Eltrona, un réseau câblé performant

Si les moines copistes des bibliothèques du Moyen Âge étaient les gardiens de notre mémoire actuelle, force est de constater que les Data Center sont les lieux d’archives où des milliards d’informations seront les souvenirs des générations futures. Eltrona revient sur les enjeux à venir en termes de capacités réseaux et d’infrastructures pour lesquelles «toute une conception technologique est mise en place» assure Paul Denzle, administrateur délégué.
 
 
Pouvez-vous nous rappeler l’historique de votre réseau au Luxembourg?
 
Dans les années 60, la télévision a connu un engouement incroyable auprès de la population. Les opérateurs étrangers émettaient depuis leurs territoires. La réception de ces chaînes était souvent difficile selon la localité où l’on habitait.
Des grandes antennes ont été construites depuis des points élevés afin d’améliorer la réception de ces signaux TV, lesquels étaient redistribués aux maisons par l’infrastructure de l’antenne collective. C’est comme ça qu’au fil des années notre réseau s’est élaboré. Il y avait une telle demande que nos investissements devaient suivre.
À l’époque, les communes délivraient des autorisations aux constructeurs de réseaux d’antennes. D’où le partage du marché et le fait que l’on offre nos services par une deuxième infrastructure physique, différente de celle de l’opérateur historique en télécommunication. C’est là où nos services se distinguent de ceux de notre concurrent. Lorsque celui-ci doit faire de nombreux chantiers pour proposer une connexion ultra rapide, nous n’avons pas besoin de rentrer avec de nouveaux câbles dans les maisons, ceux qui existent depuis plus de 40 ans sont tout à fait aptes à servir cet ultra haut débit.
 
 
Participez-vous à l’ambition gouvernementale concernant le haut débit?
 
Oui, l’ambition gouvernementale annoncée au printemps 2010 a pour but que le Luxembourg devienne l’un des pays du monde le plus connecté avec l’ultra haut débit. Partout où nous avons des infrastructures, nous sommes aujourd’hui déjà à même d’offrir des services d’ultra haut débit. Chez Eltrona, il y a déjà 100.000 ménages qui sont éligibles à 120 mégabits, ce qui représente environ 50% du territoire.
 
 
Les statistiques internet ainsi qu’une étude mandatée par la Commission Européenne montrent que contrairement aux infrastructures des fournisseurs télécoms historiques, il n’y a pas ou presque pas de différences de débit entre les valeurs affichées sur vos offres et la valeur réelle fournie chez vos clients, pourquoi?
 
Il est vrai que la valeur réelle est souvent inférieure à la valeur théorique qui est indiquée dans les catalogues. Cette différence peut s’expliquer par de nombreux facteurs comme la qualité du réseau relié à la borne du réseau, même les capacités des serveurs peuvent jouer un rôle.
Nos infrastructures sont plus efficaces car les câbles coaxiaux ont de meilleures performances physiques que l’infrastructure cuivre classique, souvent encore en place dans un grand nombre de foyer. On est moins susceptibles aux distances que le monde télécom classique où l’écart qui sépare le client du point de connexion joue un rôle important. L’autre avantage est que le client n’a pas besoin de transformer sa maison et de tirer de nouveaux câbles.
Bien évidemment garantir ces performances, nous oblige à faire des investissements dans nos infrastructures pour assurer cette capacité. Toute une conception technologique est mise en place pour que cela fonctionne.
 
 
Que deviendra le petit écran?
 
Le poste de télévision tel que nos parents ou nos grands-parents l’ont connu est en pleine évolution. Si la programmation reste intrinsèquement liée aux différentes chaines, la télévision interactive et connectée offre un espace de liberté beaucoup plus étendu avec l’apparition de plateformes en ligne qui proposent des contenus TV en flux continu. Cette évolution ne veut pas dire que les chaines de télévisions traditionnelles sont vouées à disparaitre mais qu’il y a des changements d’habitudes. En Allemagne par exemple, Super RTL a annoncé aller dans cette direction en proposant des bouquets de programmes jeunesses via des bibliothèques sur internet.
 
 
Le marché unique du numérique restera-t-il dans les tiroirs des utopies européennes?
 
Si les frontières européennes ont disparu avec Schengen, force est de constater qu’elles sont encore en place pour le numérique. Beaucoup de contenus TV usent de leur police de géo-blocages et empêchent l’utilisateur luxembourgeois de voir leurs contenus.
Bien évidemment cela ramène à des notions de droits d’auteurs et de propriété intellectuelle mais nous devons insister sur cette accessibilité afin d’éviter que le Luxembourg ne devienne une île aux niveaux des contenus sur la toile.
 
 
Quels sont pour vous les enjeux à venir?
 
La transition vers la télévision interactive va continuer et beaucoup de chaines proposent déjà des offres interactives sur la toile. L’enjeu résultera dans notre capacité à fournir de l’ultra haut débit.
Nous avons vu qu’en quelques années seulement, les messages SMS ont laissé place à la communication sur les réseaux sociaux où l’image et plus particulièrement, la vidéo prend une place de plus en plus importante. On retrouve ces besoins en bande passante notamment dans l’environnement des jeux en ligne où là aussi l’ultra haut débit est indispensable.
Tout comme une autoroute, nous gérons un flux à la différence que les bouchons ne sont pas permis sur nos infrastructures.
 
 

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