Un lieu dédié à la biotechnologie

À deux pas du site qui accueillera prochainement le nouvel hôpital du Sud et à proximité de l’Université de Luxembourg, le bâtiment ultramoderne House of Biohealth accueille la recherche publique et privée dans des laboratoires à la modularité exemplaire. Cette infrastructure est «le lieu incontournable pour les sociétés innovantes dans le secteur des biotechnologies, cleantech et ICT», affirme Jean-Paul Scheuren.
 
 
Que représente la House of Biohealth?
 
C’est une structure qui accueille les sociétés et les instituts de recherche en biotechnologie. Nous pouvons accueillir toutes activités qui requièrent l’utilisation d’un laboratoire. Dans ce contexte, nous disposons d’un bâtiment composé d’une partie administratif de 3000 m2, équipée de salles de conférences, de réunions et d’un restaurant. Les laboratoires se trouvent dans la deuxième partie et s’étalent sur 3000 m2, ils sont semi-équipés et permettent aux sociétés de mettre en place tout ce qui attrait à des laboratoires de biotechnologie. Un couloir central, la rue Cloud, fait la jonction entre la partie administrative et les laboratoires. Il ne reste actuellement que 400 m2 de laboratoires de disponibles mais un deuxième bâtiment de ce type va bientôt voir le jour et par la suite un troisième. Les trois bâtiments donneront à terme une capacité totale de 15.000 m2 partagée entre 9000 m2 de laboratoires et 6000 m2 de bureaux. Les trois bâtiments seront reliés par ce couloir central.
La House of Biohealth est le lieu incontournable pour les sociétés innovantes dans le secteur des biotechnologies, “cleantech” et “ICT”. Ce projet a été développé en collaboration avec le Ministère de l’économie pour créer une infrastructure qui jusqu’alors nous faisait défaut. Elle permet dans un délai très court, d’accueillir des sociétés qui veulent s’implanter au Luxembourg.
 
 
À l’inauguration du bâtiment, la secrétaire d’Etat à l’Economie Francine Closener, avait souligné l’importance de l’interdisciplinarité qui permet «des synergies importantes et des opportunités»; pouvez-vous nous en dire plus?
 
Nous avons réussi à mettre en place un lieu où les occupants créent un lien entre la recherche publique et la recherche privée. Ainsi la LIH côtoie des sociétés privées comme Fast-Track, Complix ou Flen Pharma.
Les interdisciplinarités sont en train de se mettre en place avec des projets en communs. Ce qui intéresse ces sociétés, c’est bien évidemment le contexte économique luxembourgeois mais aussi la situation géographique du pays, sa stabilité politique ou encore et surtout la capacité de trouver des ressources humaines compétentes dans leurs secteurs.
Jadis, les laboratoires se développaient de manière hétérogène alors qu’aujourd’hui l’interdisciplinarité des projets est devenue une plus-value. Cela fait quelques années maintenant que des liens très forts entre l’Université, la LCSB et le LIH sont mis en place et des projets sont présentés en commun au Fond National. Nous avons développé des compétences poussées dans certains domaines comme l’oncologie, l’immunologie ou encore les maladies neuro-dégénératives. La biotechnologie est un domaine très en vogue en Europe; la compétitivité est alors un point primordial pour attirer les sociétés intéressantes.
Aussi, la biotechnologie ne se pense jamais à l’échelle nationale mais à un niveau européen ou mondial et c’est la raison pour laquelle nous utilisons l’anglais dans nos modes de fonctionnement.
 
 
La House of Biohealth répond à une stratégie gouvernementale qui date de 2004, relative à la diversification de l’économie; dans quelques semaines maintenant, le Luxembourg présidera le Conseil de l’Union européenne, avez-vous des attentes particulières durant ce mandat?
 
Je pense que le Luxembourg doit faire ses propres démarches dans le secteur. J’attends qu’il maintienne certains de nos atouts comme l’IP box qui concerne la réglementation fiscale sur la propriété intellectuelle qui pour la recherche, est un outil essentiel. Bien évidement cela est lié à la substance, il ne suffit pas de déposer une licence et faire des transactions financières mais bien d’apporter la preuve d’une réelle activité de recherche sur le territoire.
 
 
Le bâtiment est moderne tant sur le plan architectural que dans ses fonctionnalités, pouvez-vous nous l’expliquer?
 
L’architecture de l’Atelier d’architecture Dariusz Pawlowski a été inspirée de la structure ADN. Le projet est resté fidèle à ce que nous avions imaginé. Les techniques du bâtiment ont été réalisées par Bodens et répondent à des recherches poussées dans le développement durable. Un système de ventilation d’air chaud et froid limite le coût des techniques et un système d’inertie permet au bêton de se décharger en chaleur durant la nuit. L’air des bureaux est changé deux à trois fois par jour alors que dans les laboratoires, il est renouvelé huit fois. Le design intérieur des laboratoires est quant à lui au souhait de l’occupant. Les espaces en commun ont été pensés pour permettre une flexibilité et une sociabilité optimale avec de larges aires de rencontres pour les occupants. Nous estimons que nous avons bien intégré le concept de flexibilité nécessaire dans la réalisation du bâtiment et ce sans connaître les locataires lors de la réalisation. Les occupants ont adhéré au projet dès qu’ils ont vu qu’il allait prendre forme.