pour le futur. Nous avons plus que doublé nos résultats, et nous voulons maintenir ce cap. Nous avons pour cela de nombreux atouts: le groupe ING est reconnu internationalement, c’est une marque bancaire solide, c’est également un employeur de choix pour ceux qui souhaitent tenter l’aventure avec nous.
 

Lire sur le même sujet: