Une innovante certification universitaire en Smart ICT
Un certificat Smart ICTen formation continue, c’est le projet terriblement dans l’air du temps lancé par l’ILNAS, en collaboration avec l’Université du Luxembourg et leur sponsor Fujitsu. Le but: développer le sens de l’innovation des étudiants. La première promotion sera sur les bancs dès septembre. Interview du Dr. Jean-Philippe Humbert, adjoint à la direction de l’ILNAS; Pr. Pascal Bouvry, directeur des Etudes à l’Université du Luxembourg et Marc Payal, Managing Director chez Fujitsu Technology Solutions Luxembourg.
Qui est l’origine de cette initiative ?
JPH: L’Institut luxembourgeois de la normalisation, de l’accréditation, de la sécurité et qualité des produits et services (ILNAS) a initié le projet d’une formation universitaire en lien avec les domaines de la normalisation technique et des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dès 2010, notamment dans le cadre de la conduite de la stratégie normative nationale. En effet, l’ILNAS, en tant qu’Organisme luxembourgeois de normalisation, a très tôt détecté la pertinence du domaine de la normalisation technique associée aux TIC, véritable moteur de compétitivité économique et d’innovation. Fondamentalement, ce facilitateur permet de fédérer au plan international les besoins de compatibilité et d’interopérabilité des TIC, d’y répondre par des solutions innovantes, tout en tenant compte d’un monde numérique de plus en plus « smart « . Dans ce cadre, désormais soutenu par le marché national, et en collaboration avec l’Université du Luxembourg, l’ILNAS va, dès septembre 2015, ouvrir la première promotion du certificat universitaire Smart ICT for Business Innovation, forte d’une vingtaine d’étudiants en formation continue, durant un an.
Quel est le programme ?
PB: Le premier semestre est principalement axé sur la partie formation, tandis que le deuxième semestre comporte une composante « projet ».
L’idée dans un premier temps est de fournir aux étudiants un socle de compréhension de la notion de normalisation et de gestion de l’innovation. Munis de ces outils, nous proposons alors une vue globale de la notion de Smart-ICT, au travers, entre autres, du calcul en nuage (Cloud), des Smart Cities, de l’Internet of Things,…
Les aspects normalisation sont également repris à travers l’ensemble de ces nouvelles technologies et nos étudiants seront directement en contact avec les acteurs clés dans ce domaine via leur participation aux différents comités de normalisation nationaux et internationaux.
S’agissant de formation continue, le projet est le plus souvent défini avec l’employeur avec comme objectif de déboucher sur un concept innovant dans le cadre des technologies Smart-ICT au travers de la normalisation.
Quel est l’objectif recherché ?
JPH:Notre but, à travers ce certificat universitaire, est de fournir les clés de connaissance et de compréhension des concepts Smart ICT, tout en plongeant les étudiants dans les comités techniques de normalisation ad hoc. Ces derniers pourront ainsi percevoir le mouvement de développement continu de l’état de l’art relatif à ce domaine, en devenant délégués nationaux en normalisation enregistrés auprès de l’ILNAS. Cette participation active dans le monde normatif doit aussi permettre à l’étudiant de transformer les concepts Smart ICT acquis durant la première partie de la scolarité, en véritable projet de développement « business innovation » au cœur de son entreprise, cela via un stage (rédaction et soutenance d’un mémoire) qui clôturera l’année du certificat universitaire. Le marché national pourra s’approprier, de la sorte, concrètement et directement l’objet normalisation technique, selon ses propres besoins, ce qui correspond pleinement à l’une des missions légales de l’ILNAS, en tant qu’Organisme luxembourgeois de normalisation.
A qui s’adresse ce certificat en particulier ?
PB: Vu l’aspect interdisciplinaire du concept, le public professionnel visé est large. Munies de connaissances techniques pointues et d’une âme entrepreneuriale, il s’agit de personnalités proactives au sein des entreprises qui désirent développer de nouvelles compétences, étudier les possibilités de diversification et les nouvelles opportunités en matière de Smart-ICT au travers de l’innovation et de la normalisation. Le certificat renforcera et attestera de leurs qualités en matière de consultance Smart-ICT, de gestion de l’innovation, voire de direction de la stratégie digitale de l’entreprise. Il s’agit donc non seulement pour les candidats d’acquérir de nouvelles compétences, mais aussi de les mettre en œuvre au sein de leur société. Il peut être vu comme un accélérateur de carrière mais aussi comme un outil et une méthodologie d’identification de nouvelles opportunités dans un secteur ICT en perpétuelle évolution.
Du point de vue de l’industrie, quelles opportunités cette formation peut-elle apporter ?
MP: Chez Fujitsu, l’innovation et la qualité sont au cœur de nos préoccupations. Elles représentent en quelque sorte l’ADN de l’entreprise, qui compte aujourd’hui 165.000 employés à travers le monde. Pour y parvenir, nous suivons un plan double. D’abord nous avons développé un programme de recrutement directement à sortie de l’université, afin d’identifier de jeunes « talents » et de leurs offrir un premier emploi. Ensuite, nous investissons des montants importants dans la formation continue pour que les personnes expérimentées puissent rester à jour quant aux nouvelles technologies. Quand nous avons appris que l’ILNAS préparait le certificat Smart ICT for business innovation, participer en tant que sponsor nous semblait une chose très naturelle à faire. Ainsi, ce certificat vient compléter les programmes internes de formation.
Après le certificat, comment imaginez-vous mettre en pratique les connaissances acquises par vos employés ?
MP: Pour beaucoup de métiers et dans une majorité de secteurs, la dualité devient une nécessité. Il s’agit aujourd’hui de comprendre les enjeux d’une profession et, en même temps, maîtriser les outils informatiques. Pour réussir, les informaticiens doivent comprendre le business, et le business ne doit plus considérer l’informatique comme un centre de coûts, mais comme un centre d’innovation, car il devient potentiellement un différentiateur important. La « transformation digitale » est en train d’accélérer ce mouvement.
Pour les solutions développées chez Fujitsu, ainsi que les profils mis à la disposition des clients, la complémentarité Business/ICT est impérative.